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Gaëlle Fromont : de la région parisienne à l’Orne

Gaëlle Fromont, 35 ans, est installée à Gouffern-en Auge. De la région parisienne à l’Orne, l’agricultrice a suivi un parcours au gré de ses envies et des opportunités qu’elle a rencontrées. Jusqu’à sa candidature à la Chambre d’agriculture.

© JP

>> Pouvez-vous présenter votre exploitation ?
Je suis associée avec mon mari et mon beau-père, au sein du Gaec La Courte pièce, depuis cinq ans. Je termine mon parcours installation JA. Nous produisons 700 000 l de lait, en Prim’Holstein et Normandes. Nous avons 200 ha de cultures, maïs et céréales, et une centaine de taurillons.

>> Avez-vous toujours voulu devenir agricultrice ?
Pas du tout ! (rires) Je suis originaire de région parisienne, mon père était commercial dans une banque et ma mère secrétaire. Le système scolaire classique ne me convenait pas alors j’ai passé mon bac dans un lycée agricole de Seine-et-Marne où la formation est beaucoup plus terre à terre. Ça m’a plu, j’ai poursuivi mes études par un BTS productions animales au Robillard, à Saint-Pierre-sur-Dives, puis en IUP agroalimentaire à Caen pour connaître la filière de la fourche à la fourchette. J’ai travaillé à la fromagerie Jort de Lactalis, j’étais cheffe d’équipe. Ça me plaisait bien, sauf le patron derrière moi, c’était complexe pour prendre des décisions. J’ai ensuite passé trois mois en tant qu’animatrice syndicale à la FDSEA. Le départ à la retraite de mon beau-père approchant, je me suis installée. On n’a pas beaucoup de week-ends ni de RTT, mais le mode de vie me convient.

>> À quoi ressemblait votre exploitation quand vous êtes arrivée ?
À peu près à celle d’aujourd’hui. Nous produisons 200 000 l de lait en plus. Nous modernisons au fur et à mesure, surtout la salle de traite qui est le gros élément de mon projet d’installation. Nous réalisons le maximum de travaux nous-mêmes. On a opté pour une salle en 2 x 8, traite arrière et pas pour le robot, dont les frais de maintenance nous faisaient peur. Avant que j’arrive, mon mari était associé avec son père. Ils embauchaient un salarié. Ma belle-mère gérait les papiers. Maintenant, nous sommes trois associés et un salarié. Nous travaillons toujours tous les trois. Si l’un des associés a besoin de son week-end, nous demandons au salarié de venir.

>> Quel outil aimeriez-vous transmettre ?
Un outil viable, qui fonctionne bien, sans emprunt. J’aimerais que celui qui reprendra puisse choisir d’augmenter ou de baisser la production de lait. Une ferme polyvalente, qui convienne aux caractères, une ferme sans contrainte.

>> Pourquoi êtes-vous engagée professionnellement ?
La question n’est pas vraiment « pourquoi », mais « comment ». J’ai appelé, un jour, les JA pour râler à propos du lait. On m’a proposé d’assister à une commission lait. J’y suis allée et je me suis rendu compte que ce n’était pas si simple. Si on veut se plaindre, il faut aussi faire bouger les choses. Alors je me suis engagée.

>> À votre voisin qui n’est pas motivé pour voter aux élections professionnelles, que lui dites-vous ?
Que c’est important de donner du pouvoir aux représentants de la Chambre. S’ils n’ont pas les agriculteurs derrière eux, ils perdent en légitimité et en force face au gouvernement. Nos acquis syndicaux sont sur la sellette, nous devons les défendre. Mais s’il n’y a pas assez de votants, la Chambre n’aura plus de poids, il n’y aura plus que la DDT comme interlocuteur.

>> Quel sont les thèmes qui vous tiennent à cœur ?

J’aimerais davantage de bon sens dans les investissements. Des aides existent pour les achats neufs, mais pas autant pour les achats d’occasion. J’aimerais aussi que l’autofinancement soit plus valorisé, davantage mis en avant.

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