CER France Calvados
Grandes cultures, lait, viande bovine: les comptes de la Ferme Calvados
CER France Calvados
CER France Calvados a présenté, il y a quelques jours, les comptes provisoires de la Ferme Calvados.

Arnaud Lacrouzade et Alain Leboulanger : l’étude complète a été publiée dans
le numéro 51 (janvier 2007) du bulletin d’informations du CER France Calvados.
©
TG
le numéro 51 (janvier 2007) du bulletin d’informations du CER France Calvados.
Grandes cultures
Récolte 2006 : les premiers résultats
Ces résultats sont basés sur une enquête terrain réalisée auprès de 87 exploitations situées dans la plaine de Caen/Falaise. La campagne est principalement marquée par :
- la mise en place du découplage (marges brutes calculées avec une aide couplée de 100 €/ ha contre 400 €/ha lors des campagnes précédentes),
- des rendements hétérogènes en lien principalement avec le potentiel agronomique des terres (impact sécheresse plus ou moins prononcé)
- une flambée des prix dès le début de la campagne en céréales.
Le rendement moyen est en hausse mais attention, une grande hétérogénéité des rendements est observée entre la plaine nord et la plaine sud. En effet, les exploitants de la plaine sud ont un peu plus souffert de la sécheresse. On observe un effet conjoncturel positif depuis le début de la campagne avec la hausse des prix. Les prix retenus dans cette analyse correspondent à une commercialisation début de campagne pour les céréales et à une estimation des prix pour les cultures industrielles (lin et betteraves) en lien avec la qualité observée (taux de filasse,…) et le marché (baisse du prix d’intervention en sucre).
Tendance des résultats 2006/2007
Les résultats économiques 2006/2007 sont logiquement attendus en hausse (+ 13 % pour l’EBE) compte tenu notamment des éléments conjoncturels. Il faudra néanmoins attendre le résultat des cultures à forte valeur ajoutée telles que le lin et les betteraves qui "pèsent" également sur les comptes des exploitations orientées "grandes cultures".Lait
Les résultats économiques
Analyse effectuée sur 597 exploitations spécialisées lait pour des exercices clos entre septembre 2005 et juin 2006. Les faits marquants concernant les résultats des exploitation laitières sont principalement :
- la baisse du prix du lait de 11 €/1000 litres, supérieure à la baisse attendue (baisse du prix interprofessionnel et flexibilité additionnelle pour les entreprises de collecte),
- la nouvelle progression des résultats (EBE/ha + 3,5 %) grâce à la conjoncture viande et la hausse de l’ADL,
- des écarts importants en terme de performances économiques qui s’accentuent au cours des années.
Evolution du prix du lait et du prix des vaches de réforme
Depuis 3 ans, le prix du lait a diminué de 24 € et surtout lors de cette dernière campagne (11€).
Mais cette baisse est compensée par la hausse du prix de la viande, de l’ADL ainsi que des quantités de lait livré. De plus, il convient de signaler que 25% des exploitations vendent leur lait à un prix inférieur à 300 €/1000 L, très certainement du fait d’une "plus faible" qualité du lait.
Résultats technico-économiques
On observe une stabilité du produit de l’atelier lait qui s’explique par une baisse de 11€ du produit lait, une hausse de 4 € du produit viande et enfin une hausse de l’ADL de 8 €. De plus, le prix des concentrés ayant diminué, le coût alimentaire est moindre d’où une baisse des charges opérationnelles.
Synthèse des résultats économiques
Le produit global augmente de 3,5 %. La part du lait diminue passant de 61% à 59 % au profit de la viande qui passe de 16% à 18%.
La valorisation des réformes, voir l’engraissement de Jeunes bovins issus du troupeau laitier représentent plus encore aujourd’hui un facteur de discrimination important dans l’économie des exploitations agricoles.
Ceci s’explique bien entendu par le recul du prix du lait et la conjoncture favorable en viande.
Utilisation de l’EBE et analyse financière
Les indicateurs financiers des exploitations spécialisées lait tendent à s’améliorer avec la progression des résultats économiques. Toutefois, le financement des mises au normes, de la modernisation est loin d’être réalisé dans toutes les exploitations de notre échantillon. Son financement pèsera nécessairement sur l’endettement et le revenu disponible au cours des prochains exercices. De même, le découplage des aides (ADL) avec un paiement en décembre alourdira les besoins de financement à court terme.Viande bovine
Les résultats campagne 2005-2006
Analyse effectuée sur 87 exploitations spécialisées en viande bovine. Les faits marquants de la campagne sont les suivants :
- conjoncture à nouveau très orientée à la hausse, en particulier sur les jeunes bovins,
- mise en place du découplage, avec des interrogations accentuées sur l’intérêt de l’engraissement au niveau de l’exploitation,
- un rapprochement du niveau de revenu / UTAF avec les autres systèmes étudiés.
Synthèse des résultats économiques
Les résultats économiques observés en viande bovine sont les "meilleurs" depuis 5 ans. Le produit progresse à nouveau de près de 7 %. Toutefois, la productivité et la rentabilité de ce système (notamment produits et marge brute Résultats / Ha) demeurent assez inférieures à celles des autres systèmes. Ceci s’explique par la dominance historique des exploitations "naisseurs", très extensives.
La hausse du produit des ateliers allaitants (+ 23 €/UGB) provient de la hausse du prix des réformes des vaches allaitantes (1105 € en moyenne contre 1003 € l’an passé) et des broutards. Concernant les résultats des ateliers d’engraissement de taurillons, ils sont pour l’heure peu impactés par le découplage (le prix moyen des taurillons vendus a progressé de 8 %). En revanche une projection sur 2007, permet de mesurer l’incidence importante du découplage des PSBM notamment sur la rentabilité directe des ateliers taurillons
Arnaud Lacrouzade
Responsable Développement et conseil
CER France Calvados
L’étude complète a été publiée dans
le numéro 51 (janvier 2007) du bulletin d’informations du CER France Calvados.Lait : une conjoncture favorable en 2007, mais un coût alimentaire tiré vers le haut par le prix des céréales
n Dans un contexte de marché mondial toujours favorable (en poudres notamment), la baisse du prix du lait est contenue en deçà du montant de l’ADL, désormais intégrée dans le DPU. Toutefois une nouvelle baisse du prix d’intervention du beurre est prévue en juillet 2007. Le marché des matières grasses demeurant quant à lui "tendu" et les cours mondiaux nettement inférieurs au prix d’intervention européen. Ainsi, une nouvelle baisse du prix du lait est envisageable sur 2007, mais elle pourrait être contenue grâce à une conjoncture plutôt favorable sur l’ensemble des marchés à l’exception du beurre. Si les systèmes en lait spécialisés restent toujours vulnérables quant aux variations du prix des carburants et des engrais, on peut penser que pour les prochaines clôtures, leur impact sera moindre. A contrario c’est surtout l’augmentation du prix des céréales dans le poste aliments (poste majeur de charges) qui va se répercuter très rapidement sur les résultats économiques. A production laitière constante, et tout en tenant compte des DPU, une stabilisation, voire une légère érosion des résultats semble donc se profiler sur ces systèmes..