A Condé-sur-Vire (50)
Inauguration ministérielle pour Val de Vire Bioactives
A Condé-sur-Vire (50)
Dominique Bussereau, Ministre de l’Agriculture, était jeudi 11 mai dernier sur le site de la coopérative Elle et Vire. Il y a inauguré une filiale pleine de promesses : Val de Vire Bioactives qui fait craquer la pomme.

Tibogo Sanogo (directeur scientifique et technique de Val de Vire Bioactives) expliquant au Ministre de l’agriculture toutes les vertus et les secrets de la pomme à cidre.
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Th. G

Cracking
Mot d’origine anglaise qui vient de "to crack" signifiant briser. En français, on peut dire "craquage" qui signifie selon Le Petit Robert : "procédé de traitement visant à accroître la proportion des produits légers par scission des molécules de produits lourds."
Mot d’origine anglaise qui vient de "to crack" signifiant briser. En français, on peut dire "craquage" qui signifie selon Le Petit Robert : "procédé de traitement visant à accroître la proportion des produits légers par scission des molécules de produits lourds."
Aux fonctions non alimentaires des produits de l’agriculture, il faut y ajouter désormais l’obole de la pomme à cidre. Une pomme que l’on peut croquer mais une pomme qu’aujourd’hui Val de Vire Bioactives fait aussi craquer (le cracking voir encadré). Le Ministre de l’Agriculture, venu inaugurer les installations de cette filiale de la coopérative Elle et Vire, ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Il a souligné ce long travail de recherche, cette persévérance et cette ténacité dans l’aboutissement d’un projet novateur. Le pari était effectivement osé et le chemin semé d’embûches.
De nombreux soutiens
Val de Vire Bioactives, qui emploie aujourd’hui 12 personnes et devrait traiter 20 000 T de marc de pommes par an, a pu compter sur le soutien de sa maison mère, Jean-Louis Danlos et Jean-Marie Barré en tête, mais aussi sur de nombreux partenaires et appuis politiques. Parmi eux Jean-Claude Lemoine, député de la circonscription de St-Lô et premier vice-président du Conseil général de la Manche. Pas rancunier le Docteur Lemoine. Même si "une pomme chaque matin éloigne le médecin" comme il l’a rappelé, Jean-Claude Lemoine a joué un rôle d’aiguillon dans l’aboutissement de ce projet.
L’essai marqué, il reste à le transformer. "Création de richesse et génératrice d’emplois" à la clé insiste Jean-Louis Danlos. Un autre défi à relever pour le second cidrier français. Mais avec son train d’avance et en poursuivant son programme de recherches, Val de Vire Bioactives dispose de sérieux atouts. Ses produits s’intègrent parfaitement dans les tendances du marché avec la croissance de celui des "alicaments" et des compléments alimentaires santé.
Et Tibogo Sanogo, directeur scientifique et technique de la société, de souligner les nombreuses possibilités de formulations alimentaires et culinaires réalisables avec la pomme à cidre : "jus clarifiés, jus troubles, gelées, compotes, pectines, texturants, concentrés, vinaigre, infusions..."
Ainsi l’avenir de la pomme à cidre n’est plus que dans le cidre, le calvados et le pommeau. C’est d’ailleurs cette volonté d’assurer et de diversifier la production de leurs coopérateurs qui a guidé les dirigeants d’Elle et Vire dans cette voie.
"Aliment, apéritif, bactéricide, dépuratif, digestif, diurétique, émollient, antipyrétique, tonique (...)". Entre tradition et novation, craquons pour la pomme !
Th. GuillemotHistoire
Un héritage du passé
Il faut remonter au début des années 1980 pour comprendre ce long cheminement. Du côté du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), on met en évidence les capacités de la pomme à réduire le taux de cholestérol chez l’homme. Parallèlement, l’INRA démontre qu’il est possible d’extraire la fraction active de la pomme à partir du marc. Le 2 décembre 1987, un premier brevet est déposé par l’ADERA (Association pour le Développement de la recherche en vue de promouvoir les produits agricoles dans le département de la manche). L’ADERA qui, avec plusieurs partenaires dont l’ULN, créait en 1988 SOPROPOM pour engager un programme de recherche destiné à la mise au point des procédés d’extraction. Après les déboires de l’ULN, c’est Elle et Vire qui hérite du bébé. Elle poursuit le travail et diversifie même le programme de recherche pour déposer en 2003, conjointement avec l’INRA Le Rheu, un nouveau brevet. En 2004, avec la construction de l’usine d’extraction d’ingrédients, Val de Vire monte ses murs et entre dans l’opérationnel. Place désormais à la commercialisation de son savoir faire avec notamment :
- pomactiv : concentré d’antioxydants polyphénoliques, protecteur antivieillissement 300 fois plus concentré que dans la pomme,
- pomelite : fibre diététique naturelle sous forme non-visqueuse et facilement intégrable dans l’alimentation,
- pomeline : fibre naturelle sous forme d’oligosaccharides solubles,
- pomolea : huile de pépin de pomme riche en acides gras insaturés pour des applications cosmétiques.