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Lactalis rompt deux contrats de producteurs

Après le bras de fer de cet été entre les producteurs de lait et l’industriel Lactalis, accusé de payer les prix les plus bas du marché, le groupe continue à faire parler de lui : mi-janvier, des producteurs ayant témoigné dans l’émission Envoyé Spécial ont reçu un courrier les informant qu’il était mis fin à leur contrat avec le géant laitier.

«Le Président, le Roi, Monseigneur a parlé, décidé, condamné des producteurs qui ont juste dit la vérité lors d'une émission : c'est une honte ! De plus Mr Nalet m'apprend que nous sommes des salariés de Mr Besnier, je n'ai pas encore connaissance du contrat de travail établi entre nous ? Et je souhaite rappeler à Mr Nallet que c'est Mr Besnier qui est mon Client et pas l'inverse ! Lactalis vit encore dans le moyen âge. Il est temps de revenir à la réalité ! Voila ma colère ...
«Le Président, le Roi, Monseigneur a parlé, décidé, condamné des producteurs qui ont juste dit la vérité lors d'une émission : c'est une honte ! De plus Mr Nalet m'apprend que nous sommes des salariés de Mr Besnier, je n'ai pas encore connaissance du contrat de travail établi entre nous ? Et je souhaite rappeler à Mr Nallet que c'est Mr Besnier qui est mon Client et pas l'inverse ! Lactalis vit encore dans le moyen âge. Il est temps de revenir à la réalité ! Voila ma colère !», se fâche Max Vié
© TG

"S’il vous appartient d’être en désaccord avec notre politique d’approvisionnement lait, celle-ci reste cependant de notre ressort et ne peut en tout hypothèse faire l’objet d’un tel dénigrement ». C’est par ces mots que dans un courrier envoyé mi-janvier, le géant laitier Lactalis explique aux producteurs ayant témoigné contre lui dans l’émission Envoyé Spécial, diffusée le 13 octobre, pourquoi il met fin à leur contrat. Le reportage faisait suite aux manifestations des producteurs laitiers qui s’étaient insurgés fin août des méthodes de négociation et des prix très bas pratiqués par Lactalis. Face à la pression syndicale, l’industriel avait fini par accepter d’augmenter ses prix. Une décision qui n’a visiblement pas marqué le début d’une ère plus sereine entre les producteurs et le groupe, qui indique dans son courrier « qu’au regard du contexte général ayant entouré vos déclarations, nous avons pris la décision de mettre un terme à nos relations ». La décision sera effective le 31 janvier 2018, précise par ailleurs Lactalis à ceux qu’il considère, à tort, comme ses « employés ».

CONDAMNATIONS
Rendu public le 27 janvier, le courrier a suscité la réaction de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) via son secrétaire général André Bonnard qui dénonce « ces comportements d’un autre temps de la part d’une entreprise qui a par ailleurs de nom-breux atouts.Lactalis a fait le choix de prospérer aux dépens de ses fournisseurs - les producteurs de lait - grâce auxquels le groupe a réussi à bâtir un empire en abusant de sa position dominante », poursuit-il, décrivant une attitude qui justifie les critiques des producteurs laitiers en dépit de leur obligation contractuelle de respecter l’image du groupe. « Si ce premier groupe laitier mondial donnait l’exemple en ayant des relations transparentes, respectueuses et constructives avec ses fournisseurs, ce type de sujet n’existerait pas », estime André Bonnard. Dans un communiqué diffusé le même jour, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a condamné « fermement l’attitude de Lactalis. Cette décision représente un nouveau risque de dissension entre éleveurs et industriels, au moment même où la cohésion est nécessaire pour permettre la compétitivité de la filière dans son ensemble », juge le ministre qui ajoute que « contrairement à l'argumentation développée par Lactalis, les industriels ne peuvent se considérer comme les employeurs des éleveurs, alors même que ces derniers supportent seuls l’ensemble des décisions et des aléas économiques inhérents à leur profession ». Stéphane Le Foll a par ailleurs incité le groupe à saisir le médiateur des relations commerciales « pour trouver une solution amiable au litige».

Lactalis-France 2 : jugement rendu
La cour d’appel d’Angers a jugé le 24 janvier qu’il n’existait aucun « dommage imminent » contre Lactalis et son p.-d.g.
Emmanuel Besnier, élément indispensable pour lancer un référé, à la suite de l’émission
d’Envoyé spéciale diffusé par France 2, le 13 octobre. La cour d’appel a donc annulé la décision du 27 octobre du juge des référés de Laval interdisant la rediffusion de l’émission. Pour autant, elle a demandé à France Télévisions de payer les frais d’avocat et de justice de première instance et au p.-d.g. de Lactalis de payer les frais de justice engagés en appel. L’affaire reviendra devant la justice, Emmanuel Besnier ayant lancé deux actions au fond : une assignation en atteinte à la vie privée et une plainte en diffamation.

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