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Influenza aviaire : la crainte du déclassement des Label rouge

Raphaël Dewurf est éleveur de volailles à Familly dans le Pays d’Auge. Depuis mardi 17 novembre, la France entière est placée en risque élevé pour cause de virus influenza aviaire de sous-type H5N8. L’éleveur, comme ses collègues du Calvados et de la Manche, doit confiner son élevage depuis vendredi 30 octobre. En Label rouge, il craint pour le paiement de ses lots.

RAPHAËL DEWULF, ELEVEUR VOLAILLES
Raphaël Dewulf élève des volailles en Label rouge à Familly dans le Calvados. Il a obtenu une dérogation pour la sortie de ses pintades.
© DR

Installé depuis deux ans à Familly dans le Pays d’Auge, Raphaël Dewulf surveille ses volailles un peu plus souvent que d’habitude. Ses pintades surtout, « c’est nerveux dans le bâtiment », constate-t-il, avant d’ouvrir pour les laisser courir sur l’hectare de parcours abrité de pommiers hautes tiges. Depuis le 30 octobre, les éleveurs du Calvados et de la Manche doivent confiner leur élevage. Lui a obtenu une dérogation pour ses pintades, après en avoir perdu une vingtaine par piétinement.

Label rouge

En 2018, il s’est installé avec quatre bâtiments sur 5 hectares. Ce fils d’éleveurs de bovins a préféré une production plus rémunératrice que la viande. « C’est beaucoup plus simple que les vaches, c’est essentiellement de la surveillance ». Après des visites dans des élevages voisins et un stage d’installation pour se former, il monte ses propres bâtiments en Label rouge avec Agrial. « Je ne voulais pas faire de standard, mais que les volailles puissent avoir accès à l’extérieur et restent un minimum de temps », souligne-t-il. Les poulets « sont assez craintifs » et sortent peu, surtout en hiver. Ils souffrent moins que les pintades de la claustration imposée par la poussée de l’influenza aviaire.

Déclassement

En Label rouge, sur les 81 jours minimums d’élevage, les volailles sont censées sortir à partir de 42 jours pour les poulets et de 49 jours pour les pintades. S’il a obtenu une dérogation pour ses pintades, il s’inquiète du possible déclassement des autres volailles.
Le lot en standard est rémunéré 800 euros la tonne en moyenne, c’est deux fois moins que le Label rouge. Une réduction qui mettrait à mal les remboursements d’investissement du jeune agriculteur.
« C’est encore en pourparlers », espère Raphaël Dewulf qui ne souhaiterait pas passer en volaille standard le temps de la pandémie, « ce n’est pas ma philosophie ».

 

L’Hexagone bascule en risque « élevé »
« La France a détecté un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de souche H5N8 en Haute-Corse », alerte le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 16 novembre. Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a donc « décidé de placer l’ensemble du territoire national métropolitain en niveau de risque « élevé » à compter du 17 novembre », ajoute le communiqué. En conséquence, les éleveurs de volailles sont tenus d’enfermer leurs animaux ou de les protéger avec des filets. Sont interdits les rassemblements d’oiseaux, les transports et lâchers de gibiers à plumes, ainsi que l’utilisation d’appelants pour la chasse. Autant de mesures que le ministre appelle à « mettre en place sans délai ». En Haute-Corse, la maladie a été découverte dans une jardinerie près de Bastia, ce qui a donné lieu à l’euthanasie de « environ 200 à 300 poules », a précisé le ministre dans un entretien à Public Sénat-LCP-Le Figaro.
D’après la Rue de Varenne, des mesures de surveillance et de limitation des mouvements « ont été mises en place immédiatement pour éviter toute propagation », ainsi que des « mesures conservatoires chez les fournisseurs et acheteurs liés au foyer ». D’après les « premiers éléments d’analyse », la souche détectée montre « une similitude avec l’une des souches qui circule actuellement aux Pays-Bas ».
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