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Conjoncture
Impact de la conjoncture 2011 sur les systèmes laitiers normands : de belles perspectives !

Cette année 2011 marquée par la volatilité des prix, dans un contexte de météo capricieuse avec un printemps trop sec et un été pluvieux, s’impose sur la scène agricole.

Si la reprise des cours de la viande et du lait est bien constatée, elle s’accompagne de l’augmentation des prix des matières premières telles que le concentré, les engrais et les fourrages. On peut s’interroger sur le bilan final : les hausses des prix des produits laitiers et de la viande bovine vont-elles compenser les charges supplémentaires ?


Quatre systèmes normands marqués par leur disparité

A partir de 4 systèmes types représentatifs de la diversité régionale, les Réseaux d’Elevage Lait de Normandie ont mesuré les effets de cette conjoncture 2011. Cet exercice a été réalisé grâce aux éléments de conjoncture disponibles, aux évolutions tendancielles des prix des intrants et des produits, en intégrant l’application du bilan de santé de la PAC mais sans effet sécheresse et sans augmentation tendancielle des volumes laitiers (tableau 1).

Des charges opérationnelles qui limitent la hausse de l’Excédent Brut d’Exploitation de tous les systèmes

Après une année 2010 marquée par une baisse des charges opérationnelles, ces dernières augmentent en 2011 sous l’effet conjugué des aliments et des engrais. Cette évolution cumulée à celle du poste carburant pèse sur l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) de tous les systèmes laitiers étudiés.Malgré cette situation, avec des produits qui progressent de nouveau en 2011, nous relevons tout de même une augmentation de cet EBE de 7 % pour le système herbager à 14 % pour les systèmes spécialisés et lait + culture.Cette hausse de l’EBE en 2011 est bien à comparer à celle de plus de 20 % en moyenne relevée l’année précédente (2010 comparé à 2009) (graphique 1).


En système herbager, hausse générale des charges

La progression du produit brut s’explique à 85 % par le produit lait, le solde par le produit viande. Les charges opérationnelles augmentent 2 fois plus que les charges de structure hors amortissements et frais financiers (CS HAFF). Pour les charges opérationnelles, si le montant de l’augmentation est identique pour les engrais et aliments avec 1 300 €, en pourcentage, la hausse dépasse les 30 % pour les engrais. La progression du poste MSA explique à elle seule 55 % de la hausse des charges de structure en 2011. Au final, l’EBE s’améliore de 2 580 €, soit 38 % de la hausse relevée entre 2010 et 2009. Avec un EBE de 37 300 €, nous retrouvons ici le niveau de l’année 2008.


En système lait + bœufs, même niveau de hausse du produit brut qu’en 2010

Avec une hausse d’environ 30 € par 1 000 litres sur le prix moyen du litre de lait, le produit lait progresse un peu plus qu’en 2010. L’amélioration du produit viande, plus significative cette année, permet aussi de relever le produit total. Malheureusement, les charges progressent bien plus rapidement, toujours sous l’impulsion du poste opérationnel, et tout particulièrement du volet fertilisation. Les charges de structure ne sont pas en reste avec les postes MSA et carburant. Au final, l’EBE augmente de 10 % cette année pour atteindre 73 400 €, niveau proche de celui de 2008 (75 500 €).


En système spécialisé lait, un produit lait en hausse significative

Le produit lait explique les 3/4 de la hausse du produit total de ce système très spécialisé. Du côté des charges, la hausse reste assez proche pour les charges opérationnelles et de structure. Tout comme les 3 autres systèmes étudiés, cette augmentation des charges a pour origine, sans surprise, la fertilisation et la MSA. Au final, avec un EBE qui s’élève à 95 180 €, nous nous approchons du niveau de l’EBE de 2007 (99 950 €).

En système lait + cultures, la hausse du produit se ralentit

Après une forte progression en 2010, l’augmentation du produit brut se ralentit un peu en 2011. La hausse est surtout significative sur les produits cultures, puis sur le produit lait. Au contraire des 3 précédents systèmes, la hausse des charges de structure est un peu plus importante que celle des charges opérationnelles. Le poste fertilisation constitue l’élément opérationnel qui progresse le plus ; pour le volet structure, nous retrouvons surtout la MSA et le carburant. Au final, l’EBE s’élève à 116 220 € soit une progression de 14 600 € par rapport à l’année précédente. Sans l’atteindre encore, nous nous approchons, tout comme pour le système spécialisé lait, de l’EBE dégagé en 2007 (127 413 €).

2007-2011 : 5 années de volatilité des prix, pour quelles évolutions de revenus ?

Depuis l’instauration des quotas jusqu’au découplage de 2003, le prix du lait a connu une stabilité remarquable par rapport aux cours des autres matières premières. Depuis 2007, on est entré dans une période d’instabilité sans précédents, pour le lait comme pour les autres produits et intrants agricoles (tableau 2 et graphique 2).Si les fluctuations du prix du lait ont vivement marqué les esprits par leur nouveauté, force est de constater que l’amplitude des variations de prix des produits animaux reste heureusement sans communes mesures avec celles des céréales. L’envolée des prix des matières premières concerne tout autant sinon plus celle des intrants liés à l’activité agricole. Le cours des aliments du bétail a flambé depuis l’embellie de 2007, sans jamais vraiment retomber. Plus fluctuant, le prix de l’énergie reste sur une tendance haussière, de même que le prix des engrais azotés. Ramené à l’unité de main d’œuvre familiale, le Résultat courant varie quand même de 30 % en moyenne sur les 5 ans, soit une amplitude de variation proche de celles observées pour les produits et les intrants.Sans encore atteindre un niveau de revenu équivalent à celui de 2007, les perspectives sont bonnes et ce, sans inclure d’effet volume. On observe ainsi en moyenne en 2011 par rapport à l’année précédente une hausse de 22 % du résultat courant par unité de main d’œuvre familiale, hausse plus marquée pour le système lait + cultures.

En savoir plus

Plus de détails sur la brochure “Impact de la conjoncture 2011 sur les systèmes laitiers Normands”, disponible sur les sites des Chambres d’agriculture de Normandie.

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