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Innovation
Le bioballer, un nouveau matériel pour récolter les cultures énergétiques

La Chambre d’agriculture de Seine Maritime, en collaboration avec le RMT Biomasse et d’autres partenaires(1), a organisé du 12 et le 16 mars un tour de France du bioballer. Objectifs : vérifier la polyvalence de l’outil et tester sa capacité.

© Locapress

Couper, broyer et mettre en ballots en un seul passage des tiges de saule cultivées en TCR, être tracté plutôt qu’automoteur, produire des ballots séchant naturellement, facilement manipulables et entreposables : tels étaient les objectifs fixés par le concepteur canadien du bioballer.Anderson Group co a acheté le prototype et l’a amélioré. Le rotor, fait pour hacher, coupe des sections de plus grands diamètres que le système initial à disque (qui limitait la coupe à 80 mm), et produit des morceaux d’un mètre de longueur qui sont alors écrasés pour que leur enroulage soit facilité. La machine, qui produit des ballots de 1,2 m x 1,2 m, gagne en polyvalence. Cinquante machines sont déjà opérationnelles, notamment en Europe de l’Est.


Une machine polyvalente, des acteurs du marché intéressés

Différentes situations ont été testées : récolte de taillis (saules en Seine-Maritime et dans l’Oise, robiniers en Gironde), récolte de miscanthus (dans l’Oise), nettoyage de parcelles naturelles (brandes et ajoncs dans la Vienne), défrichement sous lignes à haute tension (en Gironde), création ou entretien de cloisonnements forestiers (en Gironde), récolte de rémanents forestiers (déchets de coupes de sapins en Gironde) et bocagers (branchages issus de coupes et d’entretiens de haies en Seine-Maritime).Le biobaler a rempli l’ensemble des tâches qui lui ont été confiées. Certains travaux, et notamment le défrichage de brandes ou le défrichement sous lignes à haute tension, ont donné entière satisfaction. Outre des agents de Chambres d’agriculture, des agents de coopératives forestières, des agriculteurs, des entreprises de travaux forestiers, le tour a aussi intéressé des entreprises comme RTE (réseau de transport d’électricité), des entreprises productrices de chaleur telles que Dalkia ou, en Seine-Maritime, les services départementaux concernés par exemple par l’entretien des voies vertes.


La tournée du biobaler fait étape en Pays de Bray

Saules : des références pour calculer des coûts de récolte

La démonstration du 16 mars s’inscrit dans le cadre d’une étude qui vise la faisabilité de cultures de plantes énergétiques en bandes ayant deux fonctions, produire de la biomasse, et lutter contre l’érosion(2). Parmi les quatre types de bandes étudiées par la Chambre d’agriculture de Seine-Maritime -Miscanthus, tcr de peuplier, ttcr de saule, et switchgrass-, la bande de saules est celle dont le coût de récolte est le plus discriminant, d’où un travail spécifique sur leur récolte, et l’intérêt porté au biobaler.Dans des conditions optimales de densité et sans obstacle, le rythme peut être d’une boule en moins de deux minutes. Mais la présence de lianes de clématites dans les saules avait sérieusement ralenti la cadence la veille, dans l’Oise. Les ballots produits en Seine-Maritime pèsent entre 320 et 380 kg de matière fraîche, et ont une densité de l’ordre de 150 kg de MS par m3, densité a priori favorable à un séchage rapide et naturel. Par contre, la coupe du pied n’est pas franche et les pertes au sol ne paraissent pas négligeables, ce qui a interrogé bon nombre d’observateurs : il faudra suivre ces deux paramètres, notamment l’impact de la coupe sur la repousse des saules.


Récolte de branchages en ballots : pourquoi pas ?

La production de bûches est encore aujourd’hui la principale forme de valorisation du bois bocager. Cette activité rejette des branchages dont la quantité est estimée à environ 30 % de la biomasse produite. Le test a consisté en un ramassage par le biobaler de ces branchages préalablement organisés en andains. Pour ce type de travail, le constructeur a prévu une adaptation de la tête de récolte : un fléau remplace le rotor. Malgré l’absence de cette adaptation pendant la démonstration, le résultat est une bonne surprise. La machine ramasse toutes les branches, quel que soit le sens dans lequel elles sont présentées. Les branches entrant de travers sont broyées et les copeaux sont incorporés à la boule. Des andains de taille plus haute que celle recommandée par le constructeur n’ont pas empêché la récolte : la machine a été relevée pour ramasser la partie supérieure de l’andain puis un deuxième tour a permis de terminer le ramassage.


Des ballots de biomasse : pour quel marché ?

Parce qu’il faut valoriser suffisamment la biomasse produite sur pied, construire une offre agricole revient à optimiser tous les coûts, jusqu’à la chaufferie. La production de ballots évite un broyage au champ, mais dans le contexte français d’une filière approvisionnée en bois déchiqueté, un broyage reste nécessaire. Pour Olivier Houot, propriétaire du biobaler et dirigeant d’une entreprise de travaux forestiers dans les Vosges, “les chaufferies à ballots existent, mais pas encore en France. Elles évitent un broyage et donc des coûts. Elles auront forcément leur place, le biobaler aussi !”.

(1) L’Union des coopératives forestières françaises (UC2F), la Chambre d’agriculture de l’Oise, et la Coopérative agricole et forestière Sud-Atlantique (CAFSA), Anderson Group co, Locapress (importateur du biobaler) et Sarl Houot Olivier.

(2) Cette étude est co-financée par la région Haute-Normandie, le Feder, et l’Agence de l’eau Seine-Normandie.

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