La Charolaise star de « Bœuf en Fête »
Pour sa 18e édition, Boeuf en Fête mettra à l’honneur la Charolaise. Le 14 mai prochain, à Maltot, entre 25 et 30 animaux de cette race seront présentés au public. Portrait de Stéphane Labarrière, éleveur et président du syndicat Charolais du Calvados.

llll Stéphane Labarrière est installé avec son cousin, Franck, à Varaville (14).
En 2003, ils ont repris l’exploitation familiale qui élève des Charolaises depuis des générations. « Nous avons 130 vaches, et nous engraissons en moyenne 35 boeufs par an. Mon père et mon oncle faisaient du croisement. À notre installation, nous avons intensifié la sélection grâce à des achats extérieurs. Nous travaillons désormais beaucoup la génétique. Désormais, 50 % de nos veaux naissent par insémination artificielle », explique Stéphane Labarrière. Pour les exploitants, la Charolaise est avant tout une passion. « C’est une race docile, rustique et facile à manipuler. Les animaux pèsent lourd en carcasse. De plus, lorsque les bêtes sont au pré, entre avril et novembre, il n’y a pas de manipulation particulière à faire, sauf si une vache est malade », reprend l’exploitant.
Communiquer au grand public
«Boeuf en Fête » est avant tout une opération de communication positive pour les agriculteurs. « Nous voulons donner une bonne image de notre métier, qui est parfois bafoué dans les médias. Il ne faut plus que les exploitants agricoles soient assimilés à des pollueurs notamment en élevage. Certaines associations font beaucoup de mal à la profession. Aujourd’hui, il y a 1 ou 2 % de mauvais agriculteurs et on ne parle que d’eux. Il faut mettre la lumière sur les 98 % qui font très bien leur travail. « Bœuf en fête » l’occasion de montrer au grand public que nous travaillons dans le respect de l’environnement et du bien-être animal. Sans agriculteurs, les paysages ne seraient que des friches », souligne Stéphane Labarrière.
Se rassembler
Cet évènement est avant tout un moment de retrouvailles et d’échange entre les éleveurs. «Il faut garder le moral en ce moment, cette manifestation est un moyen de penser à autre chose. Les cours de la viande ne sont pas assez élevés pour qu’un éleveur gagne dignement sa vie. D’habitude, les céréales sauvent l’année, mais les cours ont été mauvais l’année dernière également. C’est vrai que c’est difficile pour les agriculteurs. En 1980, le kilo de carcasse était payé 27 francs. Un agriculteur pouvait alors s’acheter 28 cafés. Aujourd’hui, le prix est de 3,50 € pour un éleveur. Il peut payer à peine 3 cafés. Tous les secteurs ont augmenté leurs prix, sauf l’agriculture. Ce n’est pas possible de s’en sortir », déplore l’éleveur.
Sauver l’agriculture
Dans quelques jours, un nouveau Président sera nommé en France. L’agriculture est un dossier phare, les exploitants ont besoin d’aide afin de tirer un revenu décent. « Les politiciens sont souvent complètement déconnectés de ce qu’il se passe dans le monde rural. Nous avons besoin d’une politique européenne qui remette au centre l’importance de l’autonomie alimentaire. Une fois qu’une politique claire à moyen terme sera mise en place, c’est à nous, agriculteurs de s’y adapter. D’où l’importance de la formation des agriculteurs de demain », conclut le président du syndicat des Charolaises Calvados.