Aller au contenu principal

Apprentissage et MFR
« La carte des formations doit coller avec les besoins des territoires »

La MFR de Pointel (61) a accueilli, mardi 31 août 2021, la Région Normandie, Pôle emploi, la mission locale de Flers et des chefs d’entreprise. À l’heure de la rentrée scolaire, tous ont salué l’intérêt des formations en apprentissage dans le domaine forestier.

MFR POINTEL RENTREE 2021
De gauche à droite : Christine Royer, sous-préfète d’Argentan ; David Margueritte, vice-président de la Région Normandie chargé de la formation et du développement des compétences ; Jean-Jacques Retoux et Valérie Turmet, directeur et présidente de la MFR de Pointel. Yonny leur explique son choix de formation bac pro forêt en apprentissage : « la sylviculture est un domaine complet et varié, toujours dehors ».
© DR

Faire coller l’offre de formation aux besoins des entreprises. Tel est l’objectif auquel la MFR de Pointel, dans l’Orne, tente de répondre. Le site accueille des jeunes dès la 4e et des adultes, en formation continue et en apprentissage, notamment dans le domaine des métiers de la forêt. Mardi 31 août, David Margueritte, vice-président de la Région Normandie chargé de la formation et du développement des compétences, était sur site, car la Normandie a financé 40 places de formation au titre du programme Qualif collectif(1). La MFR recrute ses élèves dans toute la Normandie.

Élagueur, c’est concret

« C’est difficile de trouver des employés, lâche Thierry Bourré, sylviculteur, maître d’apprentissage et représentant normand à Union nationale des entreprises du paysage (Unep). À l’échelle nationale, 50 % des travailleurs en sylviculture sont des travailleurs détachés. » Autour de la table avec lui, deux anciens élèves de la MFR de Pointel, aujourd’hui à leur compte, approuvent. Thierry Bourré poursuit : « les filières GPN - gestion et protection de la nature - font le plein d’élèves mais elles ont de mauvais indicateurs de recrutement. Elles orientent vers les Parcs naturels régionaux (PNR) et l’Office français de la biodiversité (OFB) mais c’est difficile de citer un métier. Alors qu’élagueur, c’est concret ». Il souffle l’idée d’« inclure le génie écologique », pour verdir les métiers de la forêt. Jean-Jacques Retoux, directeur de la MFR, ajoute : « on doit expliquer pourquoi on coupe un arbre. Nous avons besoin de dialogue, c’est central ». Il constate aussi que les jeunes forestiers, une fois formés, sont recrutés par les travaux publics : « on nous pique nos jeunes, car ils sont bien formés, résistants. Ils ont le sens de l’effort », lâche-t-il, un peu amer. En parallèle, Pôle emploi estime à 7,2 % le taux de chômage à Flers, dont 18 % chez les moins de 26 ans.

Recruter en formation

Si les entreprises recrutent, la première étape est de remplir les places de formation, de créer des vocations. Pour cela, Jean-Jacques Retoux croit « aux journées portes ouvertes sur deux jours, avec un parcours, où les jeunes vont à la rencontre des professionnels pour démystifier les métiers ». « Cette année, nous investissons pour mieux communiquer », promet Valérie Turmet, présidente de la MFR. Mardi 31 août, elle a dévoilé les deux films de promotion de l’établissement. David Margueritte salue la réalisation et abonde : « je crois à l’orientation par immersion professionnelle. Il faut travailler le sentiment d’utilité sociale pour faire naître des ambitions. Nous devons adapter les formations aux besoins des demandeurs d’emploi et des chefs d’entreprise. La carte des formations n’est pas figée ». Pour la rentrée 2021, la MFR de Pointel est passée de 50 à près de 80 contrats d’apprentissage. « C’est une grosse évolution », souligne le directeur. En parallèle, la structure a signé 20 contrats d’apprentissage pour des mineurs non accompagnés (MNA) : « ils viennent d’Afrique de l’Ouest, d’Afghanistan et du Pakistan. Ils sont scolarisés ici et travaillent dans des entreprises locales. Les jeunes nous ont permis de reprendre contact avec le territoire, en boulangerie, en restauration », apprécie Valérie Turmet, en saluant le partenariat avec le Département. Et le directeur de conclure : « désormais on s’oriente toute la vie et non plus pour la vie ».

(1) Le programme Qualif collectif de la Région Normandie permet à des demandeurs d’emploi d’obtenir un diplôme ou de suivre une action de formation qualifiante. Ce dispositif permet d’accéder à un emploi dans le métier visé et/ou de poursuive son parcours dans le cadre d’une formation en alternance.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

[LES GAGNANTS DU JOUR] Race Blanc bleu : deux éleveurs normands se démarquent
Jeudi 29 février 2024, le concours général agricole de race Blanc bleu s'est déroulé sur le ring de présentation du hall 1 du…
[CÔTÉ JEUNES] TIEA 2024 : Le lycée agricole de Sées repart avec la médaille d'or
Cinq établissements normands ont fait le déplacement à Paris, pour participer au Trophée international de l’enseignement agricole…
Lucie Lesieur, heureuse éleveuse de Salers
À Rônai, dans l'Orne en Normandie, Lucie Lesieur s'épanouit enfin à la ferme. Après une formation en commerce, elle décide, alors…
[NEWS DU SALON] Grande championne, Hamada renouvelle l'exploit
Et un, et deux victoires à Paris pour Hamada, une Normande, jugée exceptionnelle par le juge, Charles Delalande le jour du…
[EN VIDEO] La Normande devient la star du Salon international de l'agriculture 2024
Sur les billets d'entrée, ou encore sur les affiches, dans le métro, la Normande sera à l'honneur pour la 60e édition du Salon…
Jeunes agriculteurs de la Manche : "Foncez les filles"
À l'assemblée générale des Jeunes agriculteurs du 22 mars 2024, le débat tournera autour de la place des femmes en…
Publicité