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La prestation complète en Cuma, pas si risquée ?

Jeudi 14 février s’est tenue l’assemblée générale de la fédération des Cuma de Basse-Normandie, à Tinchebray dans l’Orne. Une table ronde sur le travail « vite et bien fait » en prestation complète avec des témoignages et retours d’expérience a rythmé l’après-midi.

© ED

lll La prestation complète en Cuma éveille les débats depuis quelques mois.
C’est d’ailleurs ce thème qu’a choisi la fédération des Cuma de Basse-Normandie, pour animer la table ronde de son assemblée générale, le 14 février à Tinchebray (61). « Les adhérents raisonnent prestation complète dans un souci de réduction des coûts de mécanisation sur leur exploitation. Ces évolutions peuvent se concrétiser si les Cuma choisissent de développer l’emploi au sein de leur équipe », introduit Stéphan Bréhon, dans ces derniers instants de président de la fédération des Cuma de Basse-Normandie.

Prendre des risques
Proposer la prestation complète pour une Cuma est synonyme d’embaucher un ou plusieurs salariés. Une démarche perçue comme une prise de risque pour certains dirigeants de la coopérative. « Il faut que cette offre réponde aux besoins des adhérents », insiste Nathalie Pignerol, animatrice Cuma et emploi dans la Manche. À la Cuma du Petit Ruisseau de Carrouges (61), Frédéric Sablé, le président,et son conseil d’administration ont récemment recruté un chauffeur à temps complet. « Il faut réussir à l’occuper toute l’année, complète-t-il. Nous avons établi le besoin de main d’œuvre des adhérents. C’était tout juste pour faire le poste ».
La chaîne de récolte de l’herbe des adhérents était jusqu’ici réalisée par une entreprise extérieure. « Pour occuper le salarié, nous avons investi dans un tracteur, une faucheuse et un andaineur. Nous avions un objectif de 320 ha pour l’andaineur, nous en sommes aujourd’hui à près de 620 ha », confie Frédéric Sablé. Le prix facturé par la coopérative est de 30€ ha pour la fauche et de 33€/ha pour l’andainage, fioul et main d’œuvre compris.

Adhérent à deux Cuma
Sébastien Durand est installé en Gaec avec sa femme à Couterne (61). Il exploite 108 ha et produit du lait en AOP qu’il livre à la laiterie Gillot. Aujourd’hui, il adhère à la Cuma de Couterne, mais aussi à celle du Bocage ornais (située à la Ferté-Macé, dans l’Orne) pour une raison : avoir de la main-d’œuvre et bénéficier de la prestation complète. « Je préfère me concentrer sur la conduite de l’élevage dans l’exploitation et contribuer à la pérennisation de l’emploi en Cuma. Les salariés viennent directement avec le matériel, ils ont l’habitude des parcelles. Le coût est raisonnable et le travail est bien fait », détaille-t-il.
Ce dernier a eu deux fois des problèmes de santé l’obligeant à s’arrêter. « Avoir le salarié de la Cuma qui connaît l’exploitation et sait ce
qu’il y a à faire est rassurant. J’avais l’esprit tranquille ».

Manque de main-d’œuvre
Malgré près de 9 % de chômeurs en France, le monde agricole peine à embaucher. « Il y a du monde sur le marché du travail mais peu possède des compétences agricoles. De plus, les offres d’emplois proposées par les agriculteurs sont rares et ils ne passent pas par les circuits classiques de recrutement comme Pôle emploi », insiste Ugo Denis, chargé d’innovation à la Chambre régionale d’agriculture de Normandie. Les Cuma recherchent un profil bien spécifique. « Près de 95 % des salariés de nos organisations sont des chauffeurs. Nous leur demandons des compétences en mécanique pour l’entretien du matériel. Mais nous recherchons également quelques secrétaires ainsi que des chefs d’équipe », énumère Nathalie Pignerol. Elle rappelle également que la fédération  régionale se tient à la disposition des coopératives locales pour les accompagner et les épauler dans leurs prises de décisions.

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