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Semences
La Ferme Calvados certifie sa semence de lin

La plaine calvadosienne cultive chaque année un peu plus de 400 ha de lin de semences. Alors pourquoi aller s´approvisionner ailleurs ?

Gantée et pince à épiler en main, Laurence Carré (responsable de mise en production) trie, au travers de sa loupe grossissante, une à une les milliers de graines de lin de l´échantillon qu´elle juge. La chasse aux corps étrangers, aux graines cassées ou de couleur suspecte est ouverte. Petit détour dans le laboratoire de semences d´Agrial à St-Sylvain (14).

Agrial et Creully
En 2006, la coopérative Agrial va mettre en terre 374 ha de lin de multiplication. Sa consoeur, la coopérative de Creully à travers OMNISEM est également depuis l´an dernier présente sur ce créneau avec une cinquantaine d´ha.
Le choix des variétés à multiplier s´est fait en concertation avec les CUMA d´écapsulage et les outils de teillage et en accord avec les obtenteurs (français et hollandais).
Dans cette collection, des variétés confirmées (HERMES et MARYLIN), de petites nouvelles (DRAKKAR, ALIZEE, MELINA, SUZANNE, LOREA) mais aussi une variété sauvée du catalogue et qui correspond parfaitement au terroir Nord de Caen : ELECTRA (lire par ailleurs).
Agrial doit alors définir son plan de production. Pas aussi simple qu´il n´y paraît pour déterminer les besoins en superficie. Les rendements varient plus que du simple au double (de 3 à 7 q/ha) selon les années. Il faut donc emblaver suffisamment pour répondre au marché mais pas trop parce que la graine de lin vieillit mal. Estimations faites, la coopérative va mettre en terre auprès des 4 CUMA d´écapsulage (voir graphique) et de ses 52 multiplicateurs les hectares à produire.

Un strict cahier des charges
Les règles de multiplication du lin obéissent à un cahier des charges très strict (voir tableau).
Agréée par délégation du GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences), la station de St-Sylvain, qui fournit les semences mères, va tout d´abord contrôler la conformité de l´implantation. Il s´agit de s´assurer au plus tôt de la pureté variétale.
Après récolte (photo 1), chacun des multiplicateurs stocke à la ferme sa semence. Vers novembre - décembre, un premier échantillon est analysé par la station de St-Sylvain. "Nous contrôlons la pureté (présence ou non de graines étrangères comme la renouée photos 2 et 3) et le pouvoir germinatif photo 4" explique laurence Carre.
Parallèlement, une partie de l´échantillon, est envoyée au SNES. Ce laboratoire national est habilité à certifier l´état sanitaire de la semence (absence de champignon et de parasite) mais également le pouvoir germinatif et la pureté pour permettre la mise en marché.
Si tous les feux sont au vert, le lot entre en station. Il est alors trié. Ce qui va permettre de déterminer le pourcentage de déchets et de calculer la quantité nette de semence qui servira de base à la rémunération du multiplicateur. Dernière étape : la semence certifiée est ensachée (photo 5) puis palettisée (photos 6 et 7). Elle sera à nouveau contrôlée par échantillonnage par le GNIS. Reste alors à alimenter les différents dépôts de la coopérative (photo 8).
Th. Guillemot

CUMA d´écapsulage du Nord Caen
Favoriser les acteurs locaux
La CUMA d´écapsulage du Nord de Caen regroupe 28 adhérents pour une superficie de 197 ha de lin de multiplication (150 ha avec Agrial et 47 ha avec la coopérative de Creully). Créée sous l´impulsion de Jean-Paul Vermès il y a 13 ans, elle s´est équipée l´an dernier d´une écapsuleuse à double andain. "Un investissement de 20 000 E mais qui permet de retourner l´andain et battre la graine en un même passage" souligne son président, Michel Deraine. La graine est vendue aux alentours de 94 e/q auxquels il faut ajouter les aides GNIS (122 e/q). Soit un chiffre d´affaires d´environ 850 e/ha uniquement pour cette activité graine. Et même si on enlève le coût d´écapsulage de 150 e/ha (mais on gagne un retournage), il reste 700 e/ha. "Notre objectif est de faire fonctionner la ferme Calvados et de conserver la plus-value" insiste Michel Deraine. Et pour le président de la CUMA, il reste du potentiel. Trop de graines de lin étrangères (belges, hollandaises...) viennent se faire semer dans le Calvados ou dans l´Orne alors qu´il faut privilégier une approche locale. D´autant plus que le bonheur est parfois dans la linière bas-normande. Electra : une variété délaissée mais que la CUMA a fait ressortir du trou. Elle est parfaitement adaptée au terroir du Nord de Caen au point de représenter 35 % des emblavements. Privilégier ainsi les outils de proximité, c´est aussi s´assurer un service de proximité.
Th. G
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