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Blonde d’Aquitaine
La Normandie dans le coup

Avec un rapport muscle/carcasse très avantageux, cette race attire de nombreux éleveurs. L’association régionale tenait son assemblée générale, la semaine dernière, en terre manchoise.

© EC

Une centaine d’éleveurs présente dans la Manche pour l’assemblée générale de l’association des éleveurs Blondes d’Aquitaine de Normandie, voilà qui révèle un sacré dynamisme. D’autant plus que l’ASEBAN rayonne bien au-delà des collines du Perche ou de la Seine. Jeudi dernier, ils sont aussi venus des Yvelines, du Loiret ou encore d’Indre-et-Loire confronter leurs génétiques et techniques d’élevage chez Jean-Louis et Isabelle Amelant, dont l’exploitation se situe non loin de Saint-Hilaire du Harcouët. Satisfaction pour le président de la structure, l’Ornais Bruno Renard qui préside aux destinées de l’ASEBAN depuis 2001. “La Blonde progresse en Normandie et dans les départements adhérents à notre association. Concrètement, nous sommes la courroie de transmission entre l’OS, situé à Agen, et les éleveurs”.

60 femelles
En première partie de cette journée, la visite du bien nommé EARL Aquitaine, autrement dit l’exploitation de Jean-Louis et Isabelle Amelant. “Nous sommes passés en race pure lors de la crise de la vache folle en 1996. Le label était le seul moyen de s’en sortir”. Ici, en terre manchoise, tout est engraissé. “Les femelles pour le renouvellement ; les mâles partent en taurillons avec des négociants”. Le couple travaille tous les deux sur la ferme, qui compte aussi
un cheptel laitier mixte (Prim’
Holstein-Montbéliardes). Ils sont secondés par un stagiaire en alternance. Les 116 ha de SAU sont partagés en 50 ha de maïs (dont 18 en épis inertés, le reste en ensilage) et 66 ha de prairies naturelles et temporaires, dont 45 pour l’ensilage.
L’atelier viande compte 60 femelles Blondes, 70 broutards de la même race achetés, avec à la clé 110 taurillons engraissés par an.  Principal critère travaillé, “la qualité bien sûr ; il faut être rigoureux et sélectif”. L’âge au premier vêlage s’établit à 33 mois, l’IVV moyen se situe à 390 jours (génisses + vaches). Le taux de prolificité s’établit à 103 %. La réforme intervient à 5,9 ans, basée sur des critères de docilité, conformation et qualités maternelles. “L’essentiel est d’améliorer les carcasses pour qu’elles soient de plus
en plus lourdes”. L’atout de la Blonde, tous les connaisseurs
le savent, c’est un rapport viande/carcasse très avantageux. “Le grain de viande est aussi supérieur”. Reste qu’en Blonde, il faut être attentif, peut-être plus que dans d’autres races, aux vêlages. “L’éleveur doit être là pour parer au moindre problème”. Un conseil pour un jeune voulant s’installer ? “Effectuer une formation de juge pour connaître toutes les qualités de la Blonde”.

Insémination maison
Lors de cette visite, la centaine d’éleveurs a pu apprécier des bâtiments adaptés et fonctionnels. “Celui consacré à l’élevage est entièrement équipé en cornadis. La présence de boxes de vêlage, d’une caméra de surveillance, ainsi que d’une bascule permettent d’optimiser la charge de travail. Le bâtiment d’engraissement, lui, est dérogataire ; il a été refait à neuf en 2007 avec dix cases de huit animaux, équipés de marche et barre au garrot. Il est constamment plein et réservé à la production de viande”.
Côté insémination, l’EARL Aquitaine joue la sécurité. “Toutes les vaches sont inséminées par le biais de mon taureau ou de ceux d’élevages reconnus. Pas d’insémination directe mais prélèvement des paillettes et insémination par mes soins. Nous avons aussi recours au transfert d’embryons sur des animaux ayant un réel intérêt génétique”. En prophylaxie, pas de demi-mesure : vaccination systématique des veaux et broutards d’achats contre la grippe, Corona et Rotavirus. Les animaux sont aussi vermifugés deux fois par an (entrée et sortie) à la Sidectine. A la clé, des résultats techniques et économiques flatteurs. Pour les broutards nés sur l’exploitation, on note un GMQ de 1 332 g et un poids de sortie d’engraissement à 462 kilos/carcasse (468 pour les broutards d’achat). “Les taurillons ont été com-
mercialisés sur 2012/2013 à 4,16 €/kilo ; les vaches : 4,76 € et les génisses, 4,73 €”.
Visite particulièrement appréciée, prouvant ainsi que la Blonde d’Aquitaine, comme l’indique le président de l’ASEBAN, Bruno Renard, “s’adapte très bien à notre région en raison de bonnes disponibilités en herbe. Nous pouvons donc sans complexe nous inscrire pleinement dans la progression globale de la race”.

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