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La fléole des prés aime l’eau

Certaines espèces de graminées sont moins connues, et de ce fait, moins utilisées alors qu’elles sont d’un intérêt de premier ordre dans certaines conditions pédoclimatiques et pour des utilisations particulières.

La fléole des prés est bien adaptée aux fenaisons tardives.
La fléole des prés est bien adaptée aux fenaisons tardives.
© GNIS

Cette espèce très productive a pour particularité d’être bien adaptée aux prairies humides et prairies submergées temporairement en hiver.

Une espèce très productive en première coupe
Son démarrage en végétation est tôt en saison. En hiver doux, elle peut même pousser. De plus, la fléole des près est très tardive. C’est-à-dire que la plante épie tardivement. C’est un atout pour l’éleveur car cette longue souplesse d’exploitation va lui permettre de sécuriser son organisation d’exploitation de l’herbe. L’éleveur peut ainsi constituer des stocks d’herbe sur pied sans que le fourrage ne se dégrade du fait de l’évolution du stade végétatif. Il peut également retarder la date de fauche en cas de période pluvieuse.
La fléole est donc très productive lors du premier cycle avec une épiaison tardive, puis les repousses resteront modestes le restant de l’année. Si la fléole est adaptée au pâturage, son intérêt se démarque en utilisation fauche tardive, abondante et de qualité.  Elle est facile à sécher, malgré la grosseur des tiges et sa productivité valorise bien le coût de la fenaison. Le prix de revient de la fenaison est surtout lié à la surface et donc la quantité permet de réduire le coût de récolte par tonne de matière sèche.
Il est important de préciser que si la fléole des prés produit un foin abondant, facile à sécher, qui peut être réalisé assez tard au printemps grâce à sa longue souplesse d’exploitation, le foin de fléole est très encombrant, de l’ordre de 2 UEB (unités d’encombrement bovin). Il faut donc en tenir compte pour le type d’animal qui va consommer ce fourrage. C’est l’idéal pour des vaches allaitantes et moins adapté pour des vaches laitières dont l’objectif est de leur faire consommer une grande quantité de matière sèche.

Comment reconnaître la fléole des prés ?
Identifier la fléole est assez facile : elle se distingue par une préfoliaison enroulée, un nombre important de feuilles spiralées par tige, une absence d’oreillettes, souvent une couleur vert bleuté. La base de la tige présente un renflement faisant penser à un bulbe ou pied de poireau.
L’épi est dense, sans poil sur les épillets. Il est important de préciser que parfois il est confondu avec l’épi de vulpin des prés qui lui présente des poils, faisant penser à la queue d’un rat. Mais surtout la date d’épiaison n’est pas du tout la même : le vulpin épie très tôt. La fléole, elle, épie 6 à 8 semaines plus tard.

La fléole des prés à toute sa place en association
L’utilisation de la fléole est très pertinente en mélange multi espèces dont les constituants doivent être choisis en fonction du type de sol, des objectifs d’utilisation et complémentarité entre les dites espèces. La semence de fléole se distingue par sa petite taille : 2 500 graines par gramme, 5 fois plus petite que le ray-grass anglais diploïde. Il faut en tenir compte lors de la conception d’un mélange. Pour aider à cela le GNIS a mis en ligne sur www.herbe-actifs.org un convertisseur peuplement-poids de semence par hectare. Une application pour smartphone est également téléchargeable : prairies le calculateur pour mélanges prairiaux.
Etant donné que la fléole est lente d’implantation, il faut qu’elle représente au moins 40 % des graines de la composition. Pour une prairie de zone humide, plutôt destinée à la fauche, la fléole des prés s’associera bien avec la fétuque élevée, le trèfle violet ou le trèfle hybride. Les caractéristiques des variétés de fléole sont consultables sur www.herbe-book.org. Pour optimiser le potentiel pédoclimatique des prairies il est donc essentiel de se pencher également sur ces espèces fourragères moins utilisées et moins connues comme la fléole des prés mais qui sont tout à fait à même de contribuer à l’optimisation des surfaces prairiales.

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