Aller au contenu principal

Foncier : Caen-la-Mer et ses terres

84 ha de bonnes terres agricoles, enclavées entre le périphérique caennais et la RN13, viennent d’être sauvés de l’urbanisation par la SAFER grâce au portage financier de Caen-la-Mer. Le changement, c’est maintenant ?

« On a eu la confiance des collectivités territoriales, Joël Bruneau et Sonia de la Provôté(1) en tête. Grâce aux excellentes relations que nous entretenons avec Caen-la-Mer, ce travail a été exemplaire. Ces terres resteront agricoles ». Jean-Pierre Fontaine, dernier président de la SAFER Basse-Normandie qui va devenir Normandie dans quelques semaines, a le sentiment du devoir accompli. La Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural vient de faire l’acquisition de 84 ha enclavés dans l’agglomération caennaise et exploités par 5 agriculteurs différents. Une opération qu’elle n’aurait pas pu mener sans soutien financier extérieur.
Il faut remonter au début des années 1990 pour retracer l’histoire. Immochan, filiale immobilière d’un grand groupe de distribution (Ndlr : Auchan), fait l’acquisition de 84 ha de terres agricoles au nord de Caen à des fins d’implantation future d’une enseigne commerciale.

1,5 M € sur une moyenne de 15 000 €/ha agricole
En attendant la réalisation de ce projet, elle loue précairement et sans aucun bail écrit les parcelles à différents agriculteurs qui se trouvent parfois être les vendeurs. Mais le projet de grande surface prend vite du plomb dans les rayons. L’Abbaye d’Ardennes (commune de St-Germain-la-Blanche-Herbe) devient site classé perturbant ainsi les velléités de construction. Parallèlement, une autre enseigne (Cora), s’implante à portée de caddie du projet (commune de Rots).
Presque une génération d’agriculteurs plus tard, Immochan a donc décidé de revendre ses terres.
La SAFER s’est portée acquéreur pour un montant de 1,5 M € sur une moyenne de 15 000 €/ha pour la partie agricole qui conservera durablement sa vocation nourricière. Caen-la-Mer en assure le portage financier. « Il est très rare que des élus s'engagent à ce point sur la destinée d'une portion de leur territoire. Mais grâce à la sensibilisation régulière de la profession agricole ces dernières années et de l’Etat à travers les outils mis en place, l’action produit des résultats », se satisfait Jean-Pierre Fontaine. « Une fois les terres revendues par la SAFER, nous rembourserons à la collectivité la totalité des sommes ainsi mises à notre disposition selon les conditions prévues au contrat », ajoute Stéphane Hamon, directeur de la SAFER Basse-Normandie.

Un exemple qui mérite d’être porté ailleurs
« C’est un exemple de réalisation qui mérite d’être portée ailleurs », rebondit Patrice Lepainteur tout en reconnaissant que c’est un long combat puisque le président de la FDSEA du Calvados se souvient de ses premiers entretiens sur le sujet avec Rémy Pautrat (préfet du Calvados et de Basse-Normandie de 1996 à 1999). « La préservation des terres agricoles prévaut pour tous les agriculteurs et pour les générations futures, rurales et citadines. De multiples articulations doivent se mettre en place entre la profession agricole et les collectivités locales et territoriales pour anticiper les situations à venir ».
En attendant, l’arbre ne cache pas la forêt. En Normandie, la consommation annuelle de terres agricoles est d’environ 1 ha par commune soit près de 3 000 ha consommés pour les lotissements, routes et autres usages.
« Le développement économique passe forcément par une occupation du territoire et un étalement plus ou moins important sur l'espace agricole qui lui-même est le support d'une activité économique de production de denrées alimentaires. Entre préservation et consommation des terres agricoles, l’équilibre est à trouver », conclut Jean-Pierre Fontaine.
(1) : président et vice-présidente de Caen-la-Mer

A quand la prochaine compensation ?
Le partenariat SAFER/Caen-la-Mer est une histoire maintenant ancienne. En 2010, Caen-la-Mer avait déjà mandaté la SAFER pour organiser le retrait amiable de l’agriculture sur 70 ha dans la ZAC de Fleury-sur-Orne. La SAFER garantit actuellement par contrats l'exploitation agricole « jusqu'à la dernière minute » (en agricole = saison culturale) pour éviter les friches industrielles.Un autre chantier est également en cours pour créer le boulevard des pépinières et desservir le quartier Keonig délaissé par l’Etat.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Festival de la viande, Suzanne Hunger, a été présente lors de l'hommage rendu à son fils, Daniel, décédé en juin dernier à l'âge de 66 ans.
Préfet, maire de Torigny et présidente de la FRSEA Normandie s'expriment
Daniel, le passionné des animaux de concours Devant sa maman Suzanne, âgée de 91 ans, les élus, les éleveurs et les visiteurs,…
Laurent, installé en vaches laitières à Couvains, pose avec sa compagne, Vanessa. Ils seront à retrouver en septembre.
Le calendrier des Jeunes agriculteurs de la Manche revient pour soutenir le Téléthon 2025
À l'approche du Téléthon, les 5 et 6 décembre 2025, les Jeunes agriculteurs de la Manche arrivent avec leur nouveau calendrier…
Observez bien les routes dans le canton d'Évrecy à l'approche de Noël.
La traditionnelle parade de tracteurs des Jeunes agriculteurs est de retour
Les Jeunes agriculteurs du canton d'Évrecy reviennent avec leurs parades de tracteurs en décembre 2025.
Une trentaine d'agriculteurs a fait le déplacement du Calvados, de la Manche et de l'Orne pour manifester contre le Mercosur et la taxe carbone, vendredi 14 novembre à midi.
[EN IMAGES] Ils disent (encore et toujours) non au Mercosur à Caen !
Vendredi 14 novembre 2025, devant la préfecture du Calvados à Caen, des exploitants venus de toute l'ex Basse-Normandie ont…
Les congressistes sont venus nombreux pour assister à ces 5e assises du lait organisées par la FNPL à Saint-Malo. Parmi les sujets prégnants de cette édition : la négociation du prix du lait en lien direct avec l'actualité des producteurs de lait français. Quelques stratégies ont été évoquées notamment lors de la table ronde réunissant un ancien sénateur, un commissaire européen, une productrice française et une dirigeante d'une coopérative belge.
Comment obtenir une meilleure rémunération du lait ?
Les 3 et 4 décembre derniers, à Saint-Malo, la 5e édition des Assises de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de…
Publicité