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Pascal Lebrun, vice-président de la FDSEA du Calvados
La filière laitière a besoin de cohésion

Crise laitière en Bretagne, la position de Pascal Lebrun, vice-président de la FDSEA du Calvados.

L’étincelle allumée par Entremont risque de faire exploser la cohésion de la filière laitière.
L’étincelle allumée par Entremont risque de faire exploser la cohésion de la filière laitière.
© TG

"Au contraire de toutes les entreprises laitières, Entremont a décidé unilatéralement de ne pas accorder la hausse de 49€/1000 litres réclamée par les représentants des producteurs. Pour moi, cette décision est inadmissible. Bien sûr la DGCCRF (*) a ouvert la voie en dénonçant la possibilité pour l’interprofession nationale de publier des recommandations d’évolution du prix du lait. Il n’empêche, aucune entreprise n’est obligée d’emprunter cette voie. La décision d’Entremont compromet les chances d’un dialogue interne à la filière au sein de l’interprofession, elle met à bas tout le travail mené en concertation pour améliorer la compétitivité de la filière laitière. Surtout, la décision d’Entremont augure mal des relations  à venir entre les producteurs et les entreprises dans un contexte de sortie des quotas laitiers. Et que dire de la positon des autres entreprises ? Il ne fait pas de doute qu’elles observent avec intérêt l’évolution de la crise provoquée par Entremont. L’étincelle allumée par Entremont risque de faire exploser la cohésion de la filière laitière. Quel avenir pour les producteurs si chaque entreprise fixe son prix du lait ? Quelle équité entre les producteurs ? J’ajoute que les charges des exploitations laitières ont singulièrement augmenté, ce qui justifie pleinement l’augmentation de 49€/1000 litres réclamée pour ce troisième trimestre.
Bien sûr, les entreprises laitières ont besoin de dégager du résultat pour assurer leur pérennité et leur développement, les exploitations agricoles aussi.  La vitalité des unes doit-elle se faire au détriment des autres ? Bien sûr que non. Et nos exploitations agricoles n’ont pas moins besoin de résultat que les entreprises laitières.  Enfin, j’entends certaines entreprises déplorer le manque de réactivité du système français de fixation du prix du lait. Il semblerait que la valorisation des produits transformés ait baissé et que les entreprises étrangères, en répercutant plus rapidement la baisse à la production, auraient gagné en compétitivité par rapport aux entreprises françaises depuis quelques mois. C’est avoir la mémoire bien courte que d’exprimer de tels arguments. Rappelons-nous : quand le prix des produits transformés flambait, il y a un an, nos entreprises respectaient bel et bien la recommandation nationale dont le décalage leur procurait de la compétitivité par rapport aux entreprises étrangères. Et qu’ont-elles fait de leur compétitivité d’alors ? Notre filière a besoin de stabilité, de vision à long terme et de cohérence. A peu près le contraire de ce que tente d’imposer Entremont à nos collègues bretons."



(*)Direction Générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes.

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