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Jeunes Agriculteurs
Lait : les contrats ne sont pas à vendre !

Réunis en session nationale “lait” à Vire (14), les Jeunes Agriculteurs veulent développer les partenariats entre producteurs et industriels. Avec la fin des quotas, ils misent sur la non cessibilité des contrats, la maîtrise de la ressource. Explications avec Jérôme Chapon, vice-président national des Jeunes Agriculteurs.

© VM

Lors des débats, Jeunes  Agriculteurs a pris une position très claire. Votre syndicat s'oppose à la cessibilité des contrats. Pourtant, n'existe-t-il pas     une marchandisation déguisée ?
Oui, on ne peut pas le nier. Il y a peut-être une marchandisation déguisée des volumes administrés. Avec cette expérience, nous ne voulons plus tomber dans ce genre de travers. Si on parle de cessibilité de contrat, nous serons obligatoirement dans la marchandisation des contrats. Nous n'en voulons pas. Selon les clauses actuelles, les contrats sont cessibles avec l'accord de l'entreprise s'il n'y a pas modification du contrat. Cela signifie que le repreneur doit reprendre une exploitation sans rien changer. Ce cas de figure est extrêmement rare. Quand un jeune s'installe, il produit rarement le même volume que son cédant. La question de la cessibilité ne se posera donc plus.

Si les agriculteurs négocient  leurs contrats et les volumes avec les entreprises, que devient la conférence de bassin laitier ? Le désengagement des pouvoirs publics risque-t-il de s'accélérer ?
Le désengagement des pouvoirs publics, nous le connaissons. Nous agissons pour qu'ils restent engagés un minimum dans la filière. D'où le maintien des conférences de bassin. Nous devrons profiter de la conférence de bassin pour traiter des problèmes liés à l'installation. Nous voulons y mener une politique transversale.

Les JA bouleversent-ils la politique d'installation ? 
On engage une nouvelle politique d'installation qui va tout chambouler. Depuis 30 ans, quand un jeune s'installe, il subit l'historique de l'exploitation. Aujourd’hui, on dit que les jeunes iront chercher leur volume de production selon leur projet économique. Ils négocieront leur contrat ! Nous voulons offrir la possibilité au jeune de choisir entre deux contrats.

Que veulent les entreprises ?  Est-il possible qu'elles délèguent la gestion des volumes aux organisations de producteurs ?
Tout porte à penser que les entreprises veulent continuer à gérer leur volume. Nous souhaitons un partenariat avec les Organisations de Producteurs Non Commercial (OPNC) pour cogérer les volumes des entreprises et les volumes des producteurs. Si cette relation de partenariat n'existe pas assez dans les les faits, il faut passer à l'étape supérieure. C'est-à-dire intégrer le volet commercial. C'est détenir la matière pour rééquilibrer le rapport de force. Et là forcément, nous gérerons le volume.

JA défend l'installation aidée. Actuellement, un jeune qui suit ce cursus bénéficie de taux d'intérêts avantageux et récupère des volumes de lait. Actuellement les taux sont bas et le jeune ne bénéficiera pas de dotation laitière. Est-ce la fin  du parcours aidé ?
Nous nous sommes fixés des objectifs. Par exemple, dynamiser l'offre de formation à destination des jeunes. Tout ce que nous élaborerons dans les conférences de bassin devra aller prioritairement aux jeunes qui s'installeront avec les aides et feront un vrai projet économique type PDE. On veut que le projet d'installation du jeune soit en corrélation avec le volume contractuel.

Un jeune avec un PDE séduira plus facilement une laiterie lors de la négociation du contrat...
Bien évidemment. Un opérateur économique a besoin d'un minimum de garanties et une confiance envers le jeune. Elle ne va pas lui offrir des volumes contractuels si elle n'a pas confiance dans son projet.

Vous misez sur l'offre et la négociation des volumes avec les laiteries. Est-ce un virage libéral ?
Ce n'est pas une tournure libérale du tout. Dans une logique libérale, nous agirions pour que les contrats soient cessibles d'un producteur à un autre. Nous disons qu'il faut dynamiser l'offre sur le terrain et le territoire. Les opérateurs, producteurs comme transformateurs, doivent avoir une multitude d'offres pour se rencontrer et se connaître.

Vous misez sur l'offre et pensez que les jeunes installés pourront négocier des volumes avec les laiteries. Le marché semble alors dynamique. Dans ces conditions, pourquoi avoir négocié des contrats plus longs pour les jeunes agriculteurs ?
Dans un premier temps, nous avons voulu sécuriser. Le contrat d'un jeune est donc de 7 ans, contre 5 ans pour un contrat normal. Le jeune a le choix de prendre un contrat plus ou moins long. C'est une liberté. Dans les premières années, un jeune est plus fragile que d'autres producteurs. 

Avec cette logique contractuelle, vos homologues des autres autres régions ne craignent-ils pas une migration du lait vers l'ouest ?
Non. Nous ne voulons pas de cessibilité de contrat d'un producteur à l'autre. D'une région à l'autre, les producteurs ne se céderont donc pas les contrats. Inéluctablement, les entreprises gareront leurs volumes contractuels dans leurs territoires.

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