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En Normandie
Hervé Morin veut régionaliser l'accès à l'agrivoltaïsme

Après avoir tapé du poing sur la table sur la "méthanisation", Hervé Morin remet le couvert sur "l'agrivoltaïsme". La Région conteste le décret adopté le 8 avril 2024 en déposant un recours devant le Conseil d'Etat. "Le décret n'a aucunement tenu compte de la contribution rédigée par la Région Normandie en janvier qui avait pour objectifs majeurs de défendre son potentiel agricole, ses paysages et sa biodiversité".

© DR

Prioriser les zones artificielles telles que les toitures et les parkings ! Telle est la feuille de route du président de Région eu égard au photovoltaïsme. Alors, l'agrivoltaïsme au sol, c'est un "niet" absolu. S'il prend un peu de hauteur, c'est un petit "oui" mais sous conditions drastiques. "Il faut éviter un développement nocif et anarchique pour préserver le potentiel agricole et la souveraineté alimentaire, pour préserver la protection de nos paysages et la biodiversité", a insisté Hervé Morin le 17 mai 2024.

Lire aussi : Agrivoltaïsme en Normandie : "Il faut un cadre qui réponde à nos attentes et nos particularités locales"

Décret illégal

C'est pourquoi il a annoncé que la Région déposait un recours direct devant le Conseil d'Etat pour contester le décret. Adopté le 8 avril 2024, il n'a aucunement tenu compte de la contribution rédigée par la Région en janvier. Le président de Région conteste ce décret, qui fixe notamment à 40 % la surface maximale d'une parcelle cultivée couverte par les panneaux photovoltaïques, mais ne définit aucun seuil maximum pour la prairie, en refusant de considérer les surfaces en herbe comme des cultures. "Le développement de l'agrivoltaïsme risque d'avoir des conséquences dramatiques pour l'économie agricole et agroalimentaire, l'attractivité économique et touristique de la Normandie, notamment en réduisant drastiquement son potentiel agricole. La production laitière constitue un pan majeur de notre souveraineté agricole et alimentaire, et compte tenu des conditions naturelles et climatiques auxquelles elle est associée, le maintien de cette souveraineté dépend d'un tout petit nombre de régions (Normandie, ainsi que Bretagne et Hauts de France). En l'état actuel du décret, la France s'apprête à mettre en risque une activité agricole non transférable à d'autres territoires, ainsi que les industries agroalimentaires qui lui sont liées. L'obtention de règles relatives au déploiement de panneaux photovoltaïques dont l'application ne doit pas être uniforme et doit prendre en compte la diversité des territoires ".

Lire aussi : Arnaud Rousseau : « L’Agrivoltaïsme ne rime pas avec l’abandon de la production »

"Les panneaux dans les champs, ça coûte moins cher." 

Pour autant, la Région souhaite participer à l'émergence du futur mix électrique français Au moment d'établir le bilan coûts avantages d'un déploiement de panneaux photovoltaïques sur les surfaces agricoles, elle rappelle que les études de RTE prévoient qu'en 2040, la Normandie apportera à la France 20 % de sa production électrique totale, que cette production électrique sera à 100 % décarbonée et intégrera en toute hypothèse une fraction significative de renouvelables, grâce au potentiel apporté par le photovoltaïque sur toitures et à la mise en service d'une série de parcs éoliens en mer. " Ainsi, la Normandie dispose d'autres ressources que de ses prairies agricoles qui participeront au verdissement de l'électricité produite en France. La vision que nous défendons est une vision équilibrée, conciliant une contribution forte à la transition énergétique du pays, à la préservation de son potentiel agricole et à la défense de ses industries agroalimentaires. Nous allons conclure un travail commun avec la Chambre d'Agriculture de Normandie, la Doctrine Normande, qui conciliera les contraintes imposées par le cadre légal et la sauvegarde et les besoins de l'agriculture normande. Nous pourrons ainsi porter des positions communes dans le cadre des Cdepenaf. Aucun projet ne devra être accepté tant que cette doctrine ne sera pas aboutie. Je rappelle que si les tendances actuelles se confirment et que la diminution du cheptel de vaches laitières et donc de production de lait à l'échelle nationale se poursuit, la France sera en 2027 importatrice nette de produits laitiers, ce qui est pour la Normandie une situation absolument inacceptable," conclut Hervé Morin.

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