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FDSEA du Calvados
La section céréales à la rencontre des candidats/députés

A quelques jours du scrutin législatif, une délégation de la FDSEA du Calvados, conduite par Bertin George, va rencontrer plusieurs candidats à la députation. Objectif : exprimer les attentes des producteurs de céréales et d’oléo-protéagineux du département.

Bertin George (trésorier de la FDSEA): "les soutiens directs aux exploitants sont un instrument indispensable dans un contexte de concurrence faussée notamment par le dumping social ou les contraintes environnementales à géométrie variable".
Bertin George (trésorier de la FDSEA): "les soutiens directs aux exploitants sont un instrument indispensable dans un contexte de concurrence faussée notamment par le dumping social ou les contraintes environnementales à géométrie variable".
© TG
Un engagement clair en faveur de l’innovation et de la performance. Une rigueur et une lucidité totales en matière de concurrence internationale. Une politique soutenue d’accès aux débouchés. Une appréhension complète de la problématique des aléas. Telles sont les demandes prioritaires faites par ORAMA(1) aux pouvoirs publics français et européens. Dossier partagé et porté localement par Bertin George, responsable "Céréales" de la FDSEA, qui nous livre sa vision de demain. Comment voyez-vous évoluer, à terme, la demande en céréales et oléo-protéagineux ? Bertin George. A l’échelon planétaire, les besoins sont et seront plus encore demain croissants. Autant pour alimenter la population mondiale qui continue à croître que pour produire de l’énergie à partir de matières premières renouvelables. Quelles places dans ce schéma doivent occuper l’Europe et la France ? L’Union européenne (à 27), c’est 22 % de la production mondiale de blé et 27 % de colza. Nos exportations de blé représentent annuellement presque 15 % des besoins exprimés par les pays importateurs. Quant aux céréaliers français, ils produisent 25 % de la production communautaire et 50 % des exportations de blé et farine. Nous sommes donc, et nous devons le rester, des acteurs majeurs de la production de céréales et d’oléoprotéagineux. L’attente sociétale sur le plan environnemental est forte. En tant que gros utilisateurs d’engrais et de pesticides, les céréaliers ne creusent-ils pas chaque jour un peu plus le fossé qui les sépare du consommateur ? Il faut rétablir certaines vérités. En 15 ans, à force d’innovations et de technologie, la consommation d’engrais azoté a diminué de 17 % alors que, parallèlement, les rendements ont pratiquement augmenté d’autant. Concernant l’utilisation de produits phytosanitaires, ce n’est pas leur utilisation qui est dommageable mais des erreurs exceptionnelles de manipulation ou de rares utilisations excessives par rapport aux besoins des plantes. Je suis convaincu, en résumé, que jamais les céréaliers n’ont été autant soucieux du respect de l’environnement. L’implantation généralisée de pièges à nitrates, la multiplication des bandes enherbées le long des cours d’eau, l'utilisation du satellite pour quantifier précisément les besoins nutritifs des plantes sont là pour le prouver. Mais que la société ne nous demande pas de renoncer à nourrir ou soigner nos céréales ! Ou alors, ce n’est plus 270 mais seulement 150 MT de céréales que l’UE produirait avec toutes les conséquences que cela impliquerait. Vous donnez l’impression de placer l’innovation au cœur de la performance ? Nous devons continuer à disposer des meilleurs moyens de production. Nous avons besoin pour cela d’un secteur semencier fort qui puisse notamment faire appel aux biotechnologies. Dans le même esprit, le secteur de la protection des plantes doit concentrer ses efforts sur la voie de l’innovation. Enfin, il faut faire monter rapidement en puissance le Plan Végétal pour l’Environnement(2) afin que le plus grand nombre d’agriculteurs accède au plus vite aux équipements et matériels les plus performants en ce domaine considéré comme prioritaire par la société. Le marché céréalier est mondial. Disposez-vous des conditions nécessaires pour lutter à armes égales contre vos concurrents ? Nous invitons les pouvoirs publics français et européens à la plus grande vigilance pour contrebalancer les effets pervers de la parité $/e, contrebalancer les effets pervers du dumping social dans certains pays tiers, contrebalancer les effets pervers des contraintes environnementales qui diffèrent selon les endroits de la planète... Vous avez pourtant la réputation de bien gagner votre vie et de vivre de subventions ? Malgré les soutiens directs européens qui, rappelons-le, ne sont que le pendant des aides attribuées aux farmers américains, le revenu moyen d’un producteur français spécialisé en céréales et oléoprotéagineux ne s’est élevé qu’à 15 000 E net en 2006(3). Ce revenu correspond à une superficie de 110 ha, taille moyenne dans ce secteur. Cela n’a véritablement rien d’abusif ! Les biocarburants sont très tendance. Un peu trop peut-être même au point de concurrencer l’alimentaire ? Il ne faut pas se faire peur mais poursuivre une politique soutenue d’accès aux nouveaux débouchés. Après les biocarburants de première génération, il y aura les biocarburants de seconde génération, encore plus performants. On peut penser aussi à la production d’électricité et de chaleur à partir de biomasse fournie par les cultures et aux biomatériaux. Pour relever ces défis, il faut améliorer nos infrastructures en terme de transport : le fret ferroviaire victime de nombreux dysfonctionnements et moderniser notre réseau fluvial. Reste que c’est encore la météo qui fera la pluie et le beau temps dans votre métier ? Les variations climatiques sont source d’aléas multiples qui pèsent sur les prix, la qualité, les niveaux de rendements... Nous nous y adaptons. Quant aux situations exceptionnelles, la politique de développement des mécanismes d’assurance que soutient l’Etat depuis deux ans doit être accélérée, avec substitution de ces mécanismes à celui du Fonds national de garantie contre les calamités agricoles, inaccessible de fait pour les producteurs de grains. Propos recueillis par Th. Guillemot (1) : ORAMA, union de syndicats professionnels agricoles, a vocation à représenter les intérêts du secteur français des grandes cultures. Elle est issue du rapprochement des 3 principales organisations du secteur : l’AGPB (Association Générale des Producteurs de Blé), l’AGPM (Association Générale des Producteurs de Maïs) et la FOP (Fédération française des producteurs d’Oléagineux et de Protéagineux). (2) : Le PLE (Plan Végétal pour l’Environnement) est le pendant du PMPOA vis-à-vis des éleveurs. Il permettra aux céréaliers d’obtenir des aides financières dans le cadre de la mise aux normes par exemple du local de stockage des produits phytosanitaires, d’un pulvérisateur, d’une aire de lavage.... (2) : Sur la base des comptes de l’agriculture établis par l’INSEE.
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