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JA 50 : à chacun son organisation de travail

L’organisation du travail a été au cœur des échanges lors de l’assemblée générale des Jeunes agriculteurs de la Manche vendredi 15 mars au lycée agricole Saint-Lô Thère. S’associer, embaucher ou déléguer, telle est la question qui anime les agriculteurs d’aujourd’hui et de demain.

© SB

En moins de 10 ans, le nombre d’exploitations a diminué de 17 % à l’échelle de la Normandie, entraînant un recul de 7 % des actifs. Ces chiffres, issus de la Chambre régionale d’agriculture de Normandie et avancés par Stéphanie Lebranchu, animatrice de la table ronde de l’assemblée générale des JA de la Manche, ont permis de dresser le cadre. Dans la Manche, 83 installations aidées ont été comptabilisées en 2018. C’est 40 % de plus qu’en 2015, mais 50 % de moins qu’en 2012. Des chiffres là encore qui ne sont pas sans interpeller les Jeunes agriculteurs. De manière collective, ils ont voulu organiser une table ronde sur le thème du travail et son organisation au sein d’une exploitation.

Humour et sérieux
Si les JA ont voulu aborder dans un premier temps le thème avec humour au travers d’une vidéo, le sujet reste sérieux. Pour alimenter la réflexion, cinq intervenants ont exposé leur point de vue à savoir Eric Guellaff et François Capelle, agriculteurs, Jean-François Tapin, représentant de la fédération départementale de la CUMA, Philippe Faucon, représentant Terres de métiers et Olivier Bihel, représentant Service de remplacement de la Manche.

Un facteur limitant
Tous s’accordent à dire que la main d’œuvre, quel que soit le statut, reste le facteur limitant dans les exploitations. Parmi les agriculteurs, François Capelle a opté pour l’associé trouvé grâce à l’inscription au RDI (registre départ installation) de la Chambre d’agriculture. « Chacun est responsable d’une production », explique-t-il. Eric Guelaff a misé sur le salariat. « Je suis en Gaec avec mon épouse et avec cinq salariés. On se fait accompagner pour l’aspect juridique et les salaires. Certes, gérer une personne ou cinq, ce n’est pas la même chose. Mais c’est à nous de faire le lien pour que chacun puisse trouver sa place. Et bien souvent, je considère que le salarié est plus compétent que moi sur certaines missions », souligne-t-il.

Rester attractif
L’attractivité du métier a été évoquée. Les deux agriculteurs en ont témoigné. « On prend des jeunes en stage. C’est notre devoir de montrer notre métier. Un des stagiaires est maintenant responsable de maternité », affirme-t-il. De même dans l’exploitation d’Eric Guelaff. « J’ai un ancien stagiaire qui est salarié aujourd’hui », explique-t-il. Aujourd’hui, des formations particulières sont testées comme la préparation opérationnelle à l’emploi permettant d’aller chercher un autre public et le conduire vers une professionnalisation.
Les sujets de la rémunération, du partage de données, d’intéressement au résultat, du compte épargne temps sont aussi des facteurs d’attractivité. « Ce n’est pas possible de garder des salariés payés au Smic », lâche Eric Guelaff. Dans la salle, un jeune confirme : « Je peux signer demain un contrat dans les travaux publics à bien plus que cela », se désole-t-il.

Du conseil
Au cours de la soirée, des conseils ont été livrés. A commencer par Philippe Faucon. « A l’installation, il faut bien mesurer l’évolution de la structure en termes de temps et de compétences. Une analyse fine évitera d’aller dans le mur. » Jean-François Tapin encourage l’option Cuma au moment de la réflexion sur l’étude économique. « L’intérêt des Cuma est de limiter les charges de mécanisation tout en ayant du matériel performant, un échange et une ouverture d’esprit. » Quant à Olivier Bihel, il met en avant l’intérêt du remplacement pour des congés, mais pas uniquement.
La main-d’œuvre reste un sujet de plus en plus d’actualité. L’enquête menée par Terre d’emploi et les Maîtres laitiers a confirmé la nécessité de travailler sur cette question pour assurer l’avenir des exploitations.

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