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La délégation en élevage bovin : une solution simple pour gagner du temps

La Chambre régionale d’agriculture de Normandie conduit un projet sur la « Simplification du travail en élevage bovin ». Elle étudie les trois voies de simplification : l’équipement, les itinéraires techniques et la délégation. En février dernier (n° 2440 du 09/02/2017 et n° 2442 du 23/02/2017), nous vous avions présenté l’intérêt de rationaliser ses équipements ou de simplifier ses itinéraires techniques, il s’agit cette fois de mesurer les gains possibles en déléguant une partie de ses travaux.

Schéma présentant l’incidence de la taille de la sole cultivée sur le travail de saison sur les cultures par hectares
Schéma présentant l’incidence de la taille de la sole cultivée sur le travail de saison sur les cultures par hectares
© Données des Bilans Travail

La délégation a du mal à s'imposer dans certaines exploitations, en cause le coût qui est souvent mal appréhendé et des problèmes organisationnels qui empêchent de répartir les tâches sur d’autres travailleurs. Pourtant, déléguer une partie des travaux à une CUMA, un prestataire externe ou à un salarié permet de se concentrer pleinement sur son cœur de métier et de privilégier le domaine sur lequel on dégage le plus de valeur ajoutée. La délégation permet ainsi de se libérer du temps pouvant être réinvestit sur d’autres activités plus rémunératrices ou simplement pour gagner en qualité de vie et profiter de temps libre pour ses activités familiales. Pour que cette collaboration fonctionne de manière optimale et réellement gagner du temps et de l’argent, il faut prendre le temps d’analyser les tâches pouvant être déléguées et structurer l’organisation autour de cette délégation (consignes, roulement, sécurité, accès…). Les repères suivants permettront d’appréhender les tâches qui peuvent être déléguées sur une exploitation de polyculture élevage.

Déléguer les cultures de vente et fourragères, la solution la plus fréquente dans les élevages
Réaliser les travaux de cultures de vente et fourrages par une entreprise ou une CUMA permet en moyenne de gagner entre 1 et 1,5 jours/ha par an sur les cultures de vente et entre 4 h/ha et 11 h 40/ha sur les cultures fourragères. La performance du matériel des CUMA ou des ETA et l’absence d’investissement pour l’éleveur a fini par en convaincre plus d’un.

Déléguer l’alimentation du troupeau, une solution efficace si les exploitations sont proches et la tournée organisée
Les CUMA de désilage avec chauffeur sont de plus en plus fréquentes dans nos campagnes Les avantages sont multiples ; l’investissement dans du matériel de distribution performant est allégé pour l’exploitation, l’exploitant gagne entre 45 mn et 1 h 30 de temps de travail d’astreinte par jour et il est serein en cas d’absence (maladie, congé…). Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, cette solution n’est pas exclusivement réservée aux élevages laitiers. Jean-Michel Leroy, éleveur de taurillons dans le Calvados, nous explique sa démarche.
Selon lui, les conditions de réussite reposent sur 3 principes :
- bien s’organiser pour que la désileuse passe le moins de temps possible sur l’exploitation (aménagement du circuit sur l’exploitation, pas de demi-tour, espace propre et rangé, des indications claires pour les rations) ;
- respecter le règlement intérieur de la CUMA, avoir une cohésion de groupe et faire confiance au chauffeur ;
- optimiser les coûts et le temps passé sur la route (densité d’exploitation importante pour optimiser les tournées).

L’élevage des génisses, plusieurs options en étudier pour gagner du temps et répondre à une problématique bâtiment
Une dernière idée concerne l’externalisation de l’élevage des génisses. En comptant en moyenne 18 h de travail par génisse et par an, les faire élever par un prestataire permet de gagner entre 1 et 2 h de travail par jour ! Cette solution peut également répondre à des besoins de bâtiment, de surface ou d’autonomie alimentaire. Son coût varie de 1 000 à 1 500 € par génisse élevée entre 8 jours et 2 ans, mais sa charge réelle est difficile à estimer tant elle dépend de la structure initiale de l’exploitation (optimisation ou non des bâtiments, type d’alimentation donné, frais vétérinaire habituels,...) et du type de contrat avec le prestataire. Deux possibilités existent, avec leurs avantages et inconvénients : la mise en pension, où le naisseur reste propriétaire de l’animal, et la vente, où le naisseur vend l’animal au prestataire et lui rachète au moment décidé. Si le prestataire n’est pas adhérent à un organisme, il est primordial que les deux parties rédigent ensemble un contrat clair et détaillé (règles sanitaires, âge à l’arrivée/à la sortie, alimentation, contrôle, engagement, ...). N’hésitez pas à vous faire aider par l’un de vos conseillers !

3e journée portes ouvertes : le 1er juin, à Beauchêne (50)
Le 1er juin, de 14 h à 17 h, à Beauchêne dans la Manche, aura lieu la troisième et dernière journée portes ouvertes du projet « Exploration, évaluation et diffusion des voies de simplification des systèmes d’élevage bovin » au GAEC de la Pomme d’Or, chez Martine Savary et Mickael Barbier. 2 associés, 1 salarié et un apprenti ; 160 ha de SAU dont 150 ha de SFP ; 140 normandes, 60 bœufs (0-36 mois) et 240 UGB. Au programme : pratiques d’alimentation (1 buvée/jour, sortie précoce au pâturage, vaches nourrices pour veaux mâles, simplifications le week-end : veaux non paillés, en été ration distribuée le vendredi, en hiver ration des génisses distribuée le vendredi), délégation des travaux (association, délégation ensilages, moisson, épandage fumier et lisier), équipement (mélangeur poudre de lait, racleurs automatiques, salle de traite simple équipement).

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