Olivier Borel, Président de la FDSEA de l’Orne
Lait flottant : des producteurs solidaires et des entreprises qui jouent le jeu !
Olivier Borel, Président de la FDSEA de l’Orne
La problématique du lait flottant pourrait trouver son épilogue. Les producteurs de lait du Grand Ouest (Bretagne, Pays de Loire et Basse-Normandie) jouent la carte de la solidarité. Ils sont épaulés par les entreprises de collecte en quête de modalités techniques et juridiques. Dans notre région, une centaine de producteurs laitiers (GIE d’Athis-61) devraient bénéficier de ce dispositif.
Les explications d’Olivier Borel, président de la FDSEA de l’Orne.
L’interprofession laitière du Grand Ouest a mis en place un dispositif de gestion du lait flottant. Pourquoi cette volonté ?
Cette volonté résulte de l’esprit de l’accord interprofessionnel du 26 janvier dernier. L’objectif était d’arriver, par un dispositif collectif, de se donner du temps pour trouver des solutions pérennes à la problématique des laits flottants.
Ce lait flottant, un problème récurrent dans le Grand Ouest ?
Important, oui, puisque cela concerne la laiterie Nazart (35), le GIE du Chêne (53) et une partie des producteurs d’Athis (61) pour un volume de production de 110 millions de litres de lait environ.
Quand ce dispositif va-t-il être opérationnel ?
Rappelons tout d’abord qu’il s’agit d’un accord régional (Ndlr : Grand Ouest) et non pas national. Ce dispositif a été validé au niveau Basse-Normandie par le Cirlait du 20 juillet et confirmé par le CIL (Comité Interprofessionnel Laitier Bretagne Pays de Loire) le lendemain.
Quel en est le fonctionnement ?
L’idée de base repose sur le principe de solidarité entre producteurs. A titre d’exemple et concernant le GIE d’Athis, la partie lait flottant représente 16 millions de litres de lait à comparer aux 2,4 milliards de lait bas-normand.
Il s’agirait donc d’un prélèvement sur ces 2,4 milliards
de litres de lait ?
Une cotisation en effet dont le montant n’est pas encore défini mais qui permettrait de résoudre le problème grâce à un effort financier consenti par les producteurs.
Le lait flottant serait alors payé au même prix ?
Il y aura toujours une différence. Le lait flottant sera payé au prix interprofessionnel avec flexibilité maximale.
Cet accord est-il durable ?
On démarre sur un contrat moral de deux ans. C’est une première étape qui aboutit à une sortie honorable de ce schéma lait flottant. Ensuite, la vie interprofessionnelle va suivre son cours dans un contexte évolutif (pleine application de la réforme de la PAC, OMC, impact du découplage...). D’autres négociations suivront. Notre objectif, à terme, étant de trouver une solution définitive à ce problème.
Propos recueillis par
Th. Guillemot