Aller au contenu principal

Manche
Gilbert Michel : “les agriculteurs ne sont plus maîtres de leur portefeuille”

Les exploitants viennent de percevoir un acompte sur les aides PAC. Certains n'ont pu en bénéficier en raison de procédures de contrôles en cours ou suite à des difficultés rencontrées sur leur dossier. Ces aides au revenu ne devraient pas faire l'objet de rabotages excessifs de la part des instances ministérielles ou européennes. Réactions de Gilbert Michel, vice-président de la FDSEA de la Manche.

© TG
Les exploitants réalisent chaque année leur déclaration de surface PAC. Certains font l'objet de contrôles par télédétection qui peuvent être poursuivis par un contrôle sur place , qu'en pensez-vous ?
Lorsque les exploitants sollicitent des aides publiques ou européennes, ils acceptent de participer au régime déclaratif, de respecter des obligations et de se soumettre aux éventuels contrôles. Les contrôles par télédétection démontrent des écarts de surface avec, au final, des surfaces en moins pour l'exploitant quelle que soit la raison invoquée. Par contre, lorsque des surfaces sont manquantes, elles ne sont pas ajoutées lors de ce même contrôle. Une fois encore, nous pouvons remarquer que tout est mis en œuvre par les instances ministérielles pour faire des économies en rabotant les surfaces admissibles à l'activation des DPU.

Pourquoi les agriculteurs ne contestent pas ces contrôles par télédétection ?
Pour contester les exploitants doivent demander un contrôle sur place. Nous savons très bien que dans ce cas, ils pourraient faire l'objet de contrôles pouvant s'étendre à d'autres domaines. Nous pourrions qualifier l'attitude des agriculteurs contrôlés par la “peur du gendarme”.

Par ailleurs, il semblerait que les exploitants utilisateurs d'estives ou du domaine publique maritime (DPM) aient eu quelques mauvaises surprises lors de la réception de leurs lettres de fin d'enregistrement de DPU en constatant un nombre de DPU plus élevé que les années antérieures. Quelle en est la cause ?
Pour éclaircir ce point, nous nous sommes rapprochés de la FNSEA afin de savoir quelles sont les explications à cette situation. Il s'avère que le ministère a choisi de doter l'ensemble des surfaces de DPU, même celles en estive. Pour les utilisateurs du DPM, le nombre d'UGB autorisés à pâturer sur ces surfaces a été transformé en hectares équivalent à un chargement au prorata temporis. Je tiens à rappeler que ces surfaces pourraient être assimilées à des “locations précaires”. Les exploitants vont être pénalisés, à terme, s'ils ne peuvent plus être bénéficiaires de ces surfaces puisqu'ils ne pourront plus activer l'ensemble de leurs DPU. Une fois encore, nous pouvons nous poser la question si ce n'est pas un biais du ministère pour récupérer quelques euros au détriment des agriculteurs.

Enfin, des jeunes agriculteurs ont reçu un rappel de l'Agence de Service de Paiement (ASP) car ils auraient perçu une dotation trop importante par rapport à leur installation. Comment cela se fait-il ?
Les services de la DDTM devaient faire part des éléments relatifs à l'installation des jeunes agriculteurs auprès des services du ministère dans de brefs délais afin qu'une estimation de l'enveloppe nécessaire soit faite. En général, les services du Ministère demandent aux administrations départementales de refaire le point ensuite mais cette étape n'a pas été faite. En conséquence, des jeunes agriculteurs se sont trouvés avec une dotation trop importante concernant leur installation et ils ont été appelés à rembourser le trop perçu. Face à cette situation, les services de l'ASP ont proposé des échéanciers ou des modalités de paiement, ce qui est une bonne chose. Mais le plus choquant, c'est que les services de l'ASP ne respectent pas ces modalités et se sont servis sur les acomptes des aides PAC. Les agriculteurs ne sont vraiment plus maîtres de leur portefeuille.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Six installations plutôt qu'un (des) agrandissement(s) en Normandie
Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d'une opération foncière inédite…
Les organisateurs ont présenté l'affiche officielle et le programme, lundi 25 mars 2024 à Lisieux.
La foire de Lisieux de retour ce week-end du 6 et 7 avril 2024
Habituellement organisée début mai, la Foire de Lisieux revient dès le 6 et 7 avril 2024 pour cette nouvelle édition. Au…
GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SMC - LAVAL
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Nicolas Legentil était l'hôte d'une porte ouverte allaitante, jeudi 14 mars, à Brémoy. Il a fait visiter son exploitation aux 250 invités.
[EN IMAGES] Taurillons : le Gaec Legentil expose son savoir-faire dans le Calvados
Jeudi 14 mars 2024, le Gaec Legentil a accueilli plus de 250 personnes sur son exploitation, à Brémoy, dans le Calvados, pour une…
Le nouveau bureau de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) a été élu. Il est présidé par Yohann Barbe, producteur dans les Vosges.
Ludovic Blin et Benoit Gavelle, deux Normands dans le bureau de la FNPL
Depuis le 9 avril 2024, en succédant à Thierry Roquefeuil, Yohann Barbe devient le nouveau président de la FNPL (Fédération…
Hervé Morin, président de la Région Normandie et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur à Le Molay-Littry pour présenter le plan "reconquête de l'élevage allaitant", en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et en présence du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin
C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé à Le Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…
Publicité