Aller au contenu principal

Fête de la musique : les agriculteurs cherchent les fausses notes

Syndicalisme llll A leur manière, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA de l’Orne ont fêté la musique le 21 juin. Ils ont fait du bruit dans quatre grandes surfaces, à Flers, Intermarché, Super U et Leader Price. Ils ont notamment observé l’étiquetage des produits et reprennent le même refrain : le producteur est oublié dans la répartition des marges. Le ton est donné.

La FDSEA et les Jeune Agriculteurs ont observé l’origine des productions, mais aussi le respect de la loi Sapin 2. Une promotion ne peut pas excéder 30 % de la valeur d’origine. (DR)
La FDSEA et les Jeune Agriculteurs ont observé l’origine des productions, mais aussi le respect de la loi Sapin 2. Une promotion ne peut pas excéder 30 % de la valeur d’origine. (DR)
© vm

llll En ce matin du 21 juin, jour de fête de la musique, les agriculteurs ont rapidement terminé leur tour de champ. La mobilisation a été menée tambour battant aux quatre coins de l’Orne. Au Leader Price d’Alençon, au Super U de Mortagne-au-Perche, au Leclerc de Flers et à l’Intermarché d’Argentan, la FDSEA et les JA se sont réunis en chœur pour faire raisonner le manque de marge de leurs productions. Ils réclament à cor et à cri un revenu décent.

Marges : GMS et industriels
dans le rythme
Eric Hatteville s’appuie sur le rapport Chalmin qui observe les prix et les marges. « Le rapport montre bien qu’en deux années les marges des transformateurs et des GMS ont augmenté sur les produits laitiers », explique le responsable lait de la FDSEA 61. Les industriels et les distributeurs gardent pourtant le rythme. Dans son discours, le directeur du Leclerc de Flers tente néanmoins de calmer le tempo. « On ne peut pas vérifier que les hausses qu’on accepte de nos fournisseurs sont bien reversées aux producteurs ». La ballade de l’aval de la filière ne le convainc pas. De concert, distributeurs et industriel rejettent la faute l’un sur l’autre. 
Ils n’ont pourtant pas de quoi claironner. La FDSEA et les JA ont contrôlé les linéaires. D’abord, ils ont observé les promotions dans les rayons. Elles sont aujourd’hui encadrées par la loi Sapin 2. « Les avantages promotionnels consentis par le fournisseur ne peuvent dépasser 30 % du prix. Ce dispositif législatif vise donc à éviter les dérives d’une pratique qui ne bénéficie qu’aux industriels et aux distributeurs et qui brade la production agricole. Nous demandons une meilleure répartition de la valeur ajoutée avec une prise en compte des coûts de production, la loi l’y obligeant », entonne Anne-Marie Denis, à la baguette de la FDSEA 61. A Flers, un livarot s’affiche avec à 1 € de remise. Une remise qui ne semble pas s’accorder avec le cadre légal.  
La FDSEA et les JA ont poursuivi leur récital en vérifiant un décret d’expérimentation sur l’origine du lait, du lait ingrédient et de la viande dans les produits transformés. L’origine des produits, qui contiennent 50 % de lait ou 8 % de viande, doit être mentionnée.

Mettre tous les acteurs
au diapason
Le syndicalisme a également fait ses gammes en vérifiant l’origine des viandes. « A Flers, le bon point c’est qu’on a quasiment que de la viande française. C’est lié aux productions présentes sur notre territoire », constate Alexis Graindorge, coprésident des Jeunes Agriculteurs de l’Orne. Seul bémol : « Dans le bac réfrigéré « Eleveur&engagé », on retrouve de la viande française. Mais, on ne la voit pas sur les emballages. Même si la viande est française, on ne sait pas si elle répond cahier des charges ». Pour rappel, cette démarche permet de valoriser les viandes issues du cheptel allaitant. 
En orchestrant la mobilisation, la FDSEA et les JA tentent donc de mettre toute la filière au diapason. Face au désarroi des agriculteurs, les GMS et les industriels garde secret leur partition. Reste à savoir qui joue du pipeau ?
 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

À 50 ans, Cyril Moitié a mis fin à ses jours.
Le Père Cyril Moitié disparu à 50 ans 
Le 21 mai 2025, le père Cyril Moitié, âgé de 50 ans, a mis fin à ses jours. Pus de 2 000 personnes lui ont rendu hommage, lui qui…
Le festival se déroulera sur deux jours les 31 mai et 1er juin prochains.
Tracto-rétro et moteurs en fête dans le Perche
Le Perche s'apprête à vibrer au son des moteurs et des amplis les 31 mai et 1er juin prochains, à l'occasion du tout…
Guillaume Marie, gérant de la Ferme de la vieille abbaye à Barbery, a accueilli Clotilde Eudier et les équipes de la Région Normandie pour une visite de la nouvelle ligne de production de la teurgoule.
L'engouement grandit autour de la teurgoule à Barbery
Teurgoule individuelle restauration, installée à Barbery, connaît un essor nouveau concernant la fabrication de la fameuse…
Quarante élèves de l'école de Gacé se sont rendus sur la ferme de Christophe Cougé au Merlerault.
Des enfants en immersion pédagogique à la ferme
Depuis le 19 mai, ce sont 19 exploitations ornaises, qui, dans le cadre du dispositif " Fermes ouvertes ", ont reçu des…
Vendredi 16 mai, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis la médaille du Mérite agricole à neuf récipiendaires.
Des agris distingués de la médaille du Mérite agricole
Vendredi 16 mai 2025, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis, au nom de la ministre de l'Agriculture et de la…
Tout au long de l'après-midi, pas moins d'une centaine de chevaux vont fouler le sable de Jullouville, seul hippodrome marin de Normandie et un des quatre de l'Hexagone.
Sur les hippodromes ou dans les champs, Claude Legrand garde la passion de l'élevage
Un coefficient de marée de 92/89, une basse mer à 16 h 45, voilà les ingrédients principaux pour organiser un…
Publicité