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La transhumance des abeilles d’Adrien, de parcelles en champs de fleurs

Adrien Guillemot est apiculteur à Jort (14). Il travaille avec trois agriculteurs locaux, chez lesquels il place ses ruches. Entre professionnels en conventionnel, les échanges se passent bien.

apiculture adrien guillemot
Adrien Guillemot (à gauche) et Quentin Ouin valorisent leur travail en commun grâce à une communication positive, installée en bord de champ. Cette année, l’apiculteur a récolté 3,5 t de miel.
© DR

La saison commence en mars pour Adrien Guillemot, apiculteur à Jort. Lorsqu’il entame les visites de printemps. « Je contrôle mes 250 colonies : je dresse l’état des réserves, du couvain, je nettoie la ruche et la gratte à la javel, je remets deux cadres de cire. Ça me permet de répertorier les ruches les plus faibles, les plus populeuses et leur état sanitaire, car je ne déplace pas les malades », décrit l’apiculteur professionnel. Adrien Guillemot est installé depuis 2018. Il élève un cheptel d’abeilles noires, de Buckfast et de métisses. Pour la production de miel, l’éleveur fait transhumer ses ruches. « Je les déplace pour que les abeilles soient au plus près des ressources. »

Calvados, Orne, Sarthe

« Je compte un hectare de colza pour dix ruches. Pour une vingtaine de colonies, je cherche des parcelles de 20 à 40 ha », détaille Adrien Guillemot. Dès la floraison, il fait naviguer les ruches à bord de son utilitaire (36 ruches à chaque fois) entre Falaise, Trun et Saint-Pierre-sur-Dives. « Pour des questions sanitaires et le risque de gel, je ne mets pas tout le monde au même endroit. La ruche reste dans la parcelle le temps de la floraison, soit environ trois semaines. » Puis Adrien Guillemot récolte le miel et déplace les ruches. « Une partie part dans la Sarthe pour la floraison de l’acacia ; une autre près de Sées et à Mézidon-Canon pour la floraison du tilleul ; et le reste dans le Pays d’Auge. » Tous les ans, lui et ses ruches parcourent 30 000 km. Adrien Guillemot travaille en conventionnel. « Alors mes abeilles vont dans des parcelles conventionnelles. » Quid des traitements ? « On se met d’accord dès le début avec le cultivateur, on prend le temps d’échanger. Je fais attention à positionner mes ruches en bord de champ pour ne pas gêner. »

C’est agréable

Arnaud d’Hautefeuille, agriculteur installé à Beaumais, confirme : « Je ne traite pas quand il y a les ruches. Si j’observe une petite pression, je me passe de produits. Si j’estime que je ne peux pas, je traite la nuit ». Quentin Ouin, installé à Morteaux-Couliboeuf, est un « ancien copain d’école d’Adrien. On s’est retrouvé par les réseaux sociaux. On collabore ensemble depuis deux ans. Les abeilles viennent dans 10 ha de colza, 10 ha de féveroles d’hiver et 5 ha de féveroles de printemps, de mai à juillet. Il n’y a pas de problème entre ma conduite de culture avec des produits de santé du végétal et la présence d’abeilles. C’est agréable pour un agriculteur de voir que son métier va avec le vivant. Et je suis convaincu que mon système en agriculture raisonnée aide la nature à se développer. » Adrien Guillemot répond aussi aux demandes d’agriculteurs, comme celle d’Arnaud d’Hautefeuille. L’exploitant, ancien apiculteur ayant dû arrêter pour cause d’allergie, sème du trèfle et de la luzerne pour la multiplication de semences. « J’ai besoin des abeilles pour polliniser les fleurs. La floraison dure plus d’un mois. Les abeilles en profitent et moi aussi », salue l’agriculteur.

Avec le GDS et les amateurs

Jusqu’en septembre, c’est la haute floraison. Adrien Guillemot produit ses essaims et accroît son cheptel. Il récolte et vend son miel en direct sur les marchés : le miel « toutes fleurs de printemps » ; celui « toutes fleurs d’été » issu du trèfle et de la luzerne ; le miel de tournesol, d’acacia, de châtaignier ou encore de tilleul.
D’octobre à février, Adrien Guillemot travaille en rythme d’hiver. « Je fabrique mes ruches, j’ai un atelier bois. Je prépare mon matériel pour la saison et vends ma production. » Adrien Guillemot planche sur la création d’une section apicole au GDS. « J’aimerais qu’elle soit effective en début d’été. Dans le Calvados, on compte 500 à 600 apiculteurs et seulement une dizaine de professionnels. Avec le GDS, on veut renforcer les visites de contrôle des ruchers, recenser les besoins, échanger avec les amateurs. » Là non plus, il n’oppose pas les modèles. « Souvent, les amateurs ont de bonnes idées que nous, professionnels, n’avons pas le temps d’étudier ou d’essayer par manque de temps. Nous avons à apprendre des uns et des autres. »

 

 

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