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Dégâts cultures
La ministre de l’Écologie reclasse les étourneaux en nuisibles

Il était temps. Les éleveurs n’en pouvaient plus de voir des nuées de volatiles dévaster leur silo ou les rations des animaux. Grâce à la FDSEA, les Pouvoirs publics viennent de faire marche arrière.

© EC

Satisfecit pour l’ensemble des agriculteurs de la Manche. Sous la pression de Jean-Michel Hamel, secrétaire général adjoint de la FDSEA, en charge du dossier “étourneaux”, les Pouvoirs publics viennent de reclasser en nuisibles ces volatiles, responsables de plus de cinq millions d’euros de dégâts dans le département en 2012. La ministre de l’Écologie a donc fait marche arrière par le biais de l’arrêté du 4 avril dernier modifiant l’arrêté du 2 août 2012. “Une victoire logique. Delphine Batho est enfin revenue à la raison, commente sobrement Jean-Michel Hamel, nous avons tout de même mené un véritable combat, avec les JA, la DDTM, la Fédération des Chasseurs et l’aide de la FDGDON”.
Sacrée problématique
Bref retour en arrière pour bien comprendre l’enjeu de la problématique “étourneaux”. Premier département laitier de France, par son litrage et le nombre d’éleveurs, cette production manchoise a besoin d’ensilage de maïs et de blé pour les bovins. “La Cour”, l’exploitation en GAEC où Jean-Michel Hamel est associé, c’est la première station de métro des étourneaux de la tourbière de Baupte. Un véritable refuge où des centaines de milliers d’oiseaux, sous forme de véritables nuées, dorment avant de repartir à l’attaque des silos et rations. Arriver à faire reclasser en nuisibles ces volatiles n’a pas été simple. “Nous n’avons absolument pas l’intention de les éliminer jusqu’au dernier, comme se complaisent à dire certaines associations écologistes, mais à réguler la population, à l’instar de toutes espèces envahissantes”. La facture en 2012 s’élevait à cinq millions d’euros. “On a passé une sale année avec l’emblavement des céréales d’automne. De plus, l’hiver a été très long. Les étourneaux se sont abattus sur les fermes dès octobre pour ne repartir qu’à la fin mars”.
Malgré son statut provisoire de “gibier”, l’étourneau a été l’objet de prélèvements avec la participation des associations de chasse locales et de la Fédération des chasseurs qui s’est largement investie dans ces opérations. “Ces actions ont été limitées. La chasse ne débute qu’en septembre avec des heures d’ouverture et de fermeture pas vraiment adéquates avec les horaires des étourneaux. A 9 h le matin, ils étaient déjà repartis des stabus, puis ils revenaient après 17 h 30. Nous ne pouvions pas les tirer le vendredi, le tout avec une date de fermeture de chasse au 28 février. Après cette date, tout agriculteur pris en action de tir contre les étourneaux étaient passible de poursuites pénales”.
De nouveau “nuisibles”, la fenêtre de lutte contre l’étourneau s’agrandit. “Sous condition de posséder un permis en règle, les agriculteurs peuvent effectuer des prélèvements, en dehors des périodes de chasse”. De plus, un arrêté préfectoral doit être pris autorisant les tirs plus tôt et plus tard que les horaires des chasseurs.
Cette véritable victoire de terrain, Jean-Michel Hamel la dédie aussi aux adhérents de la FDSEA qui ont largement répondu à la consultation électronique (internet) mise en place par le ministère de l’Écologie pour donner leur avis sur la question.
Dernier point, les corbeaux. “C’est toujours un problème récurrent, même si les “freux” et “noirs” sont classés nuisibles ; seul le Choucas des Tours est protégé. Là aussi, nous allons continuer à faire des battues avec autorisations de la Fédération des chasseurs et la DDTM”.

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