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Organisation du travail
Grâce à l’entreprise : économiser du temps au profit de l’atelier lait et des poules pondeuses

Pour la première fois l’an dernier, Jean-Pierre Boulé a laissé sa charrue sous le hangar. Le travail du sol (maïs et blé), c’est désormais l’affaire de l’entreprise de travaux agricoles.

Jean-Pierre Boulé s’est installé en 1992, à Notre-Dame-du-Touchet (50), en Gaec avec ses parents. Dix ans plus tard, ils font valoir leurs droits à la retraite et Jean-Pierre se retrouve seul avec ses 60 ha et un quota laitier de 300 000 litres. Activités annexes : un atelier de 10 000 poules pondeuses (œuf embryonné pour l’Institut Pasteur) mais aussi 3 ha de verger haute tige avec lesquels il produit un peu de Calvados. Il est d’ailleurs à ce titre président d’une petite coopérative de producteurs (ACVM). Se simplifier la tache “Il fallait que j’arrive à simplifier mon système”, assure-t-il. Et entre autres chemins et parce que son matériel de travail du sol devenait vétuste, il a emprunté celui de l’ETA (Entreprise de Travaux Agricoles). Une ETA (André Anfray membre de l’ARETAR(1): lire ci-contre) dont il utilisait déjà les services pour la moisson et l’ensilage. Mais l’an dernier, il a été plus loin. Il a délégué l’ensemble des travaux du sol de ses 16 ha de maïs et 12 ha de blé “plutôt que d’investir dans du matériel neuf et passer des heures au volant de mon tracteur, avoue-t-il. Ça me permet de consacrer plus de temps aux vaches et aux poules pondeuses”. Question d’art de vivre aussi car notre jeune agriculteur cherche à améliorer ses conditions de vie et à sortir de son exploitation. Il a gagné avec ce choix une quinzaine de jours de travail et “le boulot est bien fait, voire mieux fait” lâche-t-il. La proximité aidant Jean-Pierre Boulé laisse carte blanche à son entrepreneur. La proximité (le siège de l’entreprise est basé dans la même commune) et le vécu aidant, on pourrait presque parler de complicité entre les deux hommes. Pour André Anfray, cette façon de travailler lui offre plus de souplesse dans l’organisation de ses chantiers. Notre entrepreneur pense d’ailleurs que la formule va se développer dans les années à venir. “Les exploitations s’agrandissent et le métier d’agriculteur, plus particulièrement concernant l’élevage, devient de plus en plus pointu et gourmand en temps. Parallèlement, de nombreux Gaec parents/enfants arrivent à leur terme et les jeunes vont devoir trouver des solutions pour faire face à la charge de travail suite au départ en retraite des parents”. Mais il y aussi l’aspect économique. “L’argent que je donne à l’entreprise, je ne le donne pas à la banque. Ça me coûte moins cher que d’investir” conclut Jean-Pierre Boulé. Moins cher et moins risqué pourrait-on aussi ajouter. Th. Guillemot (1) Association Régionale des Entrepreneurs de Travaux Agricoles Chambre d’Agriculture/Maison des Entreprises BP 14 50600 St-Hilaire-du-Harcouët. Tél. 02 33 79 33 72. Fax. 02 33 79 33 77. Email: alain.hierle@aretar.comChez André Anfray (entrepreneur) De plus en plus professionnel C’est son père qui a créé l’entreprise en 1956 autour du battage. Depuis le 1er avril 1988, André Anfray l’a faite prospérer. Elle compte aujourd’hui 6 salariés à temps complet et un parc matériel impressionnant : 15 tracteurs, 9 remorques, 5 ensileuses, 5 moissonneuse-batteuses et 4 round-ballers pour la partie la plus visible. Le prix à payer pour offrir une qualité de services à une clientèle de plus en plus exigeante. Optimiste quant à son avenir mais lucide, André Anfray sait que la pérennité de son ETA passe par “un travail bien fait et vite fait. Cela suppose un matériel performant et disponible pour assurer un bon débit de chantier”. Mais le matériel ne serait rien sans les hommes. C’est là la seconde botte secrète de notre entrepreneur. “Le salarié est le chaînon essentiel entre le prestataire de services et le client. Le bon chauffeur, c’est celui qui sait représenter l’entreprise”. André Anfray veille donc au recrutement. Son équipe est jeune, motivée et bien formée. De bons chauffeurs disposant aussi de solides connaissances en mécanique. Question d’autonomie en cas de pépin sur un chantier mais aussi une façon de lisser les périodes creuses en optimisant l’atelier de mécanique en hiver.
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