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Jean-Michel Lemétayer et la contractualisation
La FNSEA a choisi de ne pas être attentiste

Jean-Michel Lemétayer sera l’invité d’honneur de la FDSEA qui tient, le 25 mars prochain de 14 h à 16 h à Cheux, son assemblée générale. Rencontre avec l’ex-président de la FNSEA.

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© DR

Vous avez quitté la présidence de la FNSEA le 16 décembre dernier. Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ? Quel est votre quotidien ?
Choisir la date de mon départ est une décision qui était mûrie et réfléchie. Cela facilite la prise de conscience d'un changement de vie, donc d'état d'esprit. Il faut savoir faire des choix. Après 10 ans à la tête de la FNSEA, ce qui est une lourde charge, il était temps de faire autre chose… Avec la même passion mais avec un rythme de vie différent. Rassurez-vous, entre mes responsabilités à Sopexa, au CESE et mes activités en Bretagne (Space, cercle culinaire…), je n'ai pas le temps de m'ennuyer !

Pour la première fois, il y avait deux candidats dans la dernière ligne droite. Avec quelques mois de recul, ce fut un plus ou un moins ?
Un plus assurément. La démocratie s'exerce, quoi de plus normal ? Evidemment mon côté rassembleur voulait une équipe qui s'entende avant le premier tour mais voilà il y a eu 2 candidats et l'unité de la "maison" est préservée. C'est une belle preuve de maturité syndicale et politique.

La contractualisation est au cœur des discussions dans les campagnes. Pourtant, quand on interroge les dirigeants des OPA sur le sujet, rares sont ceux qui s’expriment. Comment expliquez-vous ce quasi mutisme?
Il y a une attente forte sur ce sujet. La FNSEA a choisi, elle, de ne pas être attentiste ! Nous nous mobilisons fortement, persuadés que ce n'est pas la solution, mais une des solutions pour plus de régulation des marchés ! Une solution qui s'inscrit dans une volonté de donner perspectives et lisibilité aux producteurs. La politique de contrat n’est pas nouvelle en soi mais une nouvelle ambition pour aller plus loin dans l’organisation des filières.

De moins en moins d’agriculteurs avec un taux de syndicalisation qui se dégrade, des associations qui naissent et revendiquent leur a-syndicalisme. Le crédibilité de la FNSEA et celles des autres syndicats ne sont-elles pas menacées ? Le syndicalisme agricole, dans sa globalité, ne doit-il pas entamer une grande mutation?
Le problème est celui de la responsabilité et de la responsabilisation. "Gueuler," c'est bien, agir c'est mieux ! La FNSEA rassemble large et continuera de le faire. Les mouvements qui s'inscrivent dans des actions de court terme auront des succès médiatiques mais en aucun cas des résultats sur le long terme. "Faire rêver sans mentir", ce n'est pas une stratégie, c'est une politique.
Bien sûr, nous ne faisons pas tout parfaitement mais de notre dialogue doivent naître des solutions durables. Notre mutation se fait tous les jours avec une France qui s'inscrit dans un contexte mondialisé. La Chine s'éveille et nous réveille, le Brésil est devenu un grand pays agricole… Partout nous sommes menacés par de nouvelles concurrences, raison de plus pour s'unir et se rassembler. Nos guéguerres franco-françaises paraissent obsolètes au regard des enjeux d'un monde nouveau. La vraie mutation est celle de cette prise de conscience.

Vous serez le 25 mars prochain l’invité de la FDSEA du Calvados. Quel message allez-vous délivrer aux agriculteurs ?
Un message de vérité ! Nous devons nous organiser plus et mieux. C'est l'unique et bonne solution pour résister aux crises et se développer. Les Français sont attachés aux paysans, faisons en sorte d'être incontournables aux yeux de tous. Nos produits sont de qualité, notre travail est sérieux, nos efforts sont importants. En face, nous demandons respect, lisibilité et marge de manœuvre, en somme un nouveau pacte de confiance entre le pays et ses paysans.

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