Aller au contenu principal

Energie
La chasse aux gaspillages est ouverte

L’association la ferme de la Cauchetière réalise des diagnostics énergétiques. Elle se concentre sur les dépenses d’électricité. Entre estimation et réalité, les résultats peuvent parfois surprendre. Antoine Dossin, agriculteur à Clarbec, a tenté l’expérience.

Concilier aspect environnemental et agriculture : tel est l’objectif de l’association de la ferme de la Cauchetière. Maîtriser les dépenses électriques s’intègre donc dans ce travail. “Il existe des bancs d’essai pour les tracteurs. Pour les consommations d’électricité, les travaux existants se basent souvent sur des estimations. Nous avons donc investi dans des outils pour connaître précisément les consommations de chaque appareil”, explique Loïc Nicolle, animateur de l’association. 5000 euros ont été investis dans trois outils mesurant les consommations des appareils triphasés. Entre le ballon d’eau chaude, le tank à lait et la salle de traite, les mesures électriques peuvent réserver quelques surprises. Le projet est soutenu par l’Ademe et le Conseil régional. D’octobre à avril, une vingtaine d’exploitations du pays d’Auge a été suivie. Leurs quotas s’échelonnent de 100 000 à 672 000 litres.

Des résultats variables
En moyenne, 22 % des consommations d’électricité sont liées au tank, 17 % au chauffe eau, 15 % à la salle de traite et 44 % à la maison, au séchoir en grange, au racleur ou au forage.
Le principal poste de consommation reste le chauffe eau pour les exploitations avec une production inférieure ou égale à 400 000 litres. Les résultats s’avèrent extrêmement variables. Ils s’échelonnent de 3,8 kWh/1000 litres de lait à 34 kWh/1000 l. Outre les performances des ballons, la quantité d’eau chaude utilisée influence la consommation électrique. A quota identique, le volume d’eau utilisé pour le nettoyage de l’installation de traite varie du simple au double.

Tanks identiques, consommations contrastées
Les différences les plus étonnantes concernent les tanks. L’efficacité des prérefroidisseurs de lait se concrétise.  Une exploitation consomme 7 500 kWh/an avec, et 12 400 kWh/an sans ce système économe. Mais des écarts subsistent pour des équipements identiques. “Nous avons observé deux exploitations avec le même tank, la même marque, la même capacité et la même production. Seule différence : le bâtiment. La consommation atteint 15 675 kWh/an dans un local ferme, contre 9 810 kWh/an dans un local fermé. On peut limiter sa facture avec un minimum d’investissement. Dans une laiterie récente, il faut raisonner la ventilation des lieux. A lui seul, cet élément réduit les dépenses”, insiste Loïc Nicolle. En revanche, l’étude ne révèle pas d’écarts conséquents sur le poste « machine à traire ».
La démarche doit se poursuivre. Un second projet est étendu à toute la région Basse-Normandie.  30 exploitations y adhèrent. “Pour bénéficier du diagnostic, une participation de 20 euros par ferme est demandée. Nous travaillons avec la FRCIVAM. Les mesures durent de 48 à 72 heures pour couvrir des cycles complets. Bientôt, trois exploitations seront contrôlées sur une année avec des mesures mensuelles, en tenant compte des différences de température et des consommations d’eau”, résume Gérard Gosselin, président de l’association. Et de conclure : “je crois qu’on peut vraiment réaliser des économies avec peu d’investissement”.

Surveiller la température du chauffe-eau

On travaille beaucoup, mais on dépense aussi beaucoup d’argent”, estime André Dossin, installé à Clarbec. L’agriculteur a donc sollicité l’association de la Ferme de la Cauchetière. “Avec 20 ans de moins, j’aurais investi dans les énergies renouvelables sur mon exploitation. Je pense que ma génération a un peu gaspillé”, concède-t-il. L’éleveur est installé sur 65 hectares, avec 60 vaches pour un quota de 313 000 litres. Sans investir, André Dossin a néanmoins réduit sa facture d’électricité. “Nous avons constaté que le chauffe-eau fonctionnait toute la journée. La température avoisinait les 85 °C. J’ai échangé avec l’installateur de la machine à traire. Il m’a confirmé qu’une eau à 60/65 °C suffisait pour mon équipement. J’ai aussi nettoyé tous les ventilateurs du tank”. Economie estimée : 160 € par an. “J’essaye de changer mes habitudes. Je payais la facture EDF, je regardais rarement la consommation”.
Plus d’infos : association la ferme de la Cauchetière à Livarot. 02 31 62 97 54.
www.lafermedantan.org

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

[LES GAGNANTS DU JOUR] Race Blanc bleu : deux éleveurs normands se démarquent
Jeudi 29 février 2024, le concours général agricole de race Blanc bleu s'est déroulé sur le ring de présentation du hall 1 du…
[CÔTÉ JEUNES] TIEA 2024 : Le lycée agricole de Sées repart avec la médaille d'or
Cinq établissements normands ont fait le déplacement à Paris, pour participer au Trophée international de l’enseignement agricole…
Jeunes agriculteurs de la Manche : "Foncez les filles"
À l'assemblée générale des Jeunes agriculteurs du 22 mars 2024, le débat tournera autour de la place des femmes en…
[LA BLONDE D'AQUITAINE] Au SIA 2024, une 8e participation du Gaec Lorin Bossuyt
Pour la huitième année consécutive, le Gaec Lorin-Bossuyt participe au concours général agricole de race Blonde d'Aquitaine du…
Six installations plutôt qu'un (des) agrandissement(s) en Normandie
Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d'une opération foncière inédite…
La haie en session CAN : plein les bottes d'attendre
La CAN (Chambre d'agriculture Normandie) s'est réunie en session le 15 mars 2024. Le 15 mars, c'est aussi la date…
Publicité