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La FDSEA 61 veut se donner des perspectives le 11 avril

L'assemblée générale de la FDSEA de l'Orne est programmée le 11 avril, à Alençon. Dans un contexte de crise, le syndicat tente de se projeter. En table ronde, les invités tenteront de donner des perspectives à l'agriculture ornaise. Xavier Beulin, président de la FNSEA, y participera et échangera avec les adhérents.

© VM

llll Crise, contractualisation et perspectives seront abordées lors de l’assemblée générale de la FDSEA de l’Orne. Explications d’Anne-Marie Denis, présidente du syndicat. 

>> Pour votre assemblée générale, vous avez choisi le thème : « dans le contexte de crise, donnons des perspectives à l'agriculture ornaise ». Est-ce possible d'être optimiste actuellement ?
Ce n'est pas évident. Mais dans les moments difficiles, il faut essayer de rebondir. Nous avons donc choisi ce thème pour avoir des perspectives. Sans elles, notre agriculture n'a pas de futur. Avec la fin des quotas, des marchés bloqués, la nouvelle PAC ou les nouveaux modes de production, l'environnement semble bouleversé. Nous devons donc revoir nos relations avec les entreprises.

>> C’est utopique d’être positif ?
Parfois, je me pose la question. Mais j’ai toujours vu notre métier  avec des étapes faciles et d’autres, plus délicates. Sans agriculture, notre pays n’a pas d’avenir. C’est encore plus vrai pour notre département qui vit de l’agroalimentaire.

>> Ces perspectives peuvent paraître éloignées du quotidien des producteurs ornais. Quand certains d'entre eux vous appellent et témoignent de leur détresse. Que leur dites-vous pour leur donner de l'espoir ?
Avant de transmettre de l'espoir à long terme, avoir un appui moral est une base importante. J'encourage les agriculteurs en difficulté à bien s'entourer. Cependant, je ne suis pas là pour vendre du rêve. Je ne dispose pas de perspectives positives à court terme. À moyen terme, j'espère que nos intervenants nous en donneront !

>> Toutes les productions semblent en crise. Les activités hors-sol semblent faire exception. Y a-t-il des idées à prendre en exemple ?
J'ai travaillé dans le para-agricole à une période où le hors-sol était en crise. Les agriculteurs arrêtaient la volaille. Depuis, des entreprises se sont développées sur ces productions. Le département a également soutenu les investissements. Cette filière a su se restructurer. Elle est basée sur une forte contractualisation. Il y a aussi quelquefois un semblant d'intégration. Est-ce la bonne orientation ? Nos intervenants auront certainement un avis sur la question.

>> « Intégration », est-ce un gros mot dans le monde agricole ?
À mes yeux, ça le reste. L'idéal demeure la contractualisation avec une relation saine et mesurée entre le producteur et le transformateur. Le but est de savoir où vont les bénéfices du travail ? Une intégration ne serait possible qu'avec une juste répartition des marges.

>> Le virage libéral, pris à l'échelle européenne, est-il compatible avec la contractualisation vue par les producteurs ?
Le virage libéral est trop important actuellement. Nous avons deux possibilités. Soit le «tout libéralisme». Soit nous sommes plus raisonnables avec la contractualisation. Demain des marchés s'ouvriront avec l'augmentation de la population mondiale. La contractualisation peut permettre de s'adapter aux besoins des entreprises et du marché. Mais, cette construction et une régulation de la production ne doivent pas se limiter aux entreprises et aux producteurs français. La contractualisation peut favoriser un libéralisme mesuré.

>> L’avenir de l’agriculture passe-t-il forcément par l’export ?
C’est une partie de notre avenir. Pour le lait, pas loin de 50 % de notre production est exportée. Si on ferme nos frontières, on se coupe de nos débouchés.

>> Dans l’Orne, des céréaliers commercialisent leur récolte via les marchés à terme. Cette solution est-elle déclinable à d’autres productions ?
Les marchés à terme se sont sans doute développés plus rapidement que ne l’auraient souhaité certaines entreprises. Des agriculteurs  ont su se former. Est-ce possible pour le lait et la viande ? Ces productions sont périssables, donc une démarche similaire paraît plus compliquée. Mais là encore, la table ronde sera l’occasion d’évoquer les possibilités.

>> Le principal invité de votre assemblée générale sera Xavier Beulin. Pensez-vous que son message passe encore auprès des adhérents de la FDSEA de l’Orne ? Ne constatez-vous pas une cassure  avec la base ?
Je pense que ses messages passent encore. Je crois même qu’ils portent plus que jamais. Quand ça va mal, nous avons besoin d’un meneur, d’un homme de tête qui sait défendre la profession. Il l’a prouvé à travers de nombreuses actions. Il a obtenu des acquis que nous n’avions jamais réussi à défendre avant. Par exemple : l’abaissement des charges sociales ou les enveloppes d’aides nationales. Il porte nos messages. Cependant, je regrette que certains agriculteurs jugent cet homme sur son aspect extérieur, à savoir l’image véhiculée par les médias et non ses capacités ou ses valeurs.

>> Vous le soutenez donc totalement ?
Tant que je ne perçois pas d’erreurs stratégiques. Je le soutiens. Bien sûr, le débat existe au sein de la FNSEA. Je ne partage pas tout. Dans ces cas-là, je lui dis clairement. Jusqu’ici, je juge sa ligne politique plutôt bonne.

>> Ses excuses au président de la République n’ont pas forcément été bien perçues par les éleveurs. Les comprenez-vous ?
Je comprends la réaction des éleveurs qui n’ont eu qu’une partie du message. Je ne suis qu’une petite représentante professionnelle à un échelon local. Je le dis parfois à nos élus : excusez-nous, mais les gars souffrent. Je crois que Xavier Beulin exprimait aussi le désarroi des agriculteurs. On ne peut pas aborder un président de la République qu’avec des insultes, sans dialoguer.


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