FDSEA
”Lait ? Garder la tête froide”
FDSEA
OGM, THT, abattoirs, prix du lait, FCO, les leaders syndicaux ont passé en revue toute l’actualité pour leur conférence de rentrée.

Pascal Férey et Hervé Marie, “sur le dossier laitier, nous voulons tout d’abord que la France fasse son quota et tout son quota”.
©
E.C.
Sur les OGM, qui suscitent bien des passions (voir en page 20 l’interview du sénateur Bizet), Pascal Férey se veut pragmatique. “Je ne souhaite pas de moratoire. Les opposants y sont favorables pour pouvoir tout repousser en bloc. Une haute autorité doit être mise en place. Elle doit “bosser” sur le sujet à l’instar de celle mise en place sur le nucléaire mais avec un budget conséquent pour travailler en toute sérénité. Le débat cependant doit aller au-delà des chercheurs et concerner l’ensemble de la société civile. Ensuite, le gouvernement pourra prendre une décision”.
Pascal Férey insiste cependant sur deux points, “la reconnaissance de l’existant et l’étiquetage qui doit être précis et lisible”. Autre sujet, extrêmement sensible, toujours sur les OGM, la coexistence de deux types de cultures. “Il faut que ceux qui désirent ne pas en faire, ne soit pas contaminés”. Et d’enfoncer le clou, “si l’on admet la coexistence de ces deux types de cultures, on doit aussi accepter la notion de préjudice en cas de problème”.
THT et Lait
Autre dossier qui exacerbe les passions en Manche, le passage de la nouvelle ligne très haute tension (voir en page 4). Globalement, la FDSEA comprend les positions du préfet coordonnateur mais demande à ce que le débat s’élargisse.
Hervé Marie, secrétaire général, analyse le dossier laitier. “On note un renversement du balancier de la tendance avec +58 euros/1000 litres qui reflètent un marché en bonne santé”.
Tout baigne, pour le moment, sur ce secteur puisque Hervé Marie souligne, “on peut penser que le premier semestre 2008 sera aussi dans une phase évolutive. Mais attention à ne pas oublier d’où l’on vient. Les tendances peuvent se renverser très vite...”
La FDSEA garde donc la tête froide, “nous avons quelques inquiétudes : le quota aura du mal à se faire en raison de stocks fourragers problèmatiques auxquels s’ajoutent un déficit de vaches laitières et de génisses de renouvellement”. Pascal Férey, lui, insiste sur une réévaluation du taux de mutualisation au niveau national. “Nous avons demandé à passer de 4 à 15%”.
Reste que la filière laitière, si les quotas devaient sauter, pourrait être déséquilibrée. “Souvenons de la première réforme de la PAC en 1992 où des productions (ndlr, notamment légumes) ont souffert d’un apport de marchandises en plus sur le marché. Notre travail ? Amener la filière française à faire son quota et tout son quota”.
Autre sujet, l’abattoir de Cherbourg. “Nous remercions le Conseil Régional et la communauté urbaine de Cherbourg d’aider à l’indemnisation des éleveurs concernés”. La FCO inquiète, elle aussi, les syndicalistes. “L’étau se resserre. Nous avons demandé à ce que l’ensemble des mesures prises dans le Calvados, s’applique à la Manche”.