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Elevage
La Besnoitiose bovine : apparition dans l’Ouest

La Besnoitiose est une maladie parasitaire de la peau transmise par des mouches piqueuses (maladie vectorielle) telles que les taons.

Historiquement, cette maladie semble installée depuis très longtemps sur le continent africain, avec également des foyers décrits en Chine, en Inde, en Amérique du Sud. En Europe, la maladie est implantée depuis plusieurs décennies en Espagne, au Portugal, en Italie, ainsi que dans le Sud de la France (Ariège, Aude, Pyrénées orientales).La progression de cette maladie est forte depuis le début des années 2000, avec des foyers en Allemagne (2009) et en France, une progression depuis le sud vers le nord : la Besnoitiose atteint de nouvelles zones par l’introduction de bovins infectés, avec extension locale par les mouches.Un contrôle sérologique Besnoitiose est fortement conseillé à l’introduction de bovins, notamment ceux en provenance du bassin méditerranéen (Sud-Ouest/région PACA(1)). Ce dépistage permet de repérer les bovins porteurs sains. La reprise des bovins infectés est ensuite possible dans le cadre d’une garantie additionnelle (un billet de garantie doit être souscrit au préalable de la transaction).Un contrôle sérologique avant la vente est une alternative qui permet d’éviter des déplacements inutiles de bovins infectés.

Les signes cliniques de la Besnoitiose

Après une incubation de 6 à 10 jours, apparaît un syndrome fébrile (hyperthermie entre 40 et 42° C, abattement, perte d’appétit, ralentissement de la rumination) sur 3 à 10 jours. Les animaux malades fuient la lumière, s’isolent à l’ombre, et répugnent à se déplacer. La peau devient congestionnée, chaude et douloureuse, et le larmoiement est important. Puis, apparaît la phase des œdèmes (qui dure 1 à 2 semaines) : œdème des paupières, du chanfrein, de la périphérie des naseaux (d’où respiration bruyante, qui s’entend de loin), des membres. La peau devient moins élastique et moins souple. Enfin, apparaît la phase de sclérodermie qui s’installe progressivement sur plusieurs mois. L’état de l’animal s’améliore mais la peau devient épaisse et plissée (peau d’éléphant). Les mouvements entraînent des crevasses (genoux, jarrets…), la respiration est difficile et bruyante. L’animal souffre et évite de se lever. Il s’amaigrit. La mort survient à long terme.Certains bovins développent d’emblée une phase chronique avec des kystes. Ces kystes sont parfois visibles à jour frisant sur le globe oculaire des bovins atteints. Ces bovins sont des porteurs sains contagieux par l’intermédiaire des grosses mouches piqueuses.


Risques d’atteinte d’un élevage et conséquences

Lorsqu’elle s’exprime cliniquement (cf. Les signes cliniques de la Besnoitiose bovine ), la Besnoitiose peut entraîner de lourdes pertes économiques. L’expérience des zones infectées révèle que si un bovin malade n’a pas été rapidement éliminé, 75 % des bovins du cheptel peuvent devenir séropositifs (porteurs chroniques, contagieux par les mouches piqueuses) et quelques uns doivent être euthanasiés en raison de non-valeur économique.La transmission de la Besnoitiose d’un bovin à l’autre nécessite une proximité importante des animaux (bovins d’un même troupeau ou troupeaux mélangés dans les marais) car le parasite ne survit pas longtemps sur les pièces buccales du taon.

Propagation  : exemple de la Manche

Il est fortement probable que la Besnoitiose ait été introduite dans la Manche depuis plusieurs années, avec une extension possible par des grosses mouches piqueuses, au sein du troupeau, voire lors de mélange de troupeaux tel que la mise au marais ou d’autres regroupements.Un cas clinique suspecté dans les marais, à l’automne 2011, alors que le temps chaud et humide a favorisé le développement des mouches, a été confirmé. Une surveillance sérologique sur ces marais a révélé une dizaine de bovins réagissant au test IDVET sur 477 tests (2 %) effectués sur prises de sang. Une réforme accélérée de ces bovins a été indemnisée par le GDS 50.Dans la Manche, devant l’absence de contrôle sérologique Besnoitiose sur les bovins importés depuis le sud de la France, malgré les conseils du GDS 50, une surveillance sérologique par sondage a été établie dès 2011 : sur 582 tests, 7 bovins ont réagi dont 3 concernent 3 vaches allaitantes achetées début 2011 par un élevage du Cotentin, mais introduites dans la Manche depuis l’Ariège en 2005.La vigilance reste de rigueur lors des achats de bovins.Une étude va être lancée dans le Calvados. D’autres cas sont signalés dans l’Ouest, notamment en Loire-Atlantique. De nombreux départements n’ont probablement pas connaissance de cas présents d’infection.


Les orientations du GDS de la Manche

Les éleveurs ayant introduit des bovins issus du sud de la France, et ayant omis de solliciter le contrôle sérologique Besnoitiose à l’introduction de bovin, se verront proposé, dans les 30 jours qui suivent le prélèvement de sang lié au contrôle d’introduction, une recherche Besnoitiose, prise en charge à hauteur de 50 % (adhésion Caisse Simple) ou 75 % (adhésion Caisse Complémentaire). Sur 2011-2012, la recherche sérologique Besnoitiose est facturée 10,22 € HT au LDA 50. En cas de bovin dépisté séropositif et de non reprise par le vendeur suite absence de signature préalable de billet de Garantie Conventionnelle, le GDS 50 indemnisera la réforme accélérée (sous 30 jours) de ce bovin (les éventuels autres cas ultérieurs dans un même cheptel n’étant plus indemnisés car le conseil sera rappelé de faire un contrôle avant la vente ou de signer une garantie additionnelle).

1) Provence Alpes Côte d’Azur

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