Lycée agricole LaSalle de Montebourg
Laurence Macé quitte Montebourg après avoir doublé les effectifs en six ans
Laurence Macé, directrice du lycée agricole de Monterbourg rejoint le Morbihan en septembre prochain après avoir passé six années dans le Cotentin, et avec le sentiment du devoir accompli. En six ans, les effectifs ont tout simplement doublé pour atteindre 400 jeunes à la rentrée.

Un nouveau visage fera sa rentrée à l'Abbaye La Salle de Montebourg. Mickaelle Berger succédera à Laurence Macé dès septembre 2025. Elle arrive de Charente-Maritime, du lycée Saint-Antoine, basé à Bois. Et, Laurence Macé rejoint le lycée et centre de formation Kerplouz d'Auray (Morbihan). L'occasion pour la première femme à avoir dirigé l'établissement du Cotentin de dresser un bilan.
Un lycée en bonne santé
"Le lycée est en bonne santé", affirme Laurence Macé, arrivée en 2019 à Montebourg. Avec Jean-Yves Duplenne, président du Conseil d'administration, elle a formé un binôme puis un trio dès l'arrivée de Carole Guns comme adjointe. "Nous sommes passés de moins de 200 jeunes à 400 jeunes à la rentrée", se réjouit la directrice encore en place quelques semaines. Les formations s'étalent de la 4e au BTS voire au CS (Certification de spécialisation). Le nombre d'apprentis a aussi évolué. "Il n'y en avait que 10 en 2020 contre 110 aujourd'hui", souligne Laurence Macé. "Cela s'explique par une demande en main-d'œuvre et une volonté de nos jeunes de se former en apprentissage, auxquelles s'ajoute le dispositif d'aides de l'État", avance la directrice.
Un effet "bâtiment"
L'établissement "va encore évoluer", rassure la directrice qui est sur le départ. Elle quitte le lycée après avoir géré la création d'un nouvel atelier d'agroéquipement qui accueillera les premiers élèves à la rentrée prochaine. Construit à l'entrée du lycée, le long de la route, avec vue sur l'exploitation agricole, ce nouveau bâtiment de 900 m2 abrite à la fois une salle de cours, un bureau pour les enseignants, un atelier, des sanitaires... Le bâtiment est recouvert de panneaux photovoltaïques, construit et aménagé par des entreprises locales, pour un montant de 1,4 million d'euros et accompagné financièrement par la région pour un montant de 700 000 euros. Les établis, outils, servantes, le compresseur... vont arriver pour offrir de bonnes conditions d'apprentissage aux jeunes et de formation pour les enseignants. La première classe de seconde ne comptera pas moins de 20 jeunes "alors qu'on n'était qu'à 12", se réjouit la directrice. L'effet bâtiment est réel. Il crée sans aucun doute de l'attractivité pour le site de Montebourg. Pour rappel, en 2018, près de 700 000 euros avaient été investis sur l'exploitation laitière dans une nouvelle salle de traite 2 x 12 TPA et un bâtiment d'élevage. Une exploitation qui se trouve à "l'équilibre financier et en perpétuel questionnement sur l'avenir, comme pour tous les exploitants", souligne-t-elle, dans l'intérêt de "donner envie de vivre dignement de ce métier".
S'appuyer sur les agriculteurs
Au sein de ce nouveau pôle d'agroéquipement, trois professeurs, dont un nouveau qui viendra compléter l'équipe à la rentrée, formeront les jeunes à l'entretien du matériel bien sûr mais aussi à la conduite de travaux culturaux, à l'agroécologie, l'aspect réglementaire... "On reste un lycée qui répond aux besoins des acteurs du territoire, aux exploitants agricoles, aux entreprises de travaux agricoles. Et les familles nous font confiance. On parle tous la même langue", affirme Laurence Macé, qui pourtant n'est pas du milieu agricole mais qui a beaucoup appris auprès de Jean-Yves Duplenne et des administrateurs, composés d'agriculteurs, des réseaux comme les Cuma, les Jeunes agriculteurs... "Ma mission a toujours été d'accueillir les jeunes dans les meilleures conditions et de bien les former", note-t-elle, "tout en étant en lien avec les professionnels. On reçoit les invitations des portes ouvertes des entreprises. Dès qu'on peut s'y rendre, on le fait parce que c'est très enrichissant", reconnaît Carole Guns, directrice adjointe. L'établissement s'est équipé de deux minibus pour favoriser les déplacements.
Le regret des animaux
En six ans, Laurence Macé garde le souvenir d'un "territoire magnifique, de jeune courageux, engagés dans leur formation, des professionnels investis. La Manche est une belle terre d'accueil". L'établissement qu'elle rejoint compte une exploitation de vignes. "C'est un lycée des métiers du végétal. Je vais regretter les animaux", concède la directrice qui sera présente fin août pour la remise des insignes de chevalier dans l'ordre du mérite agricole avec comme parrain Jean-Yves Duplenne. Une évidence. Un moment d'émotion en perspective sans aucun doute.