Sulfonylurées antigraminées
Intervenir dès que les sols portent
En février, en dehors des folles avoines dans les parcelles concernées par cette adventice, toutes les graminées sont levées.


A des stades jeunes (2-3 feuilles), voire déjà développés (début tallage) pour les semis d’octobre, la destruction des mauvaises herbes sera d’autant plus facile qu’on ne tardera pas pour intervenir. Les amplitudes thermiques sont généralement modérées à cette période, ce qui limite les risques de phytotoxicité, alors qu’elles sont plus fréquentes en mars-avril. Les sols humides, comme c’est le cas actuellement, favorisent l’activité racinaire des sulfonylurées et l’hygrométrie supérieure à 80 % leur pénétration foliaire. Les conditions sont donc idéales pour intervenir avec ces produits. Dès que la portance des sols le permettra, il est recommandé de traiter, en veillant au respect des conditions de températures.
Les essais conduits par Arvalis ont montré que les applications peuvent être efficaces avec des températures du jour dépassant 2-3° C et des températures nocturnes proches de 0° C. En revanche, on sera prudent lorsque les températures descendent en dessous de - 4° C la nuit. Il est alors préférable de différer l’intervention. La croissance des mauvaises herbes est elle aussi bloquée de toute façon.
Seule la présence de folles avoines, aux levées plus tardives et souvent échelonnées, peut nécessiter d’attendre pour intervenir. En fonction de la flore à contrôler, il peut éventuellement être plus judicieux d’utiliser un produit foliaire, de type FOP, plus adapté à cette cible.
Attention aux positionnements tardifs
Dès mars, les conditions sont moins propices à des applications de sulfonylurées. Les sols peuvent avoir séché, mais surtout les amplitudes thermiques sont plus importantes et les adventices sont très développées, donc moins faciles à contrôler (plein tallage). Il y a aussi plus de vent que les mois précédents, à l’origine parfois du dessèchement du sol et surtout d’hygrométries plus faibles.
En outre, différer le traitement peut avoir de lourdes conséquences sur le rendement, en laissant les adventices exercer une concurrence vis-à-vis de la culture en place trop longtemps, avant d’être détruites. On peut ainsi être satisfait de l’efficacité de son désherbage, mais avoir perdu jusqu’à 10 quintaux dans les parcelles les plus sales !
Anne-Sophie HERVILLARD/Anne-PLOVIE
ARVALIS - Institut du végétal