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Gérard Larcher (Président du Sénat ) : “il y a urgence à répondre”

Le 15 février dernier, le président du Sénat, Gérard Larcher, a fait le déplacement dans deux exploitations ornaises et une entreprise de transformation, entouré de Jean Claude Lenoir, président de la commission des affaires économiques, et Jean Bizet, président de la commission des affaires européennes.

© SB

>> Pour quelles raisons êtes vous venus dans le département de l’Orne ?
Pour partager avec les collègues du département, ceux qui suivent les questions agricoles au Sénat, les situations réelles de terrain. On a entendu que le cours du porc dans l’exploitation de la famille Toutain à Bellou-sur-Huisne était de 1,09 €/kg. Naturellement, on est bien en deçà du prix de revient. Or, on est dans une exploitation reprise par un jeune couple en Gaec.
Cette année, l’activité porcine va perdre 65 000 €. Et, sur l’activité bovine où il y a l’expérience des générations antérieures, malgré la très grande qualité, cela va avoisiner une perte de 25 000 euros. Pourtant, la charge de travail est là. C’est du 7 jours sur 7.
Notre proposition de loi  va revenir au Sénat au mois de mars, il faut essayer de prendre des mesures. On travaille également sur la notion de contrat, d’étiquetage qui sont des sujets extrêmement importants. On va voir aussi comment l’Etat, les régions dans le cadre du 2e pilier de la PAC, peuvent soutenir une année 2016 qui va être extrêmement difficile pour les agriculteurs. La présidente de la FDSEA, Anne-Marie Denis, nous disait qu’il y a moitié moins d’installations. Il y en a eu 60 l’année dernière. Cela traduit qu’il y a peu d’espérance dans le secteur agricole. Je rappelle que l’agriculture et l’agroalimentaire restent le 2e poste d’exportation dans notre pays derrière l’aéronautique. On n’est pas dans la nostalgie, on est dans une force économique réelle.

>> Les agriculteurs pointent du doigt la répartition des marges. Comment mieux la répartir ?
Au Sénat, à la suite de l’appel de Xavier Beulin invitant à réfléchir entre producteur, distributeur et transformateur, nous avons pu toucher du doigt que tout ne relevait pas de l’Etat mais parfois de l’organisation agricole elle-même. Ce sont des sujets sur lesquels il doit y avoir un débat en profondeur. Faut-il revoir ou non la LME (Loi de modernisation de l’économie) ? J’ai été président de la commission spéciale sur la LME mais on ne s'est jamais interdit de la revoir. S'il faut la revoir, nous la reverrons. Aujourd’hui, les organisations de producteurs sont moins fortes que les quatre centrales d’achat.

>> La proposition de loi revient au Sénat le 23 mars après avoir été rejetée par l’Assemblée nationale. Or, sur le terrain il y a urgence.
J’ai regretté que les députés n’examinent pas la proposition de loi alors qu’elle a été votée au Sénat, et d’ailleurs la minorité socialiste ne s’est pas opposée au texte. Il faut quitter les postures politiciennes. Ce n’est pas avec cela qu’on va nourrir le monde demain. J’espère beaucoup que la lecture au mois de mars va nous permettre d’avancer. Je vois le ministre de l’Agriculture et le premier ministre reprendrent beaucoup de propositions que nos collègues ont faites et qui sont le fruit du travail engagé.
Aujourd’hui, il y a urgence à agir. Il faut répondre à cette urgence au-delà des postures des uns et des autres.

>> Le président de la République a annoncé une baisse des cotisations. Est-ce une mesure suffisante selon vous ?
L’ensemble des coûts, des charges a une incidence sur la compétitivité, c’est aussi la fiscalité, le prix du fermage. En même temps, la baisse des cotisations a une incidence sur les retraites. Et le sujet des retraites va être très important pour l’avenir des agriculteurs qui ont travaillé toute leur vie. Mais aussi pour une restructuration. Ce sont des sujets qui sont sur la table et qu’il faudra aborder  lors de la deuxième lecture de la proposition de loi.

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