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« J’utilise le glyphosate comme recourt »

La FDSEA et les JA de l’Orne ont donné rendez-vous, lundi après-midi, au Gaec Chti, à Rânes. André Herman, son épouse et leur fils Timothée travaillent en agriculture raisonnée. Et utilisent le glyphosate. Les deux syndicats et les exploitants ont défendu l’utilisation de l’herbicide, au cœur du débat environnemental.

De gauche à droite : Denis Douchy, responsable végétal JA 61 ; Anne-Marie Denis, présidente FDSEA 61 ; André Herman, exploitant au Gaec Chti ; Jean-Pierre Prévost, président de la commission agro productions végétales à la Chambre d’agriculture et responsable des productions végétales à la FDSEA ; Dominique Bayer, responsable viande à la FDSEA et Timothée Herman, associé en Gaec avec ses parents. Tous posent dans un champ sous couvert de moutarde et phacélie. Sans ...
De gauche à droite : Denis Douchy, responsable végétal JA 61 ; Anne-Marie Denis, présidente FDSEA 61 ; André Herman, exploitant au Gaec Chti ; Jean-Pierre Prévost, président de la commission agro productions végétales à la Chambre d’agriculture et responsable des productions végétales à la FDSEA ; Dominique Bayer, responsable viande à la FDSEA et Timothée Herman, associé en Gaec avec ses parents. Tous posent dans un champ sous couvert de moutarde et phacélie. Sans l’utilisation du glyphosate ici
© JP

Si le glyphosate disparaît des exploitations, c’est « 5 % de la production de céréales dans le département qui est perdue. Au minimum », assure Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA ornaise. L’heure était à la démonstration, lundi, contre la position prise par Nicolas Hulot. Le ministre de la Transition écologique et solidaire souhaite interdire l’emploi de l’herbicide.

Moins 4 200 euros par an
La Fédération départementale des syndicats des exploitants agricoles et les Jeunes agriculteurs se sont retrouvés chez les Herman, à Rânes. Au Gaec Chti, André, sa femme et son fils exploitent 175 ha, dont 15 ha en zone Natura 2 000, élèvent 18 bovins viande et 70 vaches laitières pour une production de 755 OOO l de lait. Ici, on travaille en agriculture raisonnée. « Nous n’employons pas les phytosanitaires pour le plaisir, nous mettons des micro-doses », appuie André Herman. Et Anne-Marie Denis d’enchaîner : « nous utilisons huit à dix fois moins d’antibiotiques et de phytosanitaires dans nos exploitations qu’il y a dix ans. Ces produits coûtent cher. Ils sont appliqués par nécessité, en curatif et rarement en préventif ».
L’arrêt du glyphosate au Gaec Chti entraînerait une perte en produits de 4 200 euros par an. « J’utilise le glyphosate comme recourt, dans les moments où je ne peux pas faire sans, assure André Herman. J’en ai besoin en interculture pour être maître des mauvaises herbes. C’est un calcul. Malheureusement, je réfléchis par l’économie. »

Les jeunes sur la sellette
Un prisme qui cadre aussi les jeunes agriculteurs : « quand un jeune s’installe, il a des objectifs de résultats, validés par la préfecture, à remplir l’année suivante. L’atteinte des objectifs déclenche des aides », relate Denis Douchy, responsable végétal chez les JA 61. Et le représentant syndical de se demander comment les jeunes arriveront à leurs fins si on leur supprime un outil en cours de route.
« Nous sommes hyper surveillés dans l’application des produits, reprend Anne-Marie Denis. Et nous sommes contents de nourrir le consommateur avec de bonnes choses. Mais je m’inquiète du retour de maladies d’avant-guerre, comme l’ergot qui a été retrouvé dans le port de Rouen. Nous n’allons pas arrêter de traiter nos plantes pour rendre les gens malades. »

Une issue de secours
La présidente de la FDSEA n’est toutefois pas fermée. Si elle s’oppose à l’arrêt du glyphosate aujourd’hui, « ce n’est pas un non définitif. Mais il faut mettre une autre solution en place pour le remplacer tout en respectant les prix jusqu’au consommateur ». Même son de cloche chez André Herman : « nous sommes partants et ouverts », à condition de proposer « une sortie de secours ».

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