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A la banque et à la Chambre, le pari mutuel d’Arnauld Besnard-Bernadac

En mai 2011, Arnauld Besnard-Bernadac prenait la direction de la Chambre d’agriculture de l'Orne. Il composait le nouveau binôme dirigeant avec Jean-Louis Belloche, qui entamait alors son premier mandat. Vendredi 10 mai 2019, il a pris sa retraite.

l « Il y a huit ans, je n’avais pas mesuré qu’il y aurait tant d’évolutions dans notre réseau des Chambres d’agriculture », constate Arnauld Besnard-Bernadac. Ce jeudi 9 mai, le directeur de la Chambre d’agriculture de l’Orne est à la veille de son départ à la retraite. Pour le bilan dans l’Agriculteur normand, il a ressorti l’article de presse que Thierry Guillemot lui a consacré, dans les mêmes colonnes, à son arrivée début mai 2011. Celui-ci dit qu’il ne faut pas s’attendre à une révolution : le nouveau binôme à la tête de la Chambre - Jean-Louis Belloche vient d’être élu président - s’inscrit dans la feuille de route du précédent tandem.

Cap Normandie
En 2011, Arnauld Besnard-Bernadac quitte le poste de secrétaire général du Crédit agricole Normandie pour celui de directeur de Chambre d’agriculture. « J’avais envie de venir, d’être directeur : c’est moi le patron », assume-t-il. Et puis c’est aussi l’occasion pour l’Ornais pure souche de revenir vivre à Alençon, où travaille et vit sa femme : le « célibataire géographique » se sédentarise. La Chambre régionale d’agriculture de Normandie (Cran) existe depuis plus de quarante ans, les cinq départements ont l’habitude de travailler ensemble. On ne parle pas de Cap Normandie. Mais à partir de 2016, les choses évoluent, l’État régionalise. Les élus construisent alors Cap Normandie et décident d’aller plus loin dans la mutualisation. Arnauld Besnard-Bernadac s’empare des « sujets sensibles. J’ai géré les pôles ressources humaines et communication. En RH, il a fallu travailler pour harmoniser les conditions d’emploi des salariés normands, le calcul des congés, etc. » Mais le directeur n’en est pas à son premier coup d’essai : au Crédit agricole, il s’est occupé de la fusion des caisses de l’Orne et de la Manche et en est devenu le DRH, jusqu’à ce que le Calvados les rejoigne. Le travail de rapprochement au fil des fusions, il connaît. L’homme reste un « farouche défenseur de l’échelle départementale, même dans une construction régionale. L’ancrage local et le volet de proximité, j’y crois ! » Alors il reprend la route, plus que prévu, entre l’Orne et la Normandie, œuvre pour le réseau Chambres, « qui se développe de plus en plus ».

Au service des agriculteurs
Étudiant en droit, Arnauld Besnard-Bernadac se destine plutôt au notariat. Mais c’est finalement à La Bred qu’il démarre sa vie professionnelle, avant de passer pas loin de trente ans au Crédit agricole. Il découvre les agriculteurs et leur domaine, car « je ne suis pas du tout du milieu ». À la tête de la Chambre, « j’ai passé huit ans au service des agriculteurs. La proximité est encore plus grande ». Là, il salue l’investissement des élus, la qualité de leurs échanges. « Jean-Louis Belloche est un président remarquable. Les agriculteurs ne se rendent pas compte de l’engagement de leurs représentants. Je suis admiratif de leur mobilisation ». Une admiration réciproque. À l’assemblée générale de la FDSEA, en mars, Jean-Louis Belloche et Anne-Marie Denis saluaient de concert l’implication, le professionnalisme du directeur de la Chambre et « la qualité de leur collaboration ». « Nous avons construit des relations positives pour le monde agricole », se réjouit Arnauld Besnard-Bernadac.
Solidarité
L’homme aux yeux très bleus, membre de l’association Forage Mali, accorde de la place à l’humain et à la solidarité. « Quand je suis arrivé, la Chambre portait une opération paille, au service de tous les agriculteurs confrontés à la sécheresse. Le volet Agri’aide avance en toute discrétion, son action de fonds est exemplaire. On a travaillé avec tous les agriculteurs, les conventionnels, les bio, les néo ruraux. J’étais en phase avec les idées de la FDSEA. Je n’ai jamais regretté mon choix de venir ici », dit-il, un sourire tranquille au coin des lèvres. Demain (vendredi 10 mai, NDLR), il rend le tablier : « je ne regarderai plus mes mails. C’est important ». Jacques Chevalier, directeur de la Cran, prend officiellement sa suite, secondé par le binôme Anne Baes et Mickaël Mauger. « Je m’arrête à un moment où l’on va vers de beaux jours, mais je ne suis pas nostalgique, je suis confiant dans l’avenir. » L’homme de challenge voit un défi à relever, ou à finir de relever : courir dix marathons. Il en affichait sept au compteur en 2011. Arnaud Besnard-Bernadac en a, depuis, bouclé un de plus. Mais maintenant qu’il va disposer de temps, l’Alençonnais va courir les capitales « vers le soleil. J’en ai marre de la pluie ».

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