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OPVN
La filière qualité n’échappe pas à l’envolée des coûts de production

L’OPVN, organisation de producteurs non commerciale, joue la carte de la filière qualité et donc de la plus-value. Mais une plus-value elle aussi rognée pas l’augmentation des coûts de production.

Du côté des producteurs comme du côté des acheteurs, le constat est identique. La filière viande bovine ne peut plus travailler comme il y a 30 ans. “Il faut répondre avant tout à la demande du consommateur”, insistent de concert Sylvain Chardon, président d’OPVN (Organisation des Producteurs de Viande Bovine de Normandie) et Xavier Richard, représentant des acheteurs en son sein.

800 adhérents
L’OPVN, qui tenait il y a quelques jours son assemblée générale, regroupe 800 adhérents producteurs (627 dans l’Orne et 173 dans le Calvados) et une cinquantaine d’acheteurs. Elle est le fruit de la fusion, il y a une dizaine d’années, d’ASPROVI et d’AVEN 14. Sa raison d’être : “accéder aux filières qualité en gardant la liberté de commercialisation de ses animaux,” résume Sylvain Chardon.  
Une filière qualité (voir encadré) par où transitent 25 à 30 % de la production hexagonale. Une filière qualité génératrice également de plus-value : 320 000 e en 2012. Et si elle est promise à un bel avenir, Sylvain Chardon admet un peu de scepticisme ici ou là. “Le marché de la viande va moins mal qu’il n’a été mais nous sommes aujourd’hui confrontés à l’envolée des coûts de production. Cela pèse sur la motivation de certains éleveurs qui pourraient être tentés par les productions végétales. C’est moins de travail. L’élevage, et plus particulièrement la vache allaitante, c’est de la surveillance 24 heures sur 24”. 
Un déficit d’apporteurs et d’animaux
Xavier Richard confirme cette tendance et évoque un déficit. “Nous sommes dans une phase de régression de la production de viande bovine en races allaitantes comme en races laitières. Toutes les filières sont à la recherche de nouveaux apporteurs”. Et le représentant du collège “acheteur” de reconnaître un manque de rentabilité des ateliers consécutive à la hausse des intrants.
On ne renversera donc pas la tendance si le prix payé au producteur n’est pas revalorisé. Reste à savoir de combien et qui doit assumer cette hausse? L’acheteur, le transformateur, la distribution ou le consommateur voire un mixte des différents acteurs ? C’est tout l’objet des négociations qui se déroulent en  ce moment partout en France à travers plusieurs dizaines de tables rondes. Des tables rondes qui réunissent tous les acteurs de toutes les filières animales.
Le pâturage dynamique revient
“Le pâturage dynamique consiste à subdiviser les parcelles en paddocks pour faire tourner les animaux plus rapidement : 2 jours avec une herbe à 12 cm soit au stade optimum de qualité nutritive”. Véronique Gautier, technicienne à l’OPVN, quand elle ne veille pas au respect du cahier des charges des démarches qualité dans lesquelles est engagée l’OPVN, assure la promotion d’une technique mise au point par André Voisin(1) et très répandue dans les pays “herbus” comme par exemple l’Irlande. “L’objectif est d’augmenter l’autonomie alimentaire des élevages ou d’augmenter le nombre d’animaux produits sur une même surface”. In fine, une façon de réduire les coûts alimentaires.
(1) : Scientifique et fils de paysan, André Voisin est né à Dieppe en 1903. Diplômé en physique-chimie en 1924, il reprend l’exploitation familiale tout en menant de nombreux travaux. Il fut également président de la Fédération des Coopératives Laitières de Seine-Maritime. Conférencier international de renom, il publie son premier ouvrage “Productivité de l’herbe” en 1957. La pertinence de son œuvre fait encore référence aujourd’hui. André Voisin est décédé d’une crise cardiaque lors d’un voyage à Cuba en 1964.
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