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Coopération
Isigny Ste-Mère fait parler la poudre

Surfant sur le marché des laits infantiles (20 000 tonnes), la coop affiche une croissance de 10 % en chiffre d’affaires sur 2012, dont près de la moitié à l’export. Reste aujourd’hui à faire passer les hausses de prix auprès des GMS.

Satisfecit pour les dirigeants de la coop Isigny Ste-Mère lors de la présentation des comptes, dans le cadre de l’AG vendredi dernier, à une exception près : le comportement des GMS qui freine des quatre fers sur les prix. Problème, la grande distribution personne ne peut faire “sans” et surtout pas les entreprises laitières. “Les marchés traditionnels de détails sont en baisse alors que les GMS, elles, progressent de 23 % concernant nos produits”. Là où le bât blesse, ce sont les tarifs. “Nous n’arrivons pas à répercuter de hausses”. Jean Schmit, président et Daniel Delahaye, directeur, ont donc lancé un avertissement. “Des augmentations de notre part sont prévus pour le dernier semestre. Nous avons déjà prévenu la distribution, mais nous savons aussi qu’un bras de fer se prépare”.

Production diversifiée
Le lait sur les marchés exports se porte donc bien, voir très bien lorsqu’on s’appelle Isigny Ste-Mère. “Nous avons la chance d’avoir une famille de produits diversifiés. Salutaire lorsqu’un secteur est à la peine”. Loin d’être le cas de la poudre de lait infantile dont les tours de séchage arrivent à saturation à la coop. “Nous sommes à la limite de notre capacité de production”. Ces laits infantiles représentent désormais 38 % des fabrications, voire 54 % avec les autres poudres. Les fromages atteignent 23 %, le beurre 13 % et la crème 10 %. Intéressant au plus haut point, l’évolution du chiffre d’affaires global. En quatre ans, il a progressé de 38 % dont + 62 % à l’export avec 38 % de marchandises allant sur l’Asie, 12 % sur le Proche-Orient, 4 % aux USA. Daniel Delahaye annonce d’ailleurs que ce pourcentage “export” devrait continuer à croître. Le CA 2012 se situe à 246,4 millions € (+ 11 %) ; l’excédent brut atteint 11,5 millions € (+ 30 %) ; de même, la capacité d’autofinancement progresse de 30 % alors que les investissements sont en baisse. A la clé,
un résultat net, après amortis-sements et provisions, de 2,6 millions €.

Collecte en baisse
La collecte, elle, est à la baisse sur la dernière campagne (- 1 %). “Ce n’est pas notre meilleure année avec 191,60  millions  de litres”. Grâce aux achats extérieurs,
Isigny Ste-Mère valorise 260,60 millions de litres avec une matière grasse à 41,75 et une MP de 33,65. “2013 commence encore plus frileusement en raison des conditions climatiques difficiles”. Pour les années à venir, la coop met donc résolument le cap sur l’Asie. “Nos atouts ? Une très bonne image de marque, des produits bien positionnés, une bonne connaissance de l’international grâce à nos réseaux commerciaux, sans oublier un gros savoir-faire avec des produits en pleine croissance”. Si les investissements ont marqué le pas sur 2012, ils vont reprendre dans les trois ans à venir “sur les laits infantiles pour l’essentiel”.
Concernant l’après-quota, les dirigeants soulignent, “nous pouvons accepter des volumes supplémentaires pour 2015, mais avec une courbe de production gérée dans une optique : Satisfaire de nouveaux marchés”. Tous les efforts d’Isigny Ste-Mère vont désormais porter sur le développement. Développement qui ne peut passer, une fois de plus, que par des hausses de prix auprès de la GMS afin de rémunérer correctement les producteurs.

Dominique Guillemine : “oui mais non”
Responsable “lait” à la FDSEA de l’Orne, Dominique Guillemine revendique une hausse immédiate du prix du lait de 30 e/1 000 l.
Coopérateur Isigny, notre producteur est cependant en désaccord avec les décsions prises par le conseil d’administration de sa coopérative. S’il se félicite des investissements à venir pour répondre à la demande notament chinoise de lait infantile , il s’étonne du dispositif d’accompagnement. “On nous propose du volume de production en plus, c’est bien ! On nous demande un approvisionnement régulier, c’est normal! Mais la coop ne propose que le bâton et pas la carotte. Si on dépasse un mois le douzième de notre production annuelle, on sera payé au prix beurre/poudre moins 20 e. Mais pour ceux qui produisent plus de lait en période déficitaire, pas de plus-value. On veut même nous supprimer la petite prime historique de saisonnalité”. Et de proposer un système de prime à l’année. “Il faut donner de la souplesse au système
en raisonnant à l’échelon de la laiterie. Dans le cas contraire, on risque de baisser le prix moyen du lait. Ce n’est pas le principe d’une coopérative”. Et de conclure : “s’il faut constituer une liste concurrente pour se faire entendre, ça me gêne”.

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