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Haie bocagère : convaincre les paysans

La Région s’apprête à lancer un plan en faveur de la haie, qu’elle a choisie comme symbole de la biodiversité en Normandie. Hervé Morin prépare une nouvelle politique régionale « qui tienne la route » au printemps. Les agriculteurs y sont des acteurs majeurs.

© DB

"On cherchait un marqueur de biodiversité, la haie nous est apparue comme le plus important pour la Normandie ». Hervé Morin veut engager un grand plan en faveur de la haie en Normandie. L’objectif est, en mai-juin, de « porter une vraie politique régionale qui mette tous les acteurs autour de la table ». Dans la salle des fêtes de Bellou-en-Houlme, jeudi 23 janvier, élus locaux et agriculteurs se passent la parole durant une bonne heure pour évoquer les points à faire évoluer.

Convaincre
Comment convaincre les agriculteurs à maintenir, planter et entretenir les haies ? « Il faut mettre les agriculteurs de notre côté », témoigne Gérard Bertrand, le maire de Bellou-en-Houlme, qui comprend 25 sièges d’exploitation. Pour Sylvain Aillard, président de la Scic Bois bocage énergie, « ils doivent être partie prenante ». Il évoque la rédaction du cahier des charges du label Bois bocage géré durablement, « par des agriculteurs ». Et d’insister sur l’exemplarité : « pour convaincre un paysan, il faut un autre paysan ». Christophe Beaumont est technicien au sein du syndicat de la Rouvre. Selon lui, « on dit ce qui va mal mais il faut aussi apporter des solutions. Le syndicat met en œuvre, gère techniquement et apporte des financements ». Après dix ans et 30 km de plantation de haies, il estime qu’il est nécessaire de « s’inscrire dans le temps » pour « obtenir la confiance ».

Peu de valeur
Nicolas Tison, élu à la Chambre d’agriculture de l’Orne, relève qu’il « manque de la visibilité économique : les agriculteurs ne perçoivent que les réglementations et peu la valeur financière ». Un agriculteur renchérit, « le hêtre ne vaut rien, le chêne n’est pas bon pour la charpente. Le bois n’est pas compétitif face au bois américain ». Du côté des élus, le constat est équivalent : « les chaudières à bois déchiqueté sont compliquées à installer, coûtent plus cher, résume Hervé Morin, il faudrait un moyen pour les rendre plus accessibles ».

Agrandissements
Plusieurs maires normands relatent avoir procédé au classement des haies de leur commune avant de soumettre l’arrachage à autorisation. Le maire de Flers, Yves Goasdé, l’a fait pour son agglo : 65% du linéaire est désormais protégé. Selon lui, « il faut laisser l’entretien libre, le propriétaire est le mieux placé pour entretenir sa haie ». Il accepte les demandes d’arrachage dans le cadre d’agrandissements mais cherche « une mesure de compensation ». « La plupart des agriculteurs part à la retraite dans dix ans, et même s’il y a quelques jeunes qui s’installent, il y aura encore plus d’agrandissements », note un agriculteur dans la salle. n

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