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La Draaf murée

Le 4 février, les JA ont bloqué l'entrée de la Draaf à Caen pour manifester leur manque de réponse face aux futurs dossiers d'installation.

© SB

Murer la Draaf (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt), une opération de dernier recours et une action symbolique. Voilà comment les Jeunes agriculteurs ont souhaité manifester leur mécontentement face au manque de réponses obtenues concernant les installations des jeunes agriculteurs dans la région Basse-Normandie.
Ce même jour, Antoine Maquerel, responsable du dossier installation chez les JA de Basse-
Normandie a assisté à la Commission régionale d'installation et de transmission (CRIT) qui se tenait dans les bureaux de la Draaf. Mais au bout de quelques minutes, il a déserté la salle. Il s'en explique : “J'ai posé des questions, celles qu'on pose depuis huit mois. Et nous n'avons toujours aucun élément. C'est intenable pour nous. Pour s'installer, les jeunes ont des impératifs et les personnes qui partent en retraite également”.

Pelle et truelle
Alors, les JA des trois départements n'ont pas voulu en rester là. Pelle et truelle à la main, sac de ciment, sable, tous les ingrédients étaient sur site pour monter un mur devant la porte d'entrée de la Draaf de manière à marteler leur inquiétude. “L'administration se mure dans le silence, alors on mure l'accès” expliquent les JA. “Hormis l'accès handicapé” souligne Rodolphe Lormelet.

Une vingtaine de dossiers bloqués
A peine le mur terminé, le directeur de la Draaf, Jean Cézard et le chef de service Jean-Luc Pajaud, sont arrivés sur place pour engager la discussion et entendre les revendications des JA. “Une vingtaine de dossiers sont bloqués” assure Antoine Maquerel. “Nous sommes dans la même situation que l'année dernière” déplore-t-il, alors que tout devait être fait pour que la problématique ne se renouvelle pas. Ce n'est pas le cas. “Les crédits sont là, mais nous n'avons pas le feu vert de Bruxelles” rétorque Jean Cézard. A ses yeux, c'est l'histoire de quelques jours. Ce que voudraient croire les JA mais qui peinent malgré tout à le faire.

La réponse de Bruxelles attendue
Le nouveau dispositif implique la création d'une grille de sélection avec un système de points. Ce qui n'était pas le cas en France auparavant. “Ce qui est aberrant” lâche Antoine Maquerel. “Dans le passé, on ne présentait pas les dossiers des jeunes agriculteurs qui n'avaient pas de chance de recevoir une réponse positive” explique-t-il. Et là, Jean Cézard leur demande de “faire remonter ces dossiers même s'ils ne sont pas parfaits”. Ce n'est pas sans avoir de conséquences notamment financières puisque les JA mettent la main à la poche pour concocter leur dossier. “Certes, à partir du moment où il dépose son dossier, il peut s'installer mais il ne sait pas s'il aura des aides” dénonce le responsable du dossier installation.
Jean Cézard reconnaît être “dans une phase transitoire”, où il est demandé aux services d'être à la fois “pragmatiques et uniformes”. Ce à quoi l'agriculteur répond rapidement : ”c'est une nécessité”. Le directeur de la Draaf se dit ne pas être trop inquiet. “On avait identifié dès l'automne les problèmes d'installation. Aujourd'hui, il y a les délais, ceux de Bruxelles, qu'on ne maîtrise pas. Mais dans quelques jours, nous pourrons vous assurer” déclare-t-il. Un courrier ou un mail est attendu pour confirmer que cette grille de sélection reste conforme à la réglementation européenne. Un délai qui semble difficile à tenir pour les JA malgré
l'urgence de la situation.

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