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La question de l’eau s’écoule des communes au Département

Valérie Desquesne, 47 ans, est maire de Condé-en-Normandie (14), vice-présidente de l’intercommunalité De La Vire au Noireau, conseillère départementale. Et, depuis novembre, présidente d’Ingé eau : l’agence technique conseille les collectivités qui ont récupéré la gestion de l’eau avec la loi Notre. L’élue devrait se présenter aux élections municipales, en mars.

© JP

>> Quel est votre parcours électoral ?
Je suis arrivée à Condé-sur-Noireau - à l’époque - en 1998 et je me suis vite investie dans des associations, dont celle de hand-ball. Aux élections municipales de 2001, la parité était obligatoire pour les communes de plus de 5 000 habitants. On m’a proposé d’entrer au conseil et j’ai été élue. En 2015, les élections au Conseil départemental suivaient un nouveau schéma de binôme homme femme et nous y sommes rentrés avec Michel Roca. J’en suis la première secrétaire. En 2016, j’ai été élue adjointe au maire. En 2017, nous avons créé la commune nouvelle Condé-en-Normandie mais la loi de non cumul des mandats a contraint le sénateur-maire Pascal Allizard à quitter la mairie. Nous avons monté une liste et j’ai été choisie maire.  J’ai bénéficié des grands bouleversements politiques (rires).

>> Parmi ces « grands bouleversements » justement, la loi Notre. Dont découle la Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi) qui incombe désormais aux intercoms. Quelles sont les missions ?
La compétence de l’eau est rendue aux collectivités depuis le 1er janvier. La question de la protection l’eau n’est plus un problème communal et se traite de manière globale. À Condé par exemple, nous avons travaillé avec les départements de l’Orne et du Calvados pour gérer l’Orne. Il y a quelques années, nous avions souvent les pieds dans l’eau, des travaux ont été réalisés depuis. J’ai fait partie du Sage (1) Orne Mayenne, en début de mandat.
Nos missions : garantir la fourniture et la production de l’eau, en travaillant avec les agriculteurs sans pénaliser leur outil de travail ; distribuer de l’eau ; prévenir les risques et gérer les inondations.
A la suite de la démolition du barrage de Pontécoulant pour permettre à la Druance de revenir sur son lit naturel, en 2018, des champs ont été inondés. Nous avons réalisé un travail avec les agriculteurs
locaux pour échanger des parcelles le long de la rivière. Je suis vigilante à ce que des clôtures soient installées le long des cours d’eau,
pour éviter le piétinement des sabots et l’arrivée des déjections dans l’eau.

>> Depuis novembre, vous êtes présidente d’Ingé eau. Quelle est le rôle de la structure ?
Il s’agit d’une structure de conseil aux collectivités, qui couvre tout le territoire, sauf Lisieux. Caen la Mer vient de signer une convention avec nous. La compétence de l’eau est rendue aux collectivités mais elles n’ont pas toutes un service ingénierie à disposition. Certaines font appel à un syndicat, d’autres à une régie. Nous essayons d’harmoniser les pratiques tout en gardant une vision par bassin versant. Nous sommes à l’affût des nouvelles lois qui sortent et avertissons les collectivités.

>> Quid de la préemption des aires de captages par les collectivités ?
L’eau est précieuse. Elle est l’avenir de tous, y compris des agriculteurs. Je suis pour donner le pouvoir aux communes de préempter mais à condition que cela se fasse en concertation entre les collectivités, les exploitants et la Chambre d’agriculture. Ingé eau se place en médiateur pour regarder les options, les échanges de terre ou les changements de pratiques envisageables. La terre et l’eau sont des sujets délicats. Une autre question d’actualité se pose avec les élaborations de plans locaux d’urbanisme : comment gérer le monde agricole sans le grignoter ?


(1) Sage : Schéma d’aménagement
et de la gestion des eaux

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