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Energie
L’agriculture pourrait remettre les gaz sur le dossier de la biométhanisation

En France, on les compte sur les doigts de la main. En Allemagne, on en dénombre 4 000. Mais, depuis le décret du 10 juillet 2006 qui multiplie par deux le tarif de rachat de l’électricité, le métier d’agriculteur/méthanisateur pourrait remettre les gaz en France et plus particulièrement dans le Grand Ouest. Après le gaz de ville, le gaz des champs !

Nourrir la méthanisation uniquement à partir de déchets : c’est possible à condition de bien sécuriser son approvisionnement.
Nourrir la méthanisation uniquement à partir de déchets : c’est possible à condition de bien sécuriser son approvisionnement.
© TG
M. Buschhaus est agriculteur à Grefrath en Allemagne. 260 vaches laitières et 420 ha de SAU (Surface Agricole Utile) mais pas un grain de maïs dans son fermenteur. Il n’utilise comme substrat que des déchets pour une puissance de 1 016 kW. Ses fournisseurs : la restauration pour les restes de repas dont un hôpital, des grossistes en fruits et légumes pour les invendus, des abattoirs pour le contenu des panses... Pas de contractualisation mais un marché libre, soumis aux règles de l’offre et de la demande, qui penche pour l’instant en faveur de notre agriculteur/méthanisateur. On lui livre les déchets et on les lui rémunère. “De 5 à 20 e/t selon leur nature. Sans cela, il serait d’ailleurs difficile d’atteindre l’équilibre financier”, concède M. Buschhaus qui avoue recycler ainsi 15 000 à 18 000 T de déchets par an en plus des 5 000 à 8 000 m3 de lisier qu’il produit. Mais l’économie de marché du déchet tire les prix vers le bas. Des difficultés d’approvisionnement, tant en termes de quantité que de rémunération, ne sont pas exclues si la concurrence entre méthanisateurs s’exacerbait un tant soit peu. Mais pour l’heure, à ce chiffre d’affaires “déchets” et à la vente d’électricité (0,1 e/kWh) s’ajoute la valorisation de la chaleur qui fait le bonheur d’un monastère voisin et d’une champignonnière à raison de 0,03 e/kWh. Chez son collègue, M. Printing (à Burlo), c’est un poulailler que l’on va chauffer avec cette source. A Vreden et grâce aux installations de M. Goring, c’est la piscine municipale distante d’un kilomètre. Le prix du maïs s’envole Autre approche chez M. Icking (à Borken) qui vient d’investir 1 Me pour une installation biogaz clés en mains. Plus de deux ans d’études, de recherche et de montage pour une puissance de 250 kW valorisés à hauteur de 0,165 e/kWh. Son carburant, c’est l’ensilage de maïs (sur jachère) qu’il achète à l’extérieur. “Si produire de l’électricité améliore l’image de notre métier auprès de l’opinion publique, cela fait aussi parallèlement grimper le prix du maïs”, reconnaît notre éleveur/méthanisateur. En filigrane, la concurrence entre productions agricoles stricto sensu et production de biomasse à des fins énergétiques. A ce titre, l’Allemagne consomme déjà 100 000 ha de “maïs électricité” mieux valorisés que ceux destinés à l’alimentation animale. Ce qui fait dire au puissant syndicat agricole allemand qu’il serait préférable de stopper les aides aux énergies renouvelables à partir du moment où elles deviennent plus rentables qu’une valorisation agricole du foncier. Th. Guillemot
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