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Maîtres Laitiers du Cotentin
La revanche de la coop sur le grand export

Mardi 8 septembre, les Maîtres Laitiers du Cotentin étaient réunis en assemblée générale. La coopérative annonce la négociation de deux contrats à l’horizon 2021. Le site de Méautis retrouve ses fonctions d’origine, la coopérative prend une bouffée d’oxygène.

MLC AG
De gauche à droite : Jean-François Fortin directeur général du groupe MLC ; Christophe Levavasseur, président ; Michel Mounier, directeur financier ; Guillaume Fortin, directeur de la coopérative et du réseau de distribution, mardi 8 septembre, à La Pernelle, pour la conférence de presse, après l’AG.
© DR

« Après les deux coups que nous venons de prendre, Synutra et la Covid-19, nos résultats démontrent que notre modèle et notre stratégie sont les bons », assoit Jean-François Fortin, directeur général des Maîtres Laitiers du Cotentin, mardi 8 septembre. La coopérative garde le cap, deux ans après la déroute chinoise. Pour rappel, MLC avait investi dans une usine flambant neuve, inaugurée en 2017, pour produire 690 millions de briquettes de lait à destination de la Chine. Un an après, le client rompt unilatéralement son contrat avec l’entreprise normande. L’affaire est au tribunal. MLC absorbe l’onde de choc. « Synutra est un caillou dans la chaussure, mais Méautis reste à destination du grand export », confirme Christophe Levavasseur, président.

Retour aux sources pour Méautis

C’est donc avec une satisfaction mesurée - on l’entend - que l’équipe dirigeante des Maîtres Laitiers a annoncé la négociation de deux nouveaux contrats, en cours de traduction, dont la destination n’est pour le moment pas dévoilée. « Le premier porte sur 100 conteneurs de briques de 1 l et de 20 cl de lait. On espère les premiers départs fin 2020 début 2021. Le second concerne 80 conteneurs de briquettes de 20 cl de lait infantile, pour expédition courant 2021. Le tout pour un volume de 80 à 90 millions de litres de lait », détaille Guillaume Fortin, directeur de la coopérative et du réseau de distribution. Jean-François Fortin, père, reprend : « nous sommes convaincus que le lait liquide infantile a sa place ». MLC s’est armé d’une structure commerciale grand export, forte de six salariés, dont un à Dubaï et un à Taïwan. Et prévoit l’embauche d’une vingtaine de personnes. « On relance la machine à Méautis. »  Quatre lignes de production, sur les six que compte le site, seront dédiées à l’international. « Méautis a une capacité de transformation de plus de 100 millions de litres. On garde toujours une place pour des évolutions », ajoute Christophe Levavasseur. « Les Maîtres Laitiers tiennent parole. En 2017, nous avons proposé aux éleveurs de produire 20 % de lait en plus. Ils ont investi. Nous n’avons pas fait marche arrière. Le lait est principalement allé vers la poudre et le travail à façon », retrace Jean-François Fortin. Les deux nouveaux contrats vers le grand export devraient remettre les choses à leur place.

Nouvelle vitrine internet

En parallèle, « nous avons signé un partenariat exclusif avec la marque des consommateurs C’est qui le patron, annonce Guillaume Fortin. Le réseau de distribution France Frais sera la cheville ouvrière de la marque pour la préparation et la livraison de commandes. Notre marque Campagne de France sera aussi présente sur le site e-commerce de C’est qui le patron, aux côtés de leurs produits. »
Il y voit une vitrine additionnelle et une reconnaissance de l’ADN de la coopérative. Début des opérations d’ici fin 2020. MLC concourt pour référencer ses produits comme la crème fraîche parmi les produits C’est qui le parton.
Pour les 1 200 coopérateurs, les retombées de ces différentes opérations « restent à définir », mais « la coopérative fera profiter des contrats à l’ensemble des producteurs ».


Covid-19

Depuis deux ans, la coopérative compte « 47 % de ses producteurs engagés dans le non-OGM. Dès le 1er avril 2020, les produits étaient étiquetés sans organisme génétiquement modifiés », reprend Guillaume Fortin. Pour accompagner les producteurs, le groupe propose une prime de « 6,50 €/1 000 l pendant les six mois de transition, puis 13 €/1 000 l ensuite », chiffre Guillaume Fortin.  D’une manière plus générale, « le prix du lait va rester dans les clous de ces deux dernières années, 374,85 €/1 000 l après compléments, annonce le président. Nous avançons avec les inconnues Covid-19 et grand export. » La coopérative a clos ses comptes 2019-2020 le 31 mars, incluant les quinze premiers jours de confinement. La pandémie impacte le réseau France Frais, distributeur de produits à destination de la restauration hors foyer. « Il manque plus de 50 millions d’euros sur quinze jours de confinement », alerte Guillaume Fortin. Depuis cet été, les activités se redressent doucement, mais certaines régions comme l’Île-de-France ou Paca restant fortement impactées par la crise sanitaire, les touristes étrangers à fort pouvoir d’achat étant restés chez eux. Et Jean-François Fortin de conclure : « malgré toutes ces circonstances, notre résultat au 31 mars 2020 après impôts, de 9,815 millions d’euros, en progression par rapport à l’année dernière, est excellent. L’exercice 2020-2021 sera forcément difficile, mais espérons que le premier trimestre était le plus dur ».

 

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