Equi’days
Il était une fois dans l’ouest : un laboratoire international
Equi’days
En octobre, le Calvados fête le cheval. Le département donne une place importante aux activités équestres. Le laboratoire Frank Duncombe, à Saint-Contest, en est l’illustration.
Visite avec son directeur Francis Dorey.

Le laboratoire est financé en partie par le Conseil Général. Il bénéficie d’une notoriété importante auprès des vétérinaires équins et travaille avec 490 d’entre eux. A droite, Francis Dorey autour du compte-globule.
©
V.M.

500 exploitations surveillent leurs points d’eaux.
Le laboratoire des stars peut être l’un des qualificatifs du site de Saint-Contest près de Caen. Les stars du trot, du galop et autres sports équestres sont en effet analysés dans le Calvados. Sur le plan national et international, 25
à 30 000 chevaux sont suivis chaque année. Le laboratoire réalise par exemple des bilans de formes sportives. “Avant chaque grand prix, nous effectuons des tests parmi les meilleurs chevaux. Ce n’est pas rare d’analyser 50 % des partants d’une course. On connaît par exemple leur taux de globules rouges. Les analyses sont aussi poussées que celles des humains”, explique le directeur, Francis Dorey. Les salariés sont donc tenus à un devoir de réserve : “si nous ne pouvons pas déterminer le vainqueur, les analyses donnent une idée sur le cheval qui ne gagnera pas”. Le laboratoire Frank Duncombe existe depuis plus de 100 ans. Le pôle équin a permis au laboratoire d’acquérir une renommée européenne voire mondiale.
“Recherches et développements” : ces termes collent à l’aspect futuriste du bâtiment qui abrite doctorants et autres vétérinaires. Des partenariats sont notamment développés avec des chercheurs étrangers.
Parmi les sujets d’actualité : la thèse d’Albertine Léon sur les avortements infectieux de la jument. 28 % des causes restent aujourd’hui inexpliquées.
Recherches et développements
Albertine Léon est ainsi allée travailler deux mois au Research Center de Lexington. La possible application concrète : développer des tests pour proposer des analyses prédictives. Ses travaux ont donné lieu à l’écriture d’un article international. “C’est en publiant que vous existez dans le domaine scientifique”, précise Francis Dorey. Mais, d’autres projets sont menés parallèlement. “Nous travaillons en partenariat avec l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), le Centre d’Imagerie et de Recherche sur les Affections Locomotrices Equines (CIRALE) de Dozulé, ainsi qu’avec certaines équipes du CHU de Caen. Nous étudions les problèmes respiratoires des chevaux”.Ces collaborations ont d’ailleurs été mises en avant lors de l’obtention du pôle de compétitivité équin en Basse-Normandie. “L’émulation autour du cheval favorisera sans doute des retombées en termes d’analyses et de travail de recherches”, confie Francis Dorey.
L’activité équine concerne aujourd’hui 71 départements français et 9 pays. Le laboratoire se classe ainsi au premier rang national et parmi les trois premiers européens. Dans la course à la recherche équestre, le laboratoire départemental garde une longueur d’avance.
V. MotinLes bovins devancent les chevaux
Le laboratoire Frank Duncombe intervient également au quotidien dans la vie des agriculteurs. Eau, alimentation et santé animale sont ses domaines de compétences. Des domaines qui concernent directement les exploitations agricoles allant de l’analyse des boues des stations d’épuration à la surveillance des bovins du Calvados. “Au delà de notre mission de service public du suivi des eaux des collectivités, nous travaillons en lien avec le Groupement de Défense Sanitaire. Nous surveillons la qualité des points d’eau de près de 500 exploitations”, rappelle Francis Dorey.
Autre compétence du laboratoire : les analyses alimentaires. “Nous travaillons sur les aliments produits et consommés par les agriculteurs. Nous intervenons sur les analyses de viandes confiées par les services vétérinaires”.
Dernier rôle, le plus important pour les agriculteurs : la santé animale. “Les analyses des bovins entrent dans des programmes de dépistages pour améliorer la qualité sanitaire des cheptels. Le GDS est notre principal partenaire”. Le centre de Saint-Contest participe aussi à l’épidémiosurveillance des maladies à impact économique ou sanitaire. Les bovins restent ainsi la principale activité du laboratoire.