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Prospective
La vache laitière de 2020 décryptée par le Contrôle Laitier

Elle sera équipée d’un podomètre et autres capteurs en tous genres. A peine née, on saura tout de son génome. Elle sera vaccinée contre les mammites et les strongles. Véritable formule 1 des champs, la vache laitière, version 2020, produira encore du lait. Plus de lait bien sûr mais un lait qualifié.

"Porter un regard d’ensemble”. En concluant le colloque organisé à Caen  jeudi dernier par les Contrôles Laitiers de Normandie, Vincent Andrieu (son président), pouvait afficher la mine réjouie du travail bien fait. Des intervenants de pointe, des débats nourris, une salle comble (...), la vache laitière de 2020 suscite curiosité et intérêt.

Révolution génomique
Ce qui guette aujourd’hui le troupeau laitier de demain, c’est la révolution génomique. “Un saut technologique à l’instar de la congélation de la semence”, ose Vincent Andrieu. On sait en effet lire désormais le génome d’un animal dès sa naissance ce qui ouvre la voie du génotypage à grande échelle. La sélection de papa, avec sa phase de testage pour aboutir à un index génétique fiable après 8 années, prend un sacré coup de vieux.
La sélection de demain ? Etape 1 : établir les références pour traduire un génotype en index. Etape 2 : application sur le terrain en collectant du sang ou un poil pour établir le génotype et définir un index dès la naissance sans contrôle de performance. Une révolution dont Mickaël Brochard, ingénieur à l’Institut de l’Elevage, est acteur. Il est en effet l’animateur du projet Phénofinlait qui rassemble tous les partenaires de la filière laitière (Cniel, Inra, Unceia, FCL, Actilait, Institut de l’Elevage, laboratoires...). Ce projet national consiste à mettre au point les méthodes de mesure en routine de la composition fine du lait en acides gras et protéines et à rechercher les facteurs génétiques et les conditions d’élevage influençant la composition du lait.

Efficacité alimentaire
Encore faudra-t-il bien nourrir cette vache que l’on connaîtra jusqu’au bout de ses gènes. L’occasion pour Yann Martinot, directeur technique du Syndicat d’Elevage et de Contrôle Laitier de L’orne et spécialiste de l’alimentation des vaches laitières, d’introduire la notion d’efficacité alimentaire. Le progrès génétique a grimpé de 100 kg par an de 2003 à 2013 en Prim’Holstein (80 kg en Normande) et va poursuivre sa marche en avant. Du quantitatif ainsi en 2020 associé à du qualitatif (composition du lait) en évitant l’écueil des maladies métaboliques, en conciliant l’économique et l’environnement sans oublier la notion de bien être animal. Un véritable challenge qui n’effraie cependant pas les nutritionnistes.

Nouveaux vaccins
Couplée à la génomique et à de nouvelles normes alimentaires, la conduite du troupeau laitier sera également facilitée par les progrès en matière de protection sanitaire et de nouvelles technologies. “On continuera à vacciner en 2020 pour des raisons économiques, éthiques, techniques, politiques et commerciales”, affirme le Docteur Oliviero (Intervet). Mieux même, de nouveaux vaccins vont faire leur apparition : paratuberculose, cryptosporidose, strongles, ESB, mammites... “On ne vaccinera pas l’animal pour le protéger mais pour protéger le troupeau”. Des troupeaux de plus en plus gros qu’un œil électronique doté de capteurs en tous genres surveillera en permanence. La robotisation de la traite a montré le chemin. Industrialisation des diodes, doublement des capacités des ordinateurs tous les 18 mois, NTC (...), accélèrent le mouvement. “Encore faudra-t-il savoir interpréter toutes les informations apportées par les indicateurs”, insiste Christophe Lecomte, directeur adjoint de France Contrôle Laitier. Mais FCL a déjà mis les pieds dedans.

Militaires contre paysans !
• “Votre métier, c’est d’empêcher les militaires de prendre le dessus en nourrissant les gens. Là où les médecins et les paysans gagnent contre les militaires, la population explose”. Version bouteille à moitié pleine. Le discours de Bruno Parmentier (directeur de l’ESA d’Angers), rassure ou inquiète mais ne laisse pas indifférent. Version bouteille à moitié vide : “on est en train de perdre le combat contre la faim dans le monde”.  L’auteur de “Nourrir l’humanité” (aux Editions La Découverte) nourrit également le débat. C’est presque devenu un fonds de commerce. Invité à de multiples colloques, conventions ou grandes messes, ses prestations  s’accompagnent de longues séances de dédicaces de son livre à un point tel qu’il dispose à peine de temps pour manger. Sollicité par France Culture ou bien encore ARTE, c’est aussi sur les médias à forte audience et aux heures de grande écoute qu’on aimerait l’entendre défendre la cause paysanne. On l’a vu certes aux côtés de PPDA mais Patrick Poivre d’Arvor ne présente plus le JT depuis quelques mois déjà. Alors bientôt au micro de Laurence Ferrari ?

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