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Elevage
La finition des vaches de réforme du troupeau allaitant doit être optimale

Dans les systèmes allaitants, la vente des vaches de réforme représente une part importante du produit viande. Face à la concurrence des réformes laitières, la finition doit être optimale. Sa maîtrise passe par une conduite optimisée du système fourrage et la prise en compte de la demande des distributeurs d'une viande de qualité.

Pour les naisseurs, le produit lié à la vente d’animaux de réforme, que ce soit des vaches ou des génisses vides, représente plus de la moitié du produit viande de l’exploitation. Pour les naisseurs engraisseurs de jeunes bovins ou de bœufs, le produit bovin de réforme constitue plus du tiers du produit viande. La vache de réforme est donc un produit important des systèmes allaitants, il est important de ne pas le négliger.Commercialement, l’évolution des circuits de distribution est plutôt défavorable aux bovins allaitants. Le développement des ventes en libre service dans les rayons boucherie des grandes surfaces et la consommation croissante de steak haché orientent la demande vers des carcasses légères et à faible prix. Cette demande n'est pas conforme à ce que sont les bovins allaitants.Pourtant, 65 % de la viande bovine et 53 % des vaches de réforme produites en France sont issues des races à viande. Pour se démarquer face à la concurrence des animaux d’origine laitière, il est nécessaire de produire des animaux allaitants de qualité.


Une ration riche en énergie

L'énergie est souvent l'élément limitant pour produire des vaches de réforme bien finies. La finition est d’autant plus simple et rapide que le système fourrager de base est bien conduit. Effectivement si les vaches allaitantes sont en présence de fourrage de qualité, en pâture comme en stabulation, leur état au moment de la décision de réforme est propice à une finition courte.Pour assurer une ration riche en énergie et limiter la durée de finition entre 60 et 120 jours selon la race et l’état initial de la vache, il est préférable de disposer de maïs fourrage et/ou de céréales ou coproduits. Sinon le recours à l'achat de concentré énergétique est souvent nécessaire.Selon la saison, la finition se fait à l’herbe ou à l’auge. Le régime alimentaire et le niveau de complémentation sont fonction du système fourrager en place. Il est à noter que de nombreuses expérimentations ont conclu que la nature du régime n’a pas ou peu d’incidence sur la qualité de la viande.

En pâture, de l’herbe jeune

Dans le cas d’une finition à l’herbe, il est souhaitable d’adopter une conduite de pâture garantissant aux vaches une offre d’herbe jeune. Le pâturage tournant sur 4 ou 5 parcelles, avec une entrée en parcelle à une hauteur maximum de 10-12 cm et une sortie à 4-5 cm, est recommandé. Il permet, au printemps comme à l’automne, si les conditions de pâture sont bonnes, de faire des économies de concentré.Dès que l’herbe est de moindre qualité, la distribution de 2 à 4 kg d'un concentré dosant 16 à 17 % de M.A.T,de type mélange fermier contenant 20 % tourteau et 80 % céréale ou pulpe déshydratée, est nécessaire. Par conditions froides et pluvieuses, il est souhaitable de mettre à disposition du foin ou de la paille.


A l’auge, des fourrages de qualité

La ration à l’auge est fonction du système fourrager en place. Dans les systèmes herbagers sans maïs, les foins, les enrubannages et ensilages d’herbe de qualité sont d’abord réservés aux bovins dont les besoins sont les plus élevés. Les vaches en finition.en font partie.Le niveau de complémentation dépend de la qualité des récoltes. Procéder à des récoltes précoces permet d’économiser du concentré. En présence de maïs ou de pulpe surpressée, leur richesse énergétique respective en fait des aliments de prédilection pour la finition des vaches. Ils sont cependant rationnés afin d’éviter des états d'engraissement excessifs, préjudiciables à la qualité des carcasses.Pour des croissances de l’ordre de 1 200 g/jour, la consommation de maïs sera limitée à 10 ou 11 kg de matière sèche. Cela correspond à un temps d’ingestion journalière de l’ordre de 9 à 10 h.

Une complémentation azotée adaptée

La complémentation azotée est indispensable avec les rations maïs pour, d’une part, couvrir les besoins azotés, mais surtout pour assurer un fonctionnement ruminal optimal.Les besoins azotés sont de l’ordre de 100 g de PDI/UFV. De nombreuses expérimentations ont montré que l’augmentation des apports azotés au-delà de cette recommandation n’est pas judicieuse.Le coût supplémentaire de la ration n’est pas compensé par l’amélioration de la croissance et l’effet sur l’état d’engraissement est nul. Cependant, il est admis que pour les animaux “haut de gamme”, de type “culard”, à fort potentiel de croissance, l’apport peut être augmenté à 120 g PDI/UFV.Il a été aussi démontré que la source azotée n’a pas d’incidence sur la qualité de la viande. A ce titre, l’éleveur choisira celle qui a le meilleur rapport qualité prix. Le tourteau de colza ou les co-produits riches en matière azotée (drèches de blé,…) sont le plus souvent compétitifs. Pour les rations déficitaires en azote soluble, l'apport d'urée alimentaire permet de corriger à moindre frais le déficit azoté. C'est le cas des rations à base de maïs ensilage ou pulpe de betterave.


Une organisation du troupeau pour une qualité optimale

Pour se dégager de la concurrence des vaches laitières de réforme, il est important de commercialiser une proportion élevée d’animaux de qualité. Pour prétendre à une bonne valorisation, il est souhaitable de produire des animaux relativement jeunes, bien finis, bien conformés et avec une note d’état optimale. Pour satisfaire à tous ces critères, il est tout d’abord nécessaire de se fixer un taux de renouvellement élevé (25 à 30 %) pour être en mesure de décider de réformer jeune et pour ne pas conserver dans le troupeau des vaches à problème (vêlage en dehors de la période souhaitée, problème de reproduction, caractère…) ou improductives (vache vide, veau mort…). Beaucoup de signes officiels de qualité ont inscrit dans leur cahier des charges un âge maximal de 8 à 10 ans. Ce critère ne va pas à l’encontre de l’intérêt de l’éleveur. Effectivement, il a souvent été démontré qu’au-delà de cet âge, les critères de reproduction - écart vêlage-vêlage, difficultés de vêlage, mortalité - se dégradent. Par ailleurs, la conformation tend à diminuer avec l'âge. Dans une analyse conduite en 2010 dans le réseau d’élevage Charolais, l’Institut de l’Elevage a montré que la conformation diminue de l’ordre ½ sous classe en passant de 8/9 ans à 13/14 ans.Concernant le poids de carcasse, cette même étude souligne que la conformation augmente avec le poids de carcasse : + ½ sous-classe pour 30 kg de carcasse supplémentaires. Ce dernier point est plus délicat, les entreprises d’abattage regrettent l’augmentation croissante du poids des réformes allaitantes. Avec les vaches de grand format, il est difficile, sur ce sujet, de concilier l’intérêt de l’éleveur et celui des entreprises.La solution est alors pour l’éleveur, la recherche de débouchés commerciaux adaptés : rayons découpe des GMS, boucherie traditionnelle, vente directe…La dimension commerciale est prépondérante. La jeune vache de réforme du troupeau allaitant est un produit de qualité dès lors que le niveau de finition est optimal. Faut-il encore le faire valoir.

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