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Sur les ronds-points du Jeudi de la colère
La première action d'Edouard Cuquemelle

À 21 ans, Edouard Cuquemelle, nouveau membre du bureau départemental des Jeunes agriculteurs de la Manche, était l’un des acteurs de la mobilisation à Saint-Pierre-Petitville, le 25 janvier 2024. 

Edouard Cuquemelle, futur installé, fait entendre la voix des Jeunes agriculteurs.
© Sandrine Bossière

Ils étaient une centaine d'agriculteurs à Saint-Pierre-Petitville, aux portes de Carentan, pour exprimer leur mécontentement face au manque de rémunération, au non-respect de la loi Egalim, à l'excès de normes, aux taxes sur le GNR… Parmi eux, Edouard Cuquemelle, salarié agricole et futur installé à Saint-Pierre-Eglise, " d'ici trois ans ", précise-t-il.

Pendant la manifestation, il prenait part à l'intendance, " veillait à ce que tout se passe bien, que personne ne se mette en danger, à échanger avec les forces de l'ordre. Il suffit d'un moment d'égarement pour que le danger soit là, parce qu'il y a la signalétique, les tracteurs, les banderoles, la distribution de produits… ", explique-t-il. Pour ce jeune de 21 ans, sa première action aura été une réussite sur ce point. 

Faire respecter Egalim

Il partage les mêmes préoccupations que ses collègues. Et dans son quotidien de salarié, il les vit pleinement. " La loi Egalim 2 n'est pas si bien appliquée. Il nous faut plus de contrôles pour que le prix de la matière première agricole soit prise en compte, et veiller à l'importation de produits qui ne correspondent pas à nos méthodes de productions ", souligne-t-il.

Sur la ferme familiale, il s'occupe du cahier d'épandage, de fertilisation, du mouvement des animaux. " C'est lourd sur le plan administratif. Et pourtant, on est une génération qui est adaptée à l'outil informatique. On fait des cultures. Il faut indiquer la date du semis, la variété, la densité, les traitements. Le faire à la main n'est plus possible. Le faire dans le champ sur son smartphone, c'est plus facile parce qu'on est habitué aux technologies. Ce qui n'est pas le cas des générations passées ", avance-t-il.

Communiquer avec les consommateurs 

Si Edouard Cuquemelle a intégré les Jeunes agriculteurs, c'est par le biais du Festival de la terre qui s'est déroulé auprès de chez lui. Et quelques mois avant, avec une équipe du lycée agricole, il avait participé au Trophée des lycées au Salon de l'agriculture à Paris. " J'ai pris conscience de l'intérêt de discuter avec les Parisiens, les citadins, les néo-ruraux. C'est tellement enrichissant. Il faut communiquer et échanger. Ce n'est pas parce qu'on sort le pulvé à 22 h qu'on va les intoxiquer. Si on leur explique, ils le comprendront. On a besoin des consommateurs, et ils ont besoin de nous. Tout comme on a besoin de responsables pour nous défendre. Parler individuellement n'a jamais de poids mais l'union fait la force ", assure-t-il.

Simplifier l'installation 

S'il n'est pas encore installé, il compte bien reprendre la ferme familiale après avoir acquis de l'expérience voire aller à l'étranger. Mais il sait d'ores et déjà que " trop de contraintes pourraient contraindre certains jeunes à ne pas s'installer ou à des cédants de ne pas transmettre. Il faut donner la possibilité aux jeunes de se lancer en donnant plus de visibilité. On ne peut pas investir 500 000 € et arrêter au bout de deux ans. Ce n'est pas possible", argumente-t-il.

Exceller en agriculture

La solution est de tendre vers une simplification pour "susciter des vocations, donner envie d'exceller dans l'agriculture ", martèle le jeune, qui croit plus que jamais en l'agriculture. " On aura toujours besoin d'agricultrices et d'agriculteurs. Même celui qui nous aime le moins, il mange grâce à nous. Quand les consommateurs partent au ski, il faut des vaches qui pâturent. C'est tout une chaîne ", conclut-il.



 

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