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La filière des protéagineux en Normandie

En Normandie, les deux cultures majeures de protéagineux sont le pois et la féverole. Les autres productions restent aujourd’hui marginales, les cultures de lupin et de pois chiche n’occupent que quelques dizaines d’hectares à l’échelle de la région.

Une production qui a fortement évolué
Au cours des trente dernières années, la production de pois a fortement varié en France. La féverole s’est développée depuis le début des années 2000. Après avoir été au début des années 1990 le premier pays producteur de pois, la France se classe en 2013 6ème dans ce domaine avec 5% de la production mondiale. Concernant les féveroles, la France était à la même période le 5e producteur avec 6 % de la production mondiale.
La production normande de pois suit la tendance baissière de la production française depuis les années 2000 et connait elle aussi un pic en 2010. La féverole s’est plus fortement développée en Normandie que dans le reste de la France du fait d’acteurs présents sur le territoire avec des débouchés valorisants. Enfin, la dernière réforme de la PAC a eu un impact haussier sur les surfaces emblavées depuis 2015, notamment dans l’Eure et la Seine-Maritime. En 2016, la Normandie est la 6e région productrice de protéagineux (respectivement
3e en féverole et 7e en pois) avec 13 % de la production française (respectivement, 22 % en féverole et 11 % en pois).
La production de pois se concentre essentiellement dans l’Eure avec 45 % de la production normande, dans le Calvados (39 %) et l’Orne (32 %). La production de féveroles est, elle, le fait du Calvados (39 %) et dans une moindre mesure, la Seine-Maritime (29 %) et l’Eure (24 %). 

Collecte et transformation en Normandie
En Normandie, les coopératives et groupes privés qui officient en céréales collectent également des protéagineux. Quelques usines de fabrication d’aliment du bétail y sont présentes mais nombre de ces usines sont en Bretagne et Pays de la Loire. Une partie du pois et de la féverole normands est transformée dans ces régions. Par ailleurs, certains collecteurs locaux s’approvisionnent également en dehors de la Normandie (moitié nord de la France).

Différents débouchés
La graine de protéagineux peut aussi bien être consommée en alimentation humaine qu’animale. Ces matières premières ont pour particularité d’être utilisables en graines entières ou transformées, sans recourir à un processus industriel complexe. Les fanes de pois sont également consommées par les animaux du fait d’une bonne digestibilité.
Actuellement, le débouché principal du pois cultivé en France est l’alimentation animale (70 % de la production), principalement en porcs, en France et dans l’UE. Le pois est également utilisé pour alimenter les truites et saumons, principalement à l’exportation vers le nord de l’Europe (surtout Norvège). Enfin, une partie des pois jaunes est utilisée en France pour l’industrie des ingrédients agro-alimentaires (amidon, concentrés de protéines, …). Ces pois sont également exportés vers l’Inde pour l’alimentation humaine. Ces débouchés destinés à l’alimentation humaine sont exigeants en termes de qualité.
En ce qui concerne la féverole, après un pic au début des années 2010, la part de féverole destinée à l’alimentation humaine a eu tendance à se réduire (environ 40 % à ce jour), les acteurs étant de plus en plus nom-breux sur le marché à destination de l’Egypte. Ce débouché, exigeant en qualité, est intéressant dans la mesure où il offre des prix attractifs. La féverole entre également dans l'alimentation des animaux d’élevage. Ce débouché très large est capable d’absorber une éventuelle augmentation de l’offre.

Enjeux pour la filière
La production de protéagineux est soutenue par la Politique Agricole Commune depuis près de 40 ans. Il s’agissait à l’origine d’aides à l’incorporation dans l’alimentation animale. Depuis 25 ans, les agriculteurs qui implantent des protéagineux bénéficient d’une aide couplée de la PAC. L’objectif poursuivi est de diversifier les assolements et surtout de réduire la dépendance protéique européenne (importations de tourteaux). Le dispositif des aides couplées sera-t-il maintenu dans les prochaines PAC ? De plus, depuis la réforme de 2015, ces cultures sont comptabilisées comme Surfaces d’Intérêt Ecologique sans restriction. A partir de la prochaine campagne, seuls les protéagineux non traités rentreront dans cette catégorie. Quel impact cette nouvelle règle européenne va-t-elle avoir sur l’assolement ?
Par ailleurs, en féverole, la raréfaction des traitements possibles permet difficilement de lutter contre la bruche et d’atteindre les seuils de qualité requis en alimentation humaine. La production pourrait voir des portes se fermer. En alimentation animale, pour laquelle l’incorporation de protéagineux ne fait que diminuer, ces produits doivent retrouver une compétitivité par rapport aux autres matières premières.
Influencée par certaines préoccupations (régimes alimentaires, modes de vie, prises en compte de la santé et de l’environnement), une seconde transition nutritionnelle a lieu dans certains pays dits développés. La demande en protéines végétales par habitant augmente, accompagnée ou non d’une baisse de la demande d’origine animale. Selon une étude du BIPE, cette transition alimentaire bénéficierait notamment aux ingrédients alimentaires issus du pois, du lupin ou à base de protéines de colza qui sont amenés à se développer en complément des protéines de soja, leader de ce marché avec le blé.

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