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Entreprise
Il faut sauver l’abattoir de Vire

Plus d’une centaine d’éleveurs, d’élus de tous bords, de bouchers, de négociants et d’ex employés se sont retrouvés, samedi matin à l’appel de la FDSEA et JA du Calvados, devant l’abattoir Marcel Quentin de Vire en stand-by depuis de trop longs mois.

Le devenir de l’abattoir de Vire sera scellé le 4 novembre prochain par le tribunal de commerce de Condé-sur-Noireau. Sans doute l’une des dernières décisions qu’il aura à prendre. Deux hypothèses s’affrontent. La première : la proposition de reprise de Pascal Lecompte (patron de “La cheville St-loise”) est acceptée et le bocage conserve son outil de proximité multi-espèces. Ou bien alors ? C’est la Seprolec (entreprise d’électronique basée à Ger-50) qui emporte le morceau.

Unanimité
Et cette perspective, personne n’en veut. Ni éleveurs, ni élus de gauche comme de droite, ni artisans bouchers, ni négociants. “Vire est positionné dans un endroit stratégique par rapport à un bassin de production. Nous n’avons pas d’autres solutions que de réactiver l’abattoir. Ce serait un non sens que de le démanteler d’autant plus que celui du nord Cotentin est quasi condamné”, a insisté Pascal Férey, président de la FRSEA de Basse-Normandie. Et de mettre en garde : “en n’ayant plus d’abattoir de proximité, on prend le risque de l’abattage clandestin avec les risques sanitaires inhérents, plus particulièrement au niveau des ovins”.
Avis partagé par Guillaume Ferey, président de JA 14 (Jeunes Agriculteurs) : “cet abattoir, qui privilégie les circuits courts, est indispensable pour le développement local et régional. Faire 100 à 150 km pour faire abattre une bête et autant pour aller la rechercher n’a pas de sens. Nous sommes dans le bastion de l’élevage et le marché agricole sera toujours là demain. Il n’est pas délocalisable comme d’autres secteurs d’activité”.

Communiquer
Et si la notion de service de proximité plaide largement en faveur du maintien d’une activité d’abattage à Vire, on ne peut ignorer celle de la plus-value pour la ferme bas-normande. Pascal Férey n’a pas manqué de rappeler que “dans les années 1992, 1993, des départements comme la Saône et Loire, l’Allier ou bien encore la Nièvre se sont désintéressés de la transformation et de la découpe de viande”. Il y ont perdu une grosse part de plus-value. “Ce redémarrage est une ambition territoriale. Il faut donner un signe fort pour l’avenir”.
Pas question pour autant pour le syndicalisme agricole de s’immiscer dans les décisions de justice. “Il ne faut pas en vouloir au président du tribunal de commerce qui fait son job, a souligné le président de la FRSEA. Il a une autre proposition sur son bureau. Il l’examine. C’est normal”.
Mais en attendant la décision du 4 novembre, la FDSEA du Calvados, en partenariat avec la Manche et l’Orne, cherche à communiquer tous azimuts. Patrice Lepainteur, président de la FDSEA du Calvados, s’est adressé en ce sens aux médias : “vous êtes les seuls à pouvoir retranscrire notre action. On ne peut que compter sur vous”.
Compter sur les élus aussi , exemplaires dans ce feuilleton, venus nombreux ce samedi. Ils se sont mouillés dès le début du dossier.
Les différents reports de décision laissent les éleveurs dans l’expectative. “Les créanciers éleveurs que nous sommes n’avons aucune chance d’espérer de la cession de l’outil le recouvrement de nos créances, a malheureusement précisé Patrice Lepainteur. Notre seule chance d’indemnisation partielle que l’on pourrait obtenir, c’est auprès de nos collectivités”. Le Conseil régional s’était d’ailleurs prononcé en ce sens dès le 13 septembre 2007.

Compromis
In fine, que l’abattoir Marcel Quentin de Vire, subventionné à 39 % par les collectivités locales, l’Etat et l’Europe, change de vocation serait choquant. D’autant plus qu’un repreneur sérieux s’est porté candidat. “Pascal Lecompte est un grand professionnel de la viande. S’il s’est porté sur les rangs, c’est qu’il a la taille et les compétences pour le faire tourner,” a insisté Fabrice Heudier (FDSEA 50). 
Mais la logique juridique peut se moquer d’arguments frappés du bon sens. L’offre de reprise la mieux disante financièrement devrait l’emporter pour indemniser au mieux les créanciers. 
La meilleure porte de sortie pour la CDC de Vire (Communauté de Communes de Vire) et les collectivités locales serait de conserver l’abattoir tout en accueillant l’entreprise Seprolec. Ce ne sont ni les terrains ni la volonté politique qui manquent. Les moyens peut-être!

Communiquer
Et si la notion de service de proximité plaide largement en faveur du maintien d’une activité d’abattage à Vire, on ne peut ignorer celle de la plus-value pour la ferme bas-normande. Pascal Férey n’a pas manqué de rappeler que “dans les années 1992, 1993, des départements comme la Saône et Loire, l’Allier ou bien encore la Nièvre se sont désintéressés de la transformation et de la découpe de viande”. Il y ont perdu une grosse part de plus-value. “Ce redémarrage est une ambition territoriale. Il faut donner un signe fort pour l’avenir”.
Pas question pour autant pour le syndicalisme agricole de s’immiscer dans les décisions de justice. “Il ne faut pas en vouloir au président du tribunal de commerce qui fait son job, a souligné le président de la FRSEA. Il a une autre proposition sur son bureau. Il l’examine. C’est normal”.
Mais en attendant la décision du 4 novembre, la FDSEA du Calvados, en partenariat avec la Manche et l’Orne, cherche à communiquer tous azimuts. Patrice Lepainteur, président de la FDSEA du Calvados, s’est adressé en ce sens aux médias : “vous êtes les seuls à pouvoir retranscrire notre action. On ne peut que compter sur vous”.
Compter sur les élus aussi , exemplaires dans ce feuilleton, venus nombreux ce samedi et qui égratignent au passage les lenteurs de l’administration juridique. “On a trouvé de la part des gens qui ont a décider du devenir de l’abattoir peu d’empressement à solutionner le problème”, a-t-on pu entendre.
Un report de décision qui laisse les éleveurs dans l’expectative. “Les créanciers éleveurs que nous sommes n’avons aucune chance d’espérer de la cession de l’outil le recouvrement de nos créances, a malheureusement précisé Patrice Lepainteur. Notre seule chance d’indemnisation partielle que l’on pourrait obtenir, c’est auprès de nos collectivités”. Le Conseil régional s’était d’ailleurs prononcé en ce sens dès le 13 septembre 2007.

Compromis
In fine, que l’abattoir Marcel Quentin de Vire, subventionné à 39 % par les collectivités locales, l’Etat et l’Europe, change de vocation serait choquant. D’autant plus qu’un repreneur sérieux s’est porté candidat. “Pascal Lecompte est un grand professionnel de la viande. S’il s’est porté sur les rangs, c’est qu’il a la taille et les compétences pour le faire tourner,” a insisté Fabrice Heudier (FDSEA 50). 
Mais la logique juridique peut se moquer d’arguments frappés du bon sens. L’offre de reprise la mieux disante financièrement devrait l’emporter pour indemniser au mieux les créanciers. 
La meilleure porte de sortie pour la CDC de Vire (Communauté de Communes de Vire) et les collectivités locales serait de conserver l’abattoir tout en accueillant l’entreprise Seprolec. Ce ne sont ni les terrains ni la volonté politique qui manquent. Les moyens peut-être!

Ils ont dit...

 

Alain Declomesnil
Conseiller général

“S’il a été fait le choix il y a 4 ans par le département, la région et l’Europe d’apporter un soutien financier pour la construction de ce bâtiment, c’est qu’on voulait que cet outil existe au cœur d’un bassin d’élevage comme celui du Bocage. Il a malheureusement du être fermé. Il faut que l’on fasse comprendre à ceux qui prendront la décision, début novembre, qu’il est indispensable pour toute la chaîne de production de la viande. Nous ne sommes pas là pour faire pression mais dire que ce projet est bon. Pas pour dire que l’autre ne l’est pas. Mais l’autre projet, on pourra peut-être lui trouver une solution différente. L’abattoir de Vire est un outil spécifique qui n’a pas été conçu pour servir d’entrepôt”.

 

Marc Andreu Sabater
Conseiller régional

“Ce projet a été le projet de tous (éleveurs, élus, salariés, bouchers...). Nous avons un bel outil qui a certes rencontré des problèmes techniques mais qui sont solutionnables. On a des salariés dont certains n’ont pas retrouvé d’emploi, des éleveurs obligés d’emmener leurs bêtes très loin et des bouchers contraints de s’approvisionner ailleurs. Le projet de reprise porté par quelqu’un de sérieux et de compétent. Toutes les conditions sont réunies pour que cet abattoir reparte. Un autre projet est apparu. A nous, élus, de faire en sorte que cet autre projet se réalise. On a des terrains, il faut regarder cela de près. Mais ce bâtiment, derrière nous, est un abattoir et il doit rester abattoir. Nous en avons tous besoin. ”.

 

Pascal Allizard
Conseiller général

“Il y a 5 ans en arrière, le projet de développement de l’abattoir de Vire est un dossier sur lequel nous avons travaillé. Tous les conseillers généraux ont soutenu ce dossier par leur vote mais aussi financièrement comme l’a fait la région. C’est particulièrement choquant de voir un outil comme celui là à l’arrêt aujourd’hui même s’il peut y avoir des raisons techniques et économiques. Nous sommes tributaires d’une décision du tribunal de commerce. Il n’y a pas à faire pression mais il y a à s’exprimer. Cet outil est viable et il faut démontrer aux personnes qui auront la décision à prendre qu’il existe une réelle mobilisation et une réelle volonté pour que cela fonctionne.Ça peut peser sur la décision finale”.

 

Annie Bihel
Conseiller régional

“Même si nous n’avons aucun moyen de pression pour faire aboutir ce que nous souhaitons tous, c’est-à-dire la reprise de l’abattoir par une société d’abattage, la présence des élus, des bouchers, des éleveurs prouve que notre motivation est intacte comme au début des évènements. A une période où l’on nous parle d’économie d’énergie, de développement durable, de Grenelle de l’environnement, il serait incohérent de ne pas réouvrir cet abattoir indépendant. Incohérent de dire aux éleveurs et aux bouchers qu’ils vont continuer à faire des kilomètres et perdre leur temps. Toutes les collectivités sont présentes. Il n’y a pas d’opinions politiques de droite ou de gauche, c’est tous ensemble que nous nous battons”.

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