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La FDSEA 61 invite les circuits courts au menu de sa table ronde

La FDSEA de l’Orne a tenu son assemblée générale, mardi 13 mars, à la Halle aux toiles d’Alençon. Plus de 200 personnes ont assisté à la table ronde, animée par Joël Rebillard, sur le thème : quelle production pour quelle consommation ? Au programme, circuits courts, 50 % de local dans les cantines en 2022, Mercosur et surtransposition des normes à la française.

© JP

llll Jean-Marc Morcet, chef du service agroalimentaire, circuits courts et agritourisme à la Chambre d’agriculture de l’Orne : « les circuits courts comptent un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur. La définition n’intègre pas de notion de distance géographique. Les atouts dans le département sont la forte demande sociétale, un territoire reconnu pour son terroir et un attachement au bien manger. Mais l’offre est déjà très présente, cela peut freiner ceux qui voudraient se lancer. Proposer du circuit court demande de maîtriser cinq métiers : la production, la transformation, la commercialisation, la logistique et la communication. On observe deux fois plus de sollicitations pour intégrer les circuits courts depuis deux ou trois ans. Deux axes de développement sont envisageables : le relais de commercialisation vers la région parisienne et un taux de
pénétration plus fort dans les cantines ».

llll Héloïse David, jeune agricultrice installée au Gaec des Bapeaumes, intégrée dans la filière courte et longue : « notre clientèle se compose de personnes de 30 à 40 ans, habitant en ville et aimant s’approvisionner à la campagne. Les clients possèdent des moyens financiers, mais n’ont pas forcément les congélateurs. Nous proposons plusieurs tailles de caissettes de viande. Les dernières manifestations des agriculteurs ont changé la vision des consommateurs ».

llll Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, vigneron dans l’Hérault (34), président de la Chambre d’agriculture de son département : « la FNSEA n’est pas hostile aux circuits courts. Ils sont importants et complémentaires des circuits longs ».

llll Ophélie Lerouge, coordinatrice de la République en marche pour la région Normandie : « nous avons fait un diagnostic des campagnes, avec les agriculteurs, pendant la campagne présidentielle. Les circuits courts sont apparus comme une solution et ont été intégrés au programme d’Emmanuel Macron. Ils sont une piste, mais ne sont pas la seule agriculture de demain. Le Gouvernement va mettre en place des formations pour que les agriculteurs acquièrent les compétences nécessaires aux circuits courts ».

llll Héloïse David : « le problème avec les appels d’offres pour la restauration collective est que, si un détail ne correspond pas à ce que l’on produit, on n’est pas retenu. Les appels d’offres devraient être écrits avec les producteurs ».

llll Jean-Marc Morcet : « nous devons développer l’interconnaissance entre les élus, ceux qui rédigent les appels d’offres et les chefs cuisiniers pour mieux comprendre les besoins. Nous allons y travailler à la Chambre
d’agriculture de l’Orne. La plateforme Agrilocal existe dans une cinquantaine de départements. Dans l’Orne, 60 agriculteurs y sont inscrits ».

llll Jérôme Despey : « notre ADN est de sensibiliser les élus et les consommateurs. Nous devons déverrouiller les contraintes administratives franco-françaises, pour favoriser l’approvisionnement local ».

llll Ophélie Lerouge : « les cantines sont gérées par les communes. Dans le projet de loi, le Gouvernement veut aller vers la stabilité et la simplification. Mais chaque collectivité prépare son projet. Mon rôle sera de faire en sorte que les choses soient fluides dans le département ».

llll Gérard Lebaudy, administrateur Area (association régionale des entreprises alimentaires de Normandie), président directeur général de la biscuiterie de Lonlay-l’Abbaye : « l’effervescence autour des circuits courts est intéressante. Je parle d’un autre circuit court, celui de l’agroalimentaire. Le secteur représente 25 000 emplois et 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Normandie. Nous avons réussi à regrouper les agriculteurs et l’agroalimentaire au sein de l’Area, où toutes les filières sont représentées. C’est unique en France. La marque Saveurs de Normandie fédère une centaine d’entreprises, toutes les matières premières sont d’origine normande. Je ne me considère pas comme un intermédiaire. Mon métier n’est pas d’écouler la production agricole, mais de sortir un produit plébiscité par le consommateur. Je n’achète pas du blé, mais de la farine. Je n’achète pas des betteraves, mais du sucre. Le consommateur cherche à être rassuré par une origine ».

llll Joël Rebillard : « pensez-vous que l’objectif de 50 % de produits issus de l’agriculture biologique et locale dans les cantines soit atteignable ? »

llll Ophélie Lerouge : « oui, si on rapproche les entreprises agroalimentaires et l’agriculture ».

llll Jérôme Despey : « l’origine des produits doit être clairement affichée. La proximité vis-à-vis du consommateur existe via les circuits courts. Mais aussi à travers ce qui met en avant le terroir et les origines. Je pense là au e-commerce : un lien direct existe avec le consommateur. Je vends, par exemple, du vin à Paris sur internet ».

llll Sylvain Chardon, agriculteur : « tous les jours, mon jeune associé et moi nous posons la question : nous ne vivons pas du prix de la viande bovine, alors est-ce que nous ne devrions pas mettre nos prairies en maïs pour alimenter un méthaniseur et produire de l’électricité ? »

llll Ophélie Lerouge : « la méthanisation est un complément de revenu. Certains pays, je pense à l’Allemagne, ont été trop loin et reviennent en arrière. Nous allons réaliser un diagnostic pour restructurer la filière bovine, pour que l’abattage et le découpage soient relocalisés dans le territoire ».

llll Jérôme Despey : « nous devons donner un sens à la valeur de nos produits, les facteurs de compétitivité doivent éliminer les distorsions sociales et environnementales. L’Union européenne et Emmanuel Macron doivent être en adéquation, car les accords bilatéraux nous sont défavorables ».

llll Ophélie Lerouge : « aujourd’hui, 200 000 tonnes de viande arrivent d’Amérique du Sud vers l’Europe, dont 70 000 tonnes échappent aux contrôles. Les accords permettront des contrôles sanitaires, qui protégeront les producteurs et les consommateurs. Aucun accord n’est signé sur le
Mercosur, les négociations sont en cours. Nous visons une signature fin 2018. Pour protéger nos filières, il faut des accords et des règles, car, de toute façon, les marchandises circulent ».

llll Héloïse David : « l’idée de payer plus cher directement au producteur est fausse. À la ferme, les gens achètent moins cher que dans les grandes surfaces ».

llll Daniel Genissel, président de la Chambre régionale d’agriculture de Normandie (Cran) et agriculteur : « nous sommes à la veille d’un projet de loi important. Mais il est trop timide. Quand va-t-on arrêter les surtranspositions normatives à la française ? Je pense ici au glyphosate ».

llll Ophélie Lerouge : « nous allons relever de 10 % le seuil de revente à perte. Je transmettrai le travail aux commissions pour l’encadrement des promotions. Concernant la simplification, Emmanuel Macron a été clair. Tout montre que le glyphosate est dangereux pour tout le monde. Le Gouvernement veut en sortir vite, il s’est donné trois ans. C’est un objectif. Dans cinq ans, toute l’Union européenne sera sorte du glyphosate ».

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